Pierre Mestre remporte l’offre de reprise d’Orchestra-Prémaman

C’est finalement l’offre de reprise formulée par Pierre Mestre, le fondateur et président du groupe Orchestra-Prémaman, qui a retenu l’attention du tribunal de commerce de Montpellier au détriment du Saoudien Al-Othaim.
Le groupe Orchestra-Prémaman reste dans le giron de la famille Mestre.

Pierre Mestre reste chez lui. Le fondateur d'Orchestra-Prémaman, l'enseigne leader dans la distribution de vêtements pour enfants et de la puériculture, a su convaincre le tribunal de commerce de Montpellier de la solidité de son offre de reprise, formulée au travers de la société NewOrch, face à celle émise par le Saoudien Al-Othaim, jusqu'ici actionnaire d'Orchestra à 4 %.

Ce retournement de situation inédit est rendu possible par une ordonnance datée du 20 mai, laquelle facilite la reprise, via un plan de cession, d'une société en redressement judiciaire par son dirigeant.

"Cette ordonnance est une très bonne chose. Elle a simplifié les procédures. Elle permet de réunir les volontés et dans ce cas, de sauver 3 700 emplois. Cependant, il ne s'agit pas d'une victoire car 500 personnes vont perdre leur travail", commente sobrement Pierre Mestre.

Chute libre en bourse

La partie était loin d'être jouée d'avance tant Orchestra, groupe fondé en 1995 par Pierre et Chantal Mestre, a cumulé les difficultés. Certaines étaient propres à son fonctionnement (nombreux rachats, stocks importants, politique logistique), d'autres conjoncturelles (baisse de la natalité dans certains pays, manifestations à répétition en France, confinement lié à la Covid-19).

Ainsi, la société a d'abord été placée sous mandant ad hoc en 2018, avant le redressement judiciaire intervenu fin avril 2020. En bourse, la valeur de l'action est passée de 16,81 € en 2016 à 0,17 € fin mars... De nombreux investisseurs et banques y ont beaucoup perdu. Le passif du groupe s'élevait à 375 M€ (650 M€, créances intragroupe comprises).

"Nous avons la confiance de 37 fournisseurs, des franchisés, de nos cadres et de nos salariés. C'est une œuvre collective que nous allons écrire. La responsabilité est grande", poursuit Pierre Mestre dont l'offre (71 M€ dont 35 M€ pour les stocks) permet la sauvegarde de 2 136 emplois en France.

NewOrch prévoit de réduire le nombre de magasins en France. Il passera de 309 à 228. D'autres pays connaîtront des restructurations. Quant au contrat de franchise avec Al-Othaim en Arabie-Saoudite, il promet d'être lui aussi dénoncé.

« J'ai payé pour mes erreurs »

Dans un communiqué, le candidat arabe "souhaite le meilleur à l'ensemble des équipes du Groupe Orchestra-Prémaman et tient à remercier chaleureusement les salariés qui lui ont apporté leur soutien tout au long de la procédure." De fait, le CSE de l'entreprise était opposé à la reprise de la société par son fondateur.

Avec les mêmes dirigeants (38 % du capital est détenu par la famille Mestre et 19 % par son partenaire historique la famille Gotlib), dans un ensemble partagé avec des fournisseurs, franchisés et cadres du groupe (41 %) ainsi que par ses salariés (2 %), l'enseigne Orchestra peut donc repartir sur de nouvelles bases.

Pierre Mestre l'assure : "J'ai payé pour mes erreurs que j'assume. J'investis dès aujourd'hui 4 M€. Ces dernières années, j'ai cédé 80 % de mon patrimoine pour le réinvestir dans Orchestra.

Dans sa nouvelle formule, le groupe de distribution dédié au monde de l'enfant envisage la rentabilité dès son premier exercice plein en 2021 avec une résultat net envisagé à 39,9 M€ pour un chiffre d'affaires projeté à 449,7 M€.

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