La Maison Vialade pousse les murs pour faire pousser des champignons

La Maison Vialade, spécialiste du champignon (notamment champignon de Paris) installée à Perpignan, se prépare à passer une nouvelle étape majeure dans son développement. A la fin de l’année, un nouveau bâtiment ultramoderne sera opérationnel à Rivesaltes, doublant ses capacités de production de champignons.
La Maison Vialade, négociant et producteur de champignons, réalise aujourd'hui 23 millions d'euros de chiffre d'affaires.
La Maison Vialade, négociant et producteur de champignons, réalise aujourd'hui 23 millions d'euros de chiffre d'affaires. (Crédits : Yann Kerveno)

L'aventure de la Maison Vialade remonte au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en Aveyron. Là, la grand-mère de Nicolas Vialade entreprend de vendre de champignons sur les marchés du coin. Deux générations plus tard, tout a changé de dimension après plusieurs aventures dans d'autres métiers.

La Maison Vialade a mué plusieurs fois. Le négociant d'autrefois s'est installé à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour des raisons logistiques, puis s'est fait producteur de champignons de Paris, jusqu'à réaliser aujourd'hui 23 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il se prépare à doubler ses capacités de production.

« Notre idée, c'est que la production finisse par représenter la majorité de notre chiffre d'affaires, on est actuellement à 40% », explique Nicolas Vialade, associé avec son épouse et un cousin dans l'entreprise.

La marche de la production a été franchie il y a six ans, avec la construction d'une usine de 4.000 m2 à Olette, également dans les Pyrénées-Orientales, dont la surface fut rapidement doublée pour parvenir à une production de 2.000 tonnes de champignons par an, dont un tiers en bio.

Le projet aujourd'hui en cours d'achèvement porte sur une surface de 10.000 m2 sur l'espace Euroméditarrenée, à Rivesaltes. Une partie sera consacrée à la production (6.000 m2), le reste au conditionnement, aux expéditions et aux services administratifs.

Un investissement de 23 millions d'euros

« Très vite, nous allons consacrer l'ensemble de l'usine d'Olette à la production de champignons de Paris bios et nous ferons le conventionnel à Rivesaltes », indique Nicolas Vialade.

Objectif à court terme : parvenir à 2.000 tonnes de champignons bios et 2.600 tonnes de champignons conventionnels. L'unité de production de Rivesaltes sera d'ailleurs, Nicolas Vialade l'affirme, « la plus moderne de France et équipée de panneaux photovoltaïques qui nous garantiront un tiers de notre consommation ».

Montant de l'investissement ? 23 millions d'euros. Pour l'occasion, la famille Vialade s'est associée, pour la partie production, à une autre dynastie de producteurs roussillonnais, la famille Vila, jusqu'ici versée dans la tomate (Rougeline) « mais nous restons majoritaires », précise Nicolas Vialade.

L'investissement a reçu le soutien du plan France Relance à hauteur de 1,7 million d'euros, abondé par deux budgets, structuration de filière et industrie du futur.

« En revanche, nous avons été lâchés par la Région qui nous avait laissés entendre que nous pourrions compter sur 0,65 à 1,20 millions d'euros d'aides pour cet investissement créateur d'emploi », grince Nicolas Vialade.

Main d'œuvre et mobilités

Les 110 salariés actuels de l'entreprise, éclatés sur les deux sites, seront rejoints par 50 autres employés dans les mois qui viennent, et par une cinquantaine d'autres une fois l'ensemble des phases achevées.

En attendant la mise en route du nouveau bâtiment, Nicolas Vialade doit aussi jongler avec les difficultés du moment : trouver du compost, en particulier bio, pour faire pousser les champignons, mais aussi recruter de la main-d'œuvre.

« C'est d'ailleurs un autre défi pour notre entreprise, mais aussi pour Amazon qui s'installe dans la même zone que nous : celui des mobilités, observe-t-il. Nous sommes dans une zone très mal desservie par les transports en commun. Cela complique les choses alors que les emplois que nous avons à offrir ne demandent pas de qualification. Mais cela implique d'avoir un véhicule pour venir travailler... On espère que l'agglomération pourra lever cet obstacle dont nous avons pris conscience en discutant en particulier avec Pôle Emploi. »

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