Comment le Château Lastours mise sur l’oenotourisme

Propriété de la famille Allard depuis 2004, le Château Lastours, après une profonde rénovation du vignoble et du chai, peaufine sa gamme de vins pour asseoir son développement commercial et oenotouristique. Le domaine audois s’inscrit dans une nouvelle dynamique, soutenue par de lourds investissements, et orientée vers une montée en gamme des vins et une augmentation des capacités de réception.
Dans les Corbières (Aude), le Chateau Lastours investit pour la montée en gamme de ses vin et l'augmentation de ses capacités d'hébergement.
Dans les Corbières (Aude), le Chateau Lastours investit pour la montée en gamme de ses vin et l'augmentation de ses capacités d'hébergement. (Crédits : DR)

En l'espace d'une quinzaine d'années, le Château Lastours a retrouvé de sa superbe. Ce vaste domaine viticole, au cœur de l'appellation Corbières (Aude), a été repris en 2004 par la famille Allard, originaire du Bordelais.

Les nouveaux propriétaires passionnés de vins et de sport automobile, n'ont pas lésiné sur les moyens pour remettre en état le vignoble vieillissant, sans renoncer à l'activité de sports mécaniques qui accueille les essais des constructeurs automobiles sur les 80 km de pistes privées situées sur le plateau dominant le vignoble.

Une retenue collinaire de 30.000 m3

Le vignoble a été renouvelé avec des cépages adaptés à l'ambition des propriétaires d'élaborer des vins à haut potentiel. Le virage vers le bio a été pris en 2017 et la production du domaine a été est certifiée AB à partir du millésime 2020.

Visionnaire, l'ancien directeur, Xavier de Rozières, a créé une retenue collinaire de 30.000 m3, qui assure l'irrigation de 70 hectares de vignes sur les 80 hectares en production. Un équipement-clé pour la bonne alimentation hydrique des vignes, notamment durant cet été 2022.

En 2014, un nouveau cuvier a vu le jour, doté de tous les équipements et de la cuverie nécessaires pour une bonne maîtrise de vinifications, préalable à la montée en gamme des vins du domaine. Huit millions d'euros ont été investis au cours des quinze dernières années dans le vignoble et dans le chai pour remettre à niveau l'outil de production.

« Nous disposons désormais de tous les moyens techniques pour produire des raisins qualitatifs et les vinifier au mieux. Notre gamme a été entièrement revue et segmentée en trois niveaux pour répondre au mieux à la demande du marché », indique Anne-Laurence de Gramont, la responsable technique qui a eu carte blanche pour construire cette gamme.

Chaque année, pour animer les ventes, elle élabore à une cuvée éphémère, manière pour elle d'explorer de nouvelles techniques : vin orange en 2021, carignan sans soufre élevé en amphore en 2019 pour les plus récents.

Réceptif haut de gamme

Désormais, l'accent est mis sur le développement commercial et l'œnotourisme. Le domaine, qui accueille 10.000 à 12.000 visiteurs par an, souhaite accroître sa capacité d'hébergement. Dix nouvelles chambres seront aménagées d'ici l'été 2023, portant la capacité d'accueil à 22 chambres pour un investissement de 1 million d'euros. Cinq millions d'euros supplémentaires seront investis d'ici 2025 dans un projet hôtelier 4 étoiles de 25 chambres avec restaurant gastronomique.

« Nous recevons beaucoup de séminaires et réunions d'entreprises, mais notre capacité d'accueil est limitée. Nous voulons proposer un réceptif de qualité pour développer notre activité oenotouristique avec des animations tout au long de l'année : fête des vendanges, atelier taille, balade vigneronne, apéro vignerons... », indique Thibault de Braquilanges, le directeur général.

Le développement commercial est l'autre challenge de ces prochaines années. Le domaine commercialise chaque année 350.000 bouteilles dont 40% en France et 60% à l'export (Bénélux, Pays-Bas, Allemagne, Etats-Unis et Chine).

En France, les vins de Lastours sont essentiellement diffusés chez les cavistes et en restauration, via des distributeurs régionaux : « Nous recherchons encore des distributeurs dans certaines régions comme en Bretagne ou à Paris », confie le directeur.

Après la période Covid qui a freiné tous ces projets, la dynamique est relancée.

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