La (discrète) confiserie Nougalet investit dans une usine et parie sur le tourisme industriel

C'est un pari sur l’avenir qu’a fait Éric Monterrat. Extirper son entreprise de confiserie de l’anonymat de la haute vallée de l’Aude pour l’exposer à la lumière et au tourisme à l’entrée de Carcassonne. La confiserie Nougalet vient d’investir dans un nouvel outil de production de 6.000 m2, qu’elle ouvre au tourisme industriel.
Éric Monterrat, le P-dg de la confiserie Nougalet dans l'Aude, a fait le choix d'investir dans une usine plus grande et mieux placée pour lancer une activité de tourisme industriel sur les savoir-faire de cette maison artisanale née en 1930 dans la haute vallée de l'Aude.
Éric Monterrat, le P-dg de la confiserie Nougalet dans l'Aude, a fait le choix d'investir dans une usine plus grande et mieux placée pour lancer une activité de tourisme industriel sur les savoir-faire de cette maison artisanale née en 1930 dans la haute vallée de l'Aude. (Crédits : Yann Kerveno)

Nougalet, c'est une marque discrète jusqu'ici. Une boutique de 27 m2 au Luc-sur-Aude (Aude), un atelier de 1.800 m2 avec une trentaine de salariés mais une réputation solide de grand savoir-faire dans son milieu : celui des confiseries et du chocolat.

« J'ai repris l'entreprise en 2008, en arrivant d'une autre région et après une carrière dans l'agroalimentaire, mais je suis du métier, tient à préciser Éric Monterrat, le P-dg. Ce qui m'a séduit dans cette entreprise, c'est justement le savoir-faire, la diversité de production, des bonbons d'antan aux chocolats... Et ce savoir-faire, il faut le faire connaître, le faire savoir, c'est pour cela que nous avons déménagé ici sur la zone de Beragne à Trèbes. »

Impossible de manquer le bâtiment de 6.000 mètres carrés, il est le seul de la zone à être sorti de terre pour l'instant... Investi cet automne par l'entreprise, il a été inauguré début octobre. Mais pour remonter à la source de l'histoire, c'est bien du côté de la haute vallée de l'Aude qu'il faut aller piocher.

Depuis 1930

« Nougalet, cela vient de nougat d'Alet et si le premier Kbis de l'entreprise est daté de 1951, nous savons qu'elle existe depuis 1930 », poursuit Éric Monterrat.

Jusqu'à cette année 2022, c'était donc de ces confins qu'elle expédiait ses productions en France et à l'export : « En France nous travaillons avec les professionnels, les artisans, boulangers, pâtissiers, épiceries fines... En Espagne, un autre marché important, nous avons un distributeur qui travaille sur cette même clientèle. Ensuite, nous exportons en directs sur d'autres marchés mais de manière plus ponctuelle, en Europe ou ailleurs ».

L'entreprise est aussi présente sur le segment de la vente par correspondance et sur internet, un secteur en plein développement selon le dirigeant.

La boutique originelle, au Luc-sur-Aude, restera ouverte parce qu'elle pèse dans le chiffre d'affaires de l'entreprise. Éric Monterrat souhaite rester discret sur les chiffres. Mais reconnaît que l'investissement est très important pour l'entreprise et qu'il a été réalisé avec l'aide de la Région Occitanie, de l'agglomération de Carcassonne et du plan France Relance.

Tourisme industriel

Au-delà de ce transfert, des objectifs industriels de dé-saisonnalisation de l'activité - aujourd'hui portée par les fêtes de fin d'année et Pâques -, l'originalité du projet tient dans sa conception puisque qu'Éric Monterrat a associé un projet touristique au projet industriel. Sur le flanc droit du bâtiment, une vaste galerie donne à voir l'histoire de l'entreprise, ses produits, mais permet aussi de jeter un coup d'œil aux ateliers où les friandises sont confectionnées.

Ces visites, payantes, pourront être effectuées librement ou par le truchement d'un guide, des ateliers seront proposés aux visiteurs pour mieux toucher du doigt la fabrication des bonbons. Au cœur de l'Occitanie, entre Toulouse et Montpellier, l'entreprise s'est aussi positionnée sur le tourisme d'affaires et propose des salles des séminaires à la location, avec visite de l'usine à la clé. Sur le flanc gauche du bâtiment, un bar à chocolat attend son ouverture quand la nouvelle boutique, au centre, tourne déjà à plein régime à deux semaines des fêtes de fin d'année.

« Même si l'entreprise est moderne et importante, avec 35 salariés aujourd'hui et probablement vite une cinquantaine, nous restons des artisans et beaucoup d'opérations restent faites à la main. C'est ce que nous voulons montrer. »

Et quand on lui demande comment il voit son entreprise dans dix ans, Éric Monterrat répond : « Nous aurons réussi si nous sommes parvenus à faire reconnaître à l'extérieur de nos murs le savoir-faire de Nougalet et des personnes qui y travaillent ».

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