Nîmes Métropole : Saur contre-attaque après l’annonce d’une préférence pour Veolia Eau

Dans une lettre adressée à Nîmes Métropole, le président exécutif de la Saur confirme que 248 postes liés à la direction régionale quitteront le Gard si l’intercommunalité confirme sa décision par un vote fin janvier.
Le siège de la Saur à Nîmes (30)
Le siège de la Saur à Nîmes (30) (Crédits : Thomas Tedesco)

Tant que le vote n'est pas passé, rien n'est perdu pour la Saur qui jette toutes ses forces dans la bataille pour conserver l'assainissement et la distribution des eaux de l'Agglomération de Nîmes.

Voilà une semaine, le président de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud (Les Centristes), annonce que Veolia Eau est arrivée en tête de l'appel d'offre pour une délégation de service public courant de 2020 à 2028 (chiffre d'affaires estimé : 185 M€). Un séisme pour Saur qui gère les eaux de Nîmes depuis 1969.

Près de 250 emplois en jeu

Pour l'entreprise, il s'agit de son plus ancien contrat mais aussi du plus important (2 % de son CA). En outre, Saur a investi ici 600 000 € dans la constitution d'une "water academy" pour former ses professionnels. Elle dispose également d'environ 3 000 m2 de bureaux dans la Rome française pour ce qui constitue son siège pour le grand Sud-Est.

Ainsi, outre la centaine de techniciens qui seront repris par le futur délégataire, quel qu'il soit, 248 emplois pourraient bien quitter Nîmes, comme l'explique Louis-Roch Burgard, président exécutif de Saur, dans une lettre adressée à Yvan Lachaud, que s'est procurée La Tribune.

"Je crois utile de vous confirmer ici ce que je vous ai déjà indiqué de vive voix", écrit le dirigeant. Les "personnes travaillant effectivement à Nîmes à la direction opérationnelle sud-est, au centre de pilotage opérationnel, à la direction régionale de la Vallée du Rhône (...) ne peuvent par nature être repris par un concurrent (...) Ces 248 postes quitteront Nîmes si l'intercommunalité, par délibération, confirme votre choix", pointe-t-il clairement.

Qui est le mieux disant ?

Comme l'avait indiqué Nîmes Métropole lors de sa conférence de presse lundi 7 janvier, Veolia Eau n'était pas le mieux disant des candidats en termes de prix. Pour autant, ce n'est pas sur ce point qu'insiste la Saur, largement critiquée sur ce point par le passé.

Dans le cadre de la création d'une usine de méthanisation comprise dans le contrat de DSP, elle aurait proposé, selon nos informations, un projet moins cher de 5 M€ avec une promesse de recettes, pour la collectivité, d'1,1 M€ supplémentaire à l'offre proposée par Veolia Eau.

En outre, alors que Nîmes Métropole mettait en avant que son favori a proposé d'installer quatre citoyens au conseil d'administration de la future société pilotant la DSP, Saur aurait proposé, selon le même schéma, la présence de six usagers issus de la société civile "en qualité d'ambassadeurs."

Dans l'espoir de renverser la vapeur, et convaincre les quelque 102 élus de l'assemblée de contredire leur président lors du prochain conseil communautaire organisé à la fin du mois, Louis-Roch Burgard pourrait venir à Nîmes dans les prochains jours...

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Commentaires 2
à écrit le 15/01/2019 à 12:26
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Comment ne pas faire le parallèle entre l'émission à charge de la "journaliste" Élise LUCET dont le sujet commun à toutes ses émissions sont le spectaculaire et le sensationnel (Free, Lidl, SAUR..) et la communication désastreuse de Mr LACHAUD qui ne...

à écrit le 15/01/2019 à 9:51
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Qui a suivi le reportage d'Elice Lucet (Cash Investigation) n'a pas manqué de relever kes très graves manquements tant de la Saur que de l'Agglomération, Yvan Lachaud en tête. C'est proprement inimaginable s'agissant d'interlocuteurs sensés agir dans...

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