Le consortium d'entreprises Smovengo (emmené par l'Héraultais Smoove, spécialiste du vélo en libre service, aux côtés de Indigo, Moventia et Mobivia), ayant remporté en avril 2017 le marché des Vélib' parisiens auprès du Syndicat Autolib' Vélib' Métropole, a officiellement commencé à déployer son dispositif le 1e janvier 2018, en remplacement de celui du précédent prestataire du marché, JCDecaux.
Smovengo s'était engagé à déployer la totalité des 1 400 nouvelles stations (pour 20 000 Vélib' dont 30 % électriques) entre le 1er janvier et le 31 mars 2018. Mais le retard se creuse.
Déjà 2 M€ de pénalités
« C'est un projet complexe dans le temps imparti, un défi industriel immense, nous déclarait Julien Chamussy, directeur marketing chez Smovengo, le 2 janvier dernier. Or les sous-sols parisiens sont déjà saturés en réseaux divers, il faut se coordonner avec les autres opérateurs, demander des autorisations, etc. Ce qui engendre des délais supplémentaires... Il était convenu que le réseau Smovengo soit déployé dans son intégralité au printemps 2018. Notre objectif est donc d'être prêts pour les beaux jours. »
Le 1e février dernier, le Syndicat Autolib' Vélib' avait constaté « que les 700 stations prévues au contrat pour le 1er janvier n'étaient pas en service. De ce fait, les élus ont décidé d'appliquer 1 M€ de pénalités à Smovengo pour le mois de janvier ». Cette pénalité, du montant maximum figurant dans le marché passé avec le nouvel opérateur, était également adressée à Smovengo pour février. Par ailleurs, différentes mesures de compensation en faveur des abonnés ont été prises.
« Le compte n'y est pas »
Au 1er mars, quelque 300 stations seulement sont ouvertes. Pour allier les difficultés de raccordement au réseau électrique, Smovengo en a installé certaines sur batterie, générant des dysfonctionnements ou des bugs.
Constatant l'échec du déploiement selon le calendrier prévu, la mairie de Paris a décidé d'intervenir.
« Il est clair que le compte n'y est pas, a déclaré Christophe Najdovski, adjoint au maire de Paris chargé des transports et de l'espace public dans une interview publiée le 1er mars par L'Opinion. Nous l'avons d'ailleurs dit au prestataire, avec lequel nous avons un rapport franc et direct. Il est urgent de redresser la barre. »
Il ajoute par ailleurs, sur France Bleu Paris, que la Ville a ainsi décidé de « davantage s'impliquer du point de vue opérationnel », en apportant son soutien technique, via ses ingénieurs et ses techniciens, pour aider au déploiement des Vélib'.
L'adjoint au maire a par ailleurs assuré que « les usagers seront indemnisés pour janvier, février et mars s'il le faut ».
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