Qui se cache derrière Château Maris, la tête de pont RSE de Cordier by InVivo

Robert Eden, citoyen britannique propriétaire de Château Maris en Cru La Livinière, décline une stratégie BCorp pour son domaine, permettant de mesurer ses pratiques managériales et environnementales. Par effet de vague, la démarche profite à Maris une marque exploitée par la première force coopérative de France.
Vigneron militant de la terre, cultivant exclusivement des ceps labellisés bio et biodynamie, Robert Eden, est également à la tête du domaine Château Maris, premier domaine viticole européen certifié BCorp.
Vigneron militant de la terre, cultivant exclusivement des ceps labellisés bio et biodynamie, Robert Eden, est également à la tête du domaine Château Maris, premier domaine viticole européen certifié BCorp. (Crédits : DR)

Ce voilier chargé de 1.200 bouteilles siglées Château Maris qui débarquait début décembre dans le port de New-York aurait pu passer inaperçu. Le fait relèverait de la simple anecdote s'il ne s'inscrivait pas dans une démarche globale de décarbonation initiée depuis plus de vingt ans par le vigneron Robert Eden sur son domaine Château Maris (Cru La Livinière) à Félines-Minervois (34).

Vigneron militant de la terre, cultivant exclusivement des ceps labellisés bio et biodynamie, Robert Eden, qui a notamment fait ses classes en Australie, en Toscane et en Californie avant d'atterrir dans le Languedoc, est également à la tête du premier domaine viticole européen certifié BCorp. Encore peu usitée en France, cette certification RSE, qui permet à l'entreprise de mesurer ses pratiques managériales et environnementales, est réputée sur le plan mondial parmi les plus exigeantes.

« BCorp se distingue des autres parce que c'est une certification de progression, argumente Robert Eden. Il faut y revenir tous les ans et apporter des améliorations continues pour la conserver. En ce sens, le label AB devrait s'en inspirer. Une démarche de prise en compte de son environnement ne devrait jamais être figée. »

Un intérêt pour des vins plus engagés

Grâce à BCorp, Château Maris entend apporter un supplément d'âme à ses étiquettes déjà estampillées AB et Biodynamie. Loin d'être démonétisés, ces labels ont toujours la cote et sont parfois même une condition d'accès à certains marchés étrangers. Mais ils ne suffisent pas toujours.

« L'intérêt croissant des Américains pour des vins plus engagés se constate au quotidien. Ce marché voit émerger une nouvelle gamme de vins labellisés bio et éco-responsables qui ont le vent en poupe », veut-on croire chez Château Maris alors que l'étude SudvinBio parue en 2019 laissait entendre que d'ici 2024, la consommation américaine de vins bio devrait « augmenter de 14,3% ».

Concrètement, BCorp a obligé Château Maris à qualifier le niveau de vie présent dans ses sols, à mesurer précisément ses émissions de CO2, tout comme ses réductions de consommation d'eau. Sur le plan social, l'entreprise a également été invitée à s'investir au sein de sa communauté en donnant la main à l'association la Maison de l'Abeille dans le village voisin de Cassagnoles. Via un mécénat de compétence, une des salariés du domaine donne des cours d'anglais deux fois par mois au sein d'une école primaire de village près de Château Maris.

« Ces initiatives sont réalisées sur le temps de travail et engagent les salariés dans la démarche globale de l'entreprise », assure Robert Eden, devenu militant d'un label qui exige un investissement humain important, ne serait-ce que pour se consacrer à l'audit.

Véritable sésame à l'international

« L'effort est étalé dans le temps, mais remplir le dossier mobilise un salarié pendant dix jours la première année et sept jours les suivantes. Pour le reste, il faut être convaincu de la démarche tout en restant concentré sur la qualité gustative du vin », défend celui dont les bouteilles se vendent, principalement à l'export, à partir de 17 euros, pour une production annuelle comprises entre 170.000 et 200.000 cols.

Véritable sésame à l'international, notamment aux États-Unis, BCorp profite à Château Maris... et entraîne dans son sillage Maris, une marque propriété de Cordier by InVivo, la branche vin de la première coopérative française InVivo (Soufflet, Jardiland, Delbard, Bioline Agroscience) où Robert Eden est en charge du développement des vins bio.

« En 2016, Maris commercialisait 200.000 bouteilles, aujourd'hui c'est 13 à 15 fois plus et nous estimons que l'on peut porter ces volumes à 10 millions », détaille Robert Eden qui, pour élaborer ces vins bio classés en IGP, AOP Languedoc pour le rosé, ou en Vin de France, s'appuie sur un large réseau de coopérateurs très largement encore installés dans le sud de la France, notamment le Narbonnais et l'arc méditerranéen.

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