L'aventure coopérative de La Cavale commence au printemps 2018, quand la seule librairie du quartier des Beaux-Arts à Montpellier, l'Ivraie, annonce sa fermeture, sans plan de reprise. Des lecteurs passionnés se regroupent alors en une association, pour finalement créer leur propre librairie grâce sous la forme juridique de société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). La Cavale ouvre ses portes le 23 novembre 2018.

De 135 coopérateurs au début de l'aventure, la SCIC compte aujourd'hui près de 400 acteurs. Tous ont investi un ou plusieurs tickets à 20 € chacun, et disposent d'une voix de décision dans le comité de pilotage de la structure.

« La SCIC permet d'avoir des salariés et d'associer également des coopérateurs non-salariés, détaille Julien Haution, libraire-salarié de La Cavale. Ces coopérateurs nous épaulent au travers de comités thématiques sur la communication, les réseaux sociaux ou encore l'organisation des événements culturels. »

Ces groupes thématiques sont chapeautés par un comité de pilotage, qui dessine les grandes orientations de la libraire.

Un ADN fort sur les sciences humaines

Parmi ces caractéristiques, l'orientation forte de La Cavale pour un fonds riche en ouvrages issus des sciences humaines : 20 % du stock de la librairie se composent de références dans ces disciplines. La librairie, pourtant généraliste, cultive également un fort intérêt pour l'éducation populaire.

« Nous avons la volonté d'aller aux devants de publics qui ne sont pas familiers avec la lecture, poursuit Julien Haution. Notre projet de vélo-cargo, financé par crowdfunding en automne dernier, a cette vocation à partir à la rencontre des publics et à nouer des liens grâce aux livres. »

Le projet a pris un peu de retard avec la crise du Covid-19, mais il complète désormais l'offre d'événements hors-les-murs de La Cavale, qui multiplie en temps normal les rencontres dans différents lieux de la ville, en plus des quatre à huit rencontres organisées tous les mois dans ses locaux.

La programmation devrait reprendre son cours normal dès la rentrée du mois de septembre.

Une reprise post-Covid encourageante

Pour l'heure, le libraire se félicite de la reprise post-confinement, avec un effet de rattrapage, qui perdure dans le temps. Les chiffres sont encourageant et la coopérative, qui avait réalisé une belle première année d'exploitation en 2019, espère rester dans ces objectifs en 2020.

« Nous avons fait des samedis à 3 000 €, qui sont des résultats que l'on retrouve plutôt sur un mois de décembre, souligne-t-il avec satisfaction. Peut-être nos efforts de communication pendant la crise ont-ils payé, peut-être également que l'image dégradée de géants comme Amazon profite désormais aux commerces de proximité. »