Glaces artisanales : la Fabrique du Sud au ralenti mais prête pour l'été

Pour éviter un sur-stockage, la Scop audoise La Fabrique du Sud stoppe pendant deux semaines sa production de glaces artisanales. Malgré le contexte difficile, la coopérative, qui a revu ses ambitions à la baisse, reste confiante.
A Carcassonne, la Fabrique du Sud produit 600 000 pots de glace (550 ml) par an.

C'est une première pour La Fabrique du Sud, implantée à Carcassonne (11) : à l'approche de la saison estivale, toutes les machines de la coopérative audoise sont à l'arrêt depuis sept jours. Et la situation devrait au moins se poursuivre jusqu'à la fin de semaine.

« Depuis l'annonce du confinement, les commandes en cours ont été honorées par la GMS (grandes et moyennes surfaces - ndlr), mais du côté des consommateurs, la peur de la pénurie a engendré une ruée sur les produits de première nécessité. Or la glace est un produit plaisir, non une priorité. Comme nous avions du stock, nous avons préféré jouer la prudence », confie Christophe Barbier, président de la scop Fabrique du Sud qui commercialise ses glaces sous la marque La Belle Aude.

Une gamme élargie

Pour le moment, pas de quoi alarmer les 24 salariés de la scop, créée en 2014 suite à la fermeture de l'usine Pilpa. Depuis 2018, La Fabrique du Sud dégage des bénéfices et a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 2,4 M€.

Ses glaces 100 % naturelles sont présentes dans plus de 400 points de vente, sur le grand Sud-Ouest essentiellement, dans les enseignes de grande distribution (Carrefour, Auchan, Casino, Super U,...).

Positionnée sur le haut de gamme, la marque La Belle Aude propose à ce jour une quarantaine de références dont une nouvelle gamme bio (4 sorbets et 4 crèmes glacées, et un yaourt bio développé en exclusivité pour Monoprix).

Elle s'est également lancée sur le marché de la bûche de Noël, avec quelques ajustements à venir pour l'hiver prochain : de nouveaux parfums et un volume de part réduit (6/8 parts au lieu des 8/10 habituels) de façon à limiter les gaspillages.

Projet d'un nouveau bâtiment

Installée dans les 5 000 m2 de l'ancienne usine Pilpa, la Fabrique du Sud produit 600 000 pots (550 ml) par an mais a une capacité maximale de 1 million de pots. L'an dernier, Bpifrance lui a octroyé un prêt de 300 000 € pour faciliter son développement et assurer la maintenance, coûteuse, du matériel.

« Ces anciens locaux de Pilpa sont surdimensionnés pour nous, regrette Christophe Barbier. Ils nous contraignent à des déplacements inutiles entre la partie administrative et la production. Nous avons en projet la construction de nouveaux locaux plus adaptés à notre fabrication et répondant bien sûr aux normes internationales (IFS Food - ndlr) de production. Nous avons estimé le projet à 2,5 M€ ».

Solidarité

Alors que le contexte du Covid-19 contraint à des normes sanitaires strictes, La Fabrique du Sud assure n'avoir pas eu à bouleverser les habitudes de travail de ses salariés.

« Nous travaillons déjà avec des charlottes, des gants, des masques et des surchaussures. En revanche, nous avons pris de nouvelles prérogatives en mettant partout à disposition du gel hydroalcoolique, du désinfectant et bien sûr en respectant la distanciation sociale », précise le président de la Scop, qui a joué la carte de la solidarité en faisant don au centre hospitalier de Carcassonne de 1 500 masques de type chirurgical, 1 000 charlottes et 400 paires de sur-chaussures.

Mais face à la décision de suspendre provisoirement la production pour éviter un sur-stockage, les trois quarts des effectifs ont été mis en chômage partiel le 13 avril 2020.

« Pour l'heure, nous essayons de déclencher des commandes par téléphone, déclare l'ancien délégué syndical devenu entrepreneur. Contrairement à certains glaciers, nous ne sommes pas encore fortement impactés car 90 % de nos ventes se font avec la GMS à partir du mois de mai (jusqu'à fin août - NDLR). Nous avions un prévisionnel de production, cette année, de 700 000 pots que nous avons revu à la baisse. J'espère qu'après le confinement, les consommateurs reprendront confiance. Je reste assez serein car nos produits s'inscrivent dans une valeur économique locale, sociale et la plus éthique possible. »

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