Les Costières de Nîmes rebondissent à l’export

Après la chute de ses sorties de chai en 2020, l’AOC Costières de Nîmes renoue avec la croissance sur cette dernière campagne, notamment grâce à une reprise dynamique à l’export. Autre source de satisfaction, le millésime 2021 qui s’annonce plutôt prometteur.
L’équipe du syndicat des Costières de Nîmes (de gauche à droite) : Manon Missongé, Chargée de communication, Aurélie Pujol, la nouvelle directrice, Bernard Angelras, président et Michel Gassier.
L’équipe du syndicat des Costières de Nîmes (de gauche à droite) : Manon Missongé, Chargée de communication, Aurélie Pujol, la nouvelle directrice, Bernard Angelras, président et Michel Gassier. (Crédits : Michèle Trévoux)

L'appellation les Costières de Nîmes renouent avec la croissance. Après avoir fortement chuté durant la campagne 2019-2020, accusant un recul de 134.000 hl (- 18%), les sorties de chai amorcent leur redressement avec une hausse de 4% sur la campagne 2020-2021.

« Nous avons subi coup sur coup la taxe Trump, le Brexit, le Covid, l'affaiblissement du marché du vin en Chine, explique Bernard Angelras, le président du syndicat de l'appellation nîmoise. Nos ventes ont souffert en 2020. Nous avons perdu des parts de marché dans la grande distribution en France. Durant la crise sanitaire, les consommateurs ont privilégié les marques et appellations à forte notoriété. »

Rebond de 29% à l'export

Pour faire face à cette mévente, les viticulteurs ont réduit la voilure et les revendications en AOC Costières de Nîmes ont fortement décru : alors qu'elles dépassaient les 210.000 h en 2018, elles ont été ramenées à 153.000 hl en 2020. Qui plus est, 65.000 hl ont été retirés du marché en 2020 grâce à la distillation.

« Les producteurs ont bien géré cette mévente en réduisant leurs volumes disponibles. Nos stocks au 31 juillet 2021 étaient au plus bas, avec seulement 110.000 hl, ce qui représente 8,3 mois de commercialisation. La situation est assainie », estime le président.

Autre signe encourageant, le rebond des ventes à l'export en progression de 29% sur les huit premiers mois de 2021. Les ventes en grande distribution, elles, continuent leur déclin (-18% pour les rosés, -11,5% pour les rouges).

« Il y a un déplacement de nos volumes de vente vers des marchés export où nos vins sont mieux valorisés que dans la grande distribution en France, souligne Bernard Angelras. C'est une dynamique positive. »

2021, millésime prometteur

Au cours de cette dernière campagne, le syndicat a maintenu ses opérations de promotion, s'adaptant à ce contexte de crise : dégustations en ligne à l'intention des professionnels, animées par un sommelier, deux événementiels destinés à une clientèle grand public et locale et une campagne de promotion digitale autour du rosé.

Autre source de satisfaction, le millésime 2021 qui s'annonce plutôt prometteur. Même si certaines zones au nord de l'appellation ont été touchées, le cœur de l'appellation a été préservée du gel ravageur survenu le 8 avril dernier.

« Ce sera une très belle année en blanc avec de beaux équilibres, annonce Michel Gassier, producteur au Château des Nages et membre du bureau du syndicat. En rouge, on s'oriente vers des profils plus frais et moins solaires que les années précédentes, avec des degrés moins élevés. »

Le défi du dérèglement climatique

Pour cette campagne et les années à venir, le syndicat ne manque pas de projets. Bernard Angelras, par ailleurs président de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), vient, à ce titre, de mener pendant quatre ans une mission sur l'adaptation de la viticulture française au nouveau contexte climatique : « Nous avons un énorme défi à relever avec le dérèglement climatique. Ce sera notre priorité. Nous avons identifié sept leviers sur lesquels nous allons concentrer nos efforts comme l'adaptation de notre encépagement avec l'introduction de variétés plus résistantes à la sécheresse ou aux maladies ».

Autre projet : la hiérarchisation de l'appellation avec la création de deux Dénominations Géographiques Complémentaires (DGC) sur des terroirs bien spécifiques, amenés à devenir le haut du panier de l'appellation.

« Ce projet, engagé depuis plusieurs années, a été mis en sommeil pendant la crise sanitaire. Nous le relançons activement », annonce-t-il.

Enfin, la préservation de l'aire d'appellation, menacée par la forte pression urbaine, est un autre sujet pour lequel la toute nouvelle directrice du syndicat, Aurélie Pujol, compte s'investir pleinement.

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