Les vins d'Occitanie à l’affût du redémarrage de l’économie chinoise

Du 11 au 13 mai, neuf entreprises viticoles occitanes seront présentes au salon Wine to Asia, à Shenzhen en Chine. Elles étaient 21 à avoir participé, à la mi-avril, à Tang Jiu Hui, la China Food & Drinks Fair à Chengdu, où les professionnels chinois sont venus nombreux… De bons signaux sur un marché du vin qui reprend des couleurs en Chine près avoir été en berne pendant près de quatre ans. Reste à voir s’il ces signaux seront confirmés par des bons de commande.
Les acteurs viticoles occitans sont retournés sur des salons en Chine, où le marché du vin reprend des couleurs après quatre années en berne.
Les acteurs viticoles occitans sont retournés sur des salons en Chine, où le marché du vin reprend des couleurs après quatre années en berne. (Crédits : CIVL)

C'était un rendez-vous attendu : Tang Jiu Hui, la China Food & Drinks Fair, rendez-vous incontournable pour les boissons alcoolisées, a rouvert ses portes en présentiel du 12 au 14 avril dernier à Chengdu, en Chine, après quatre années d'absence du fait du Covid. Vingt-et-une entreprises viticoles régionales, accompagnées par l'agence de développement économique Ad'Occ et la Maison de la Région Occitanie de Shanghai, ont participé à cet événement et occupé un espace régional de 102 m² sur le pavillon France. Des salons Off ont également eu lieu dans les grands hôtels de la ville, dont le Off de l'hôtel Shangri'La, particulièrement fréquenté.

« Ces salons ont retrouvé leur dynamisme d'avant crise, avec la venue massive des professionnels du monde du vin chinois, souligne Catherine Machabert, responsable de la zone Asie à l'agence Ad'Occ. Sur la China Food & Drinks Fair, les organisateurs annonçaient 300.000 visiteurs, ce qui est moins qu'en 2019 où ils étaient 400.000, mais c'est quand même une bonne fréquentation. Et le Off du Shangri'La a reçu 50.000 visiteurs, ce qui est plus que Prowein et Wine Paris. Après les années Covid où les ventes des vins de la région ont été bien secouées, c'est un signal encourageant. »

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« Les Chinois sont capables de rebondir très vite »

Nicolas Vellas, des Vignobles Vellas, entreprise familiale propriétaire de douze domaines en Languedoc (330 ha), a fait le déplacement en Chine où il dispose d'une filiale. Il a lui aussi ressenti ce dynamisme.

« C'est un salon qui redémarre fort, il y avait beaucoup de monde, a-t-il pu observer. Nos clients étaient heureux de nous revoir après ces quatre années de fermeture du pays. Mais les entreprises chinoises ont souffert et les affaires restent compliquées. Nous avons malgré tout pris des commandes sur le salon. Les Chinois sont capables de rebondir très vite. »

Alexandre Autier, propriétaire du Château Juliette à Tresques (Gard), s'est lui aussi rendu à Chengdu, la Chine étant un gros marché pour ses vins. Il y expédiait jusqu'à 1 million de cols par an avant le Covid : « J'ai senti une belle énergie sur ce salon. Les Chinois sont pleins d'entrain. Ils ont pris un bon coup de massue avec le Covid et sont pressés de tourner la page. Maintenant, il faut attendre quelques mois pour voir si les commandes suivent. Ce qui est frappant, c'est l'importance de la géopolitique en Chine. La venue de Macron en Chine et sa prise de position sur Taïwan ont beaucoup plu aux Chinois et je suis sûr que cela a favorisé quelques commandes ».

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Des hausses de prix difficiles à faire passer

Vianney Castan, fondateur de la Maison Joseph Castan à Gignac (Hérault), constate également cet engouement, mais reste prudent. Ayant créé un bureau en Chine en 2008, il a vendu jusqu'à 1,2 million de cols en 2016. Puis les ventes ont fondu avec la crise économique en 2017 et avec la crise sanitaire du Covid, et ne représentent plus que 200.000 cols en 2022.

« Nous avons maintenu notre bureau sur place en espérant que ça finisse par payer, mais nous sommes aujourd'hui confrontés à un autre problème : la hausse des coûts des matières sèches (bouteilles verre, bouchons, cartons, etc., NDLR) qui a fait bondir nos prix de vente, analyse-t-il. C'est particulièrement handicapant sur nos entrées de gamme ou les vins à façon, où les matières sèches pèsent davantage dans le prix final de vente. Nous annonçons des hausses de 10 à 20% de nos tarifs. Les Chinois, qui sont restés sur nos prix de 2019, ne comprennent pas. Du coup, pour le moment, malgré l'envie et l'ouverture qu'on ressent sur ce marché, les commandes ne suivent pas. »

Potentiel identifié

La Chine est en volume le 7e marché à l'export des vins d'Occitanie et le 3e pour les exportations d'AOC. En 2022, les exportations de vin IGP et AOC ont représenté 159.000 hl pour 55 millions d'euros. Des ventes en net repli par rapport à 2019, où elles représentaient 296.000 hl et 84,5 millions d'euros.

Neuf entreprises occitanes seront présentes à la 3e édition du salon Wine to Asia du 11 au 13 mai à Shenzhen, accompagnées par l'agence Ad'Occ. Et deux autres missions sont organisées en juin et en août prochains par Ac'Occ dans des villes secondaires identifiées par l'agence comme ayant un fort potentiel de croissance.

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