Créé en 2011, Private Sport Shop, site dédié aux ventes privées de matériel de sport, a déménagé cinq fois en six ans. Rapportée au préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel lors d'une visite dans ses locaux de Vendargues (34), l'anecdote exprime, selon le co-fondateur de la PME Benoit Durand, les défis auxquels la société fait désormais face, propulsée par une croissance annuelle de 30 à 40 %.

Logiques de recrutement

Sur le front de l'emploi, Private Sport Shop, qui est passée de 80 à 140 salariés en deux ans, a prévu entre 30 et 40 recrutements en 2017 (tous en CDI), et autant l'an prochain. Sans forcément recourir à Pôle Emploi, la PME se concentre sur le bassin montpelliérain - autant qu'elle le peut.

"Nos créations de poste sont d'abord proposées en interne, avant d'élargir nos recherches au bassin d'emplois, explique Benoit Durand. Seuls nos postes d'acheteurs, qui sont souvent des spécialistes de disciplines telles que l'équitation, le ski ou le vélo, nécessitent une recherche nationale. Par ailleurs, nous avons des difficultés récurrentes pour intégrer des personnes en situation de handicap. Globalement, nous n'avons pas de mal à créer de la croissance, mais à la gérer en parvenant à nous structurer de façon stable en interne."

De même, Private Sport Shop, qui expédie 100 000 colis par mois, fait face à d'importants besoins en capacité logistique. Son dernier déménagement a conduit la PME sur un site de 6 500 m2, pris en location malgré son désir d'acheter : 2 000 m2 ont été convertis en bureaux, et le reste est utilisé comme entrepôt.

"La force de Private Sport Shop, entre ses 6 millions d'utilisateurs inscrits, ses nouveaux entrepôts et les bonnes relations qu'elle entretient avec les marques, est sa capacité à déstocker très rapidement, souligne Benoit Durand. Mais nous permettons aussi à des marques mal implantées en France de diffuser sur ce marché. Si bien que, en plus des fins de séries, nous diffusons aussi de nouvelles gammes."

La question de l'export

Private Sport Shop a réalisé un chiffre d'affaires de 60 M€ en 2016, et prévoit 80 M€ cette année. Son objectif est de porter de 15 à 20 % sa part export.

La société développe ses ventes en Italie, Espagne et Angleterre, et réfléchit à la possibilité d'y ouvrir des bureaux locaux ("Nos équipes marketing doivent être en proximité de chaque marché pour mieux le comprendre"), ce qui supposerait d'y trouver également des entrepôts... Instruite des difficultés parfois rencontrées en France, elle indique aussi que ces projets ne se concrétiseront pas dans l'immédiat.

En effet, Private Sport Shop continue à trouver des relais de croissance sur le marché national, ce qui l'incite à freiner son internationalisation. Récemment, le site créé une espace "Shop" dédié aux collections de l'année en cours (et non pas de 2016 pour les ventes privées), et elle développe de nouveaux services telles que des remises sur certains permis (bateau, etc.), des abonnements à la presse spécialisée, ou de la billetterie pour quelques compétitions.