Comment le domaine Château Guilhem passe à un packaging 100% éco-responsable

Afin de limiter au maximum l’empreinte écologique de sa production, le domaine audois Château Guilhem a adopté, pour sa gamme de vins en bouteille, un packaging 100% éco-responsable et local avec des matériaux sourcés localement et des entreprises basées dans un rayon de 100 km autour du domaine viticole. Une démarche vertueuse rendue possible par quelques choix stratégiques différents, qui lui fait également faire des économies, gagner en espace de stockage et réduire le gaspillage de fournitures.
Bertrand Gourdou, vigneron propriétaire du domaine viticole audois Château Guilhem, a simplifié sa gamme en la ramenant de 12 à 7 cuvées, et opté pour un packaging unique pour toutes.
Bertrand Gourdou, vigneron propriétaire du domaine viticole audois Château Guilhem, a simplifié sa gamme en la ramenant de 12 à 7 cuvées, et opté pour un packaging unique pour toutes. (Crédits : Château Guilhem)

Au Château Guilhem, à Malviès dans l'Aude, la démarche éco-responsable n'est pas une vue de l'esprit. Conscient de l'impact direct de l'activité humaine sur le changement climatique et des aléas climatiques auxquels il est confronté, Bertrand Gourdou, vigneron propriétaire de ce domaine familial, s'est engagé dès 2007 dans une approche écologique, en décrochant la certification bio pour ses 35 ha de vigne.

Il a poursuivi sa démarche vertueuse en démarrant une conversion en biodynamie. Et il vient de franchir une nouvelle étape en passant en revue l'ensemble de son packaging pour continuer à diminuer son empreinte carbone.

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Une baisse de 6 à 8% des coûts des fournitures

« A force de multiplier les cuvées, avec pour chacune d'elle un packaging spécifique, j'avais des stocks énormes de matières sèches, à savoir des bouteilles, des bouchons, des étiquettes, des cartons), explique-t-il. J'ai tout revu, simplifié ma gamme en la ramenant de 12 à 7 cuvées, et surtout j'ai opté pour un packaging unique pour ces sept cuvées. Cette standardisation m'a permis de réduire mes coûts d'approvisionnement de 6 à 8% grâce à des commandes portant sur de plus gros volumes. »

Il a également recherché des fournisseurs locaux, situés dans un rayon de 100 km autour du château et capables de lui proposer des matériaux entièrement recyclés et recyclables. Ainsi, ses cartons sont à base de papier 100% français et recyclé, imprimé avec des encres sans solvant chimique, transformé à Lézignan-Corbières (à 47 km). Les cartons ont un fond auto-fermable, seule une face est à fermer avec un scotch Eco-V, en caoutchouc naturel et donc sans plastique.

Les étiquettes sont issues d'une imprimerie basée à Castelnaudary (à 30 km) qui utilise des papiers entièrement recyclés issus de forêts écoresponsables, avec des colles végétales biodégradables et sans aucune dorure ou autres éléments non biodégradables.

Enfin, les bouchons, en liège naturel, proviennent également de forêts éco-gérées et sont confectionnés à Portet-sur-Garonne (à 98 km).

Une bouteille verre allégée à 415 g

Les bouteilles, qui pèsent lourdement dans l'empreinte carbone, sont produites à la verrerie d'Albi (à 98 km). Bertrand Gourou a choisi d'en réduire le poids, pour le ramener de 700 g à 415 g. Cet allègement améliore le bilan carbone de leur expédition et de leur fabrication. Le poids d'une palette de transport est ainsi réduit de 171 kg et le confort des équipes de manutention est amélioré.

Ces bouteilles sont composées de verre recyclé et sont elles-mêmes entièrement recyclables. Quant à la capsule de surbouchage, elle a tout simplement été supprimée afin d'éviter de produire des déchets plastiques ou métalliques supplémentaires. Le bouchon se retrouve ainsi à nu, ce qui permet d'y inscrire le millésime et d'éviter de le mettre sur les étiquettes qui, s'il reste des stocks, pourront resservir les années suivantes. Les palettes sont conditionnées non plus avec un film plastique, mais avec un film biodégradable.

« C'est un virage à 180° que je prends, car notre packaging avait très peu évolué en 50 ans, soutient le vigneron. Je risque de perdre des clients qui n'apprécieront peut-être pas ce nouveau look très épuré, mais j'espère en conquérir d'autres, séduits par ma démarche. Cette évolution est dans l'air du temps. Je gagne en espace de stockage et je réduis le gaspillage comme les étiquettes périmées du fait du changement de millésime. »

La nouvelle gamme sera présentée au salon Millésime bio en janvier 2023 à Montpellier.

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Développer les ventes en circuit-court

Son prochain objectif : développer la vente en circuit court : « Je vends dans 15 pays différents, ce qui n'est pas l'idéal pour le bilan carbone, donc je veux développer les ventes locales et porter de 10 à 30% mes ventes directes au domaine ».

Pour cela, il a investi 2 millions d'euros dans des travaux de d'amélioration et de rénovation : panneaux photovoltaïques, récupération des eaux, création d'espaces d'accueil et d'hébergement pour recevoir le grand public et les professionnels (salles de séminaire, salle de mariage, restaurant éphémère équipé d'une cuisine ouverte en "show cook" où il accueillera des chefs qui proposeront des accords mets et vins.

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Commentaire 1
à écrit le 05/12/2022 à 20:04
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Et en plus ses vins sont excellents . Bravo Bertrand

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