Recensement agricole : le Languedoc-Roussillon perd 20.000 ha et 6.000 entreprises

Comme le reste du pays, les départements de l’ancienne région Languedoc-Roussillon ont perdu des exploitations agricoles au cours de la dernière décennie, 20.000 hectares et 6.000 entreprises. Perte partiellement compensée par l’agrandissement des exploitations existantes, mais pas partout. Décryptage.
La vigne est en recul partout dans l'ex-Languedoc-Roussillon, et particulièrement dans le département des Pyrénées-Orientales qui perd 6.000 ha, soit un quart du vignoble évaporé en dix ans.
La vigne est en recul partout dans l'ex-Languedoc-Roussillon, et particulièrement dans le département des Pyrénées-Orientales qui perd 6.000 ha, soit un quart du vignoble évaporé en dix ans. (Crédits : Yann Kerveno)

Le Recensement général agricole permet, tous les dix ans, de prendre une photographie précise de l'état de l'agriculture française. Les résultats de son édition 2020 traduisent les évolutions visibles à l'œil nu : recul du nombre d'entreprise, recul des surfaces cultivées, agrandissement des surfaces détenues par les exploitations. Mais d'un département à l'autre, les grandes tendances sont parfois bousculées par le contexte local.

Selon les chiffres* du Recensement général agricole communiqués par la DRAAF Occitanie le 14 décembre, dans l'ancienne région Languedoc-Roussillon, c'est en Lozère que le nombre d'exploitation a le moins reculé ces dix dernières années.

Avec 2.360 exploitations agricoles encore en activité, la Lozère ne perd que 10% de ses entreprises en dix ans, pendant que l'Aude voit le nombre d'exploitations agricoles reculer de 16,4% à 6.080 entreprises.

Le Gard et l'Hérault ont perdu presque 20% (avec respectivement 5.138 et 7.882 exploitations) et les Pyrénées-Orientales 22,5% (3.212 exploitations).

Production brute standard en net recul

Si les exploitations cessent leur activité, les terres ne sont pas pour autant laissées en friches. Mais l'agrandissement ses exploitations ne compensent pas toujours les arrêts. Ainsi le département des Pyrénées-Orientales a-t-il perdu 9,2% de surface agricole utile (SAU) au cours des dix dernières années, l'Hérault 4,6% et l'Aude 4%. La SAU n'a quasi-pas bougé en Lozère (- 0,7%) et elle progresse très légèrement dans le seul département du Gard avec + 0,9%.

Les résultats sont encore plus hétérogènes quand on se penche sur la production brute standard (PBS), un indicateur statistique qui évalue le potentiel économique des entreprises (sans être lié à un quelconque chiffre d'affaires...). Ce sont les départements de l'Hérault (- 12%, à 670 millions d'euros), de l'Aude (- 8,9%, à 565 millions d'euros) et du Gard (- 9,1%, à 716 millions d'euros) qui reculent le plus, devant les Pyrénées-Orientales (- 8,5%, à 374 millions d'euros) quand la Lozère, elle, ne cède que 5,1% à 158 millions d'euros.

À l'instar des autres régions françaises, la fragilité du tissu économique agricole se niche dans le marché mais surtout, aujourd'hui, dans l'âge des exploitants. C'est le département de l'Hérault qui est le plus exposé des cinq départements de l'ex-Languedoc-Roussillon avec 37% des chefs d'exploitation qui ont dépassé 60 ans. À l'opposé, la Lozère ne compte que 22% d'exploitants dans cette classe d'âge quand les autres départements évoluent autour de 32%. Comme ailleurs en France, la question de la transition entre génération est bien d'actualité.

Fort repli de la vigne

La vigne, principale culture de la région, connaît des évolutions différentes en proportion mais le recul des surfaces vaut pour tous les quatre départements concernés. Les départements qui perdent le plus sont l'Hérault, avec un recul de 8.000 hectares (- 10%), l'Aude, 6.000 ha (- 10%) et surtout les Pyrénées-Orientales, 6.000 ha soit un quart du vignoble évaporé en dix ans. Seul le Gard limite la casse en ne perdant que 800 ha sur 55.000 ha.

L'Aude a également perdu 10.000 hectares de cultures de céréales et oléo-protéagineux quand la Lozère en a gagné 4.000.

Se sont enfin fortement développées de nouvelles productions selon les zones, notamment fourrages et prairies dans le Gard et l'Aude, plantes à parfum, aromatiques et médicinales dans tous les départements, protéagineux dans l'Hérault. La bio poursuit également son développement : elle représente aujourd'hui 21% de la surface agricole utile du Gard, 17% de celle de l'Hérault, 14% de celle de la Lozère, 22% de celle de l'Aude, la palme revenant aux Pyrénées-Orientales avec 27% de la SAU convertie.

* Source : https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/Fiches-des-principales-donnees

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