S'il a depuis quitté les terres audoises pour le centre de la France et le club de rugby de Nevers, le joueur de rugby professionnel Christie Van der Merwe continue de gérer à distance l'entreprise Biltong du Sud, basée à Villemoustaussou... C'est lui qui s'occupe « de toute la paperasse », parce qu'il a déjà l'expérience d'une autre société créée par ses soins.

Resté au club de Carcassonne, Rynard Landman, joueur de rugby sud-africain, s'occupe quant à lui de la logistique : « Ce n'est pas toujours facile parce que nous n'avons pas beaucoup plus d'une heure par jour pour travailler au développement de ce projet mais nous y croyons. »

Deux investisseurs étrangers au monde du rugby les ont d'ailleurs rejoints pour prendre part à cette ambition.

Viande séchée hyper protéinée

Mais de quoi parle-t-on au juste ? D'un produit très spécifique, le Biltong, une viande séchée, nature ou épicée, originaire d'Afrique du Sud, pays d'origine des deux rugbymen.

« Ce sont nos coéquipiers qui nous ont demandé de leur fournir ce type de produits, raconte les deux sportifs. Alors on a construit un petit séchoir pour faire des tests, élaborer nos recettes, et ça a plu. Il nous a ensuite fallu passer à la vitesse supérieure. L'idée, au départ, n'était pas de commercialiser, mais finalement... »

L'occasion fera le larron, comme le dit la sagesse populaire... Vendue en petits sachets, cette viande séchée a l'avantage d'être très riches en protéines (plus de 50 % du poids) et très pauvre en gras.

« C'est une collation parfaite quand on sort de la salle de musculation, bien mieux que les sachets de protéines qu'on trouve par ailleurs, plaide Christie Van der Merwe. Ce sont des produits qui peuvent avoir une double vocation : venir en complément d'un régime sportif ou tout simplement en dégustation à l'apéritif. »

Les gourmands y trouvent leur compte...

Viser les grandes chaînes

Les produits sont aujourd'hui disponibles dans neuf magasins, dont quatre rugbystore, et l'entreprise a signé un contrat d'approvisionnement avec le Castres Olympique, club de rugby qui évolue en Top 14.

Et l'ambition est intacte : « Nous visons maintenant les grandes enseignes d'équipement sportif, et nous espérons aboutir d'ici la fin de l'année », poursuit Christie Van der Merwe.

En revanche, ils ont dû sous-traiter temporairement la fabrication. Problème de temps et de normes sanitaires, expliquent-ils.

« Nous travaillons avec l'atelier de découpe Deply, à Puylaurens, à qui nous avons transféré la technique. Mais peut-être que dans l'avenir, Rynard reprendra la fabrication, c'est une piste que nous gardons sous le coude. »

Quand on lui demande quelle pièce de viande entre en jeu dans la fabrication, Chris invoque en souriant le secret industriel : « Si je donne cette information, tout le monde saura comment faire. Je peux juste dire que c'est une pièce haut de gamme ».

Qui a subi, comme le reste, une augmentation sensible de ses prix : « C'est trois ou quatre euros de plus au kilo ces derniers mois et cela nous a aussi contraints à augmenter nos prix de vente ».

Et dans cinq ans ? Il espère que la France entière connaîtra ses produits, que l'entreprise aura beaucoup de salariés « et que ça roulera tout seul ! ».