L’immobilier rural, un marché de 4,5 milliards d’euros en Occitanie

A la veille de l’ouverture du Salon international de l’agriculture de Paris, la SAFER Occitanie présente un marché d'échange du bâti et de terres agricoles sur une tendance haussière, avec des cessions-acquisitions pour un montant total de 271 millions d’euros. Boosté par cette dynamique, l’immobilier dans les campagnes a lui aussi atteint un niveau record, de 4,5 milliards d’euros.
En 2021, la SAFER Occitanie a enregistré 2.382 cessions-acquisitions pour un total de 20.650 hectares et un montant de 271 millions d'euros.
En 2021, la SAFER Occitanie a enregistré 2.382 cessions-acquisitions pour un total de 20.650 hectares et un montant de 271 millions d'euros. (Crédits : DR)

L'appétit pour la ruralité, et pour l'installation agricole en particulier, ne se dément pas. La SAFER Occitanie, une entreprise à mission de service public chargée de mettre en relation vendeurs et acquéreurs de terrains et bâtis agricoles, a enregistrée une année 2021 record. Elle dénombre ainsi, l'an dernier, 2.382 cessions-acquisitions, soit une hausse de 6% par rapport à 2019, pour un total de 20.650 hectares (+ 5%). En valeur, le marché s'est apprécié à 271 millions d'euros, soit une hausse globale de 29,6% par rapport à la même année de référence.

« Le marché avait connu un léger recul sur l'ensemble de ces plans pour une raison que l'on attribue essentiellement aux périodes de confinement », analyse Hervé Flament, le directeur général adjoint de la SAFER Occitanie.

Bien que le nombre d'urbains désireux de s'installer comme agriculteurs n'a pas explosé à la hausse, comme pouvait le laisser penser la quantité de prises de contact effectuées auprès des différentes SAFER régionales durant les confinements de 2020, une tendance s'est confirmée : les acquéreurs "hors cadre familial", c'est-à-dire sans lien de parenté avec les agriculteurs jusqu'ici propriétaires des terres et corps de ferme à céder, sont majoritaires et représentent désormais 65% des acheteurs dans notre région.

Des néo-agriculteurs avec davantage de moyens

Aymeric et Sarah Discours sont de ceux-ci. Désormais viticulteurs en IGP Côtes de Thongue, installés en périphérie de Pézenas (Hérault), ils ont acquis l'an dernier les chais et 8 hectares de vigne après avoir quitté leurs cabinets d'avocats respectifs, à Paris.

« C'est un choix mûrement réfléchi depuis de nombreuses années mais sans doute que le confinement de 2020 a servi d'accélérateur », confie Aymeric Discours, désormais à la tête du Domaine Les Robes Noires.

A l'instar du couple Discours, les néo-agriculteurs s'installent avec davantage de moyens financiers que les agriculteurs héritiers d'une tradition familiale.

« Ils ont également souvent un plan d'affaires plus précis et un souci immédiat d'apporter une valeur ajoutée supplémentaire à leur production », poursuit Hervé Flament, qui note par ailleurs que de nombreux jeunes ingénieurs agronomes, au lieu de s'orienter vers l'industrie, embrassent plus facilement une carrière d'agriculteurs dans un contexte où les exploitations de moins de 3 hectares représentent un tiers des transactions.

Résidence secondaire ou pied-à-terre

Plus globalement, ce dynamisme du marché agricole, accompagné par la création de 35 postes depuis 2017 à la SAFER Occitanie (effectif total : 185 salariés), s'inscrit dans une dynamique générale où l'immobilier dans les campagnes connaît un intérêt croissant.

Ainsi, selon les chiffres remontés par les chambres départementales des notaires d'Occitanie à la SAFER, « les transactions en milieu rural ont augmenté de 23% en nombre (47.878) dans notre région, de 16% en surface et de 35% en valeur pour atteindre le montant, là encore record, de 4,5 milliards d'euros », détaille Hervé Flament.

 Un chiffre en trompe-l'œil qui ne se traduit pas forcément par un repeuplement de nos campagnes. Nombre de transactions concernent en effet des investissements opérés par des urbains en quête d'une résidence secondaire ou d'un pied-à-terre au grand air en cas de retour de restrictions liées à la situation sanitaire.

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