Retail : l’enseigne Bleu Libellule crée des "hubs communautaires"

Malgré un frein de deux mois sur son chiffre d’affaires, le groupe de retail Bleu Libellule, spécialisé dans la vente de produits professionnels capillaires, ne renonce pas à poursuivre ses investissements. Notamment dans l’extension de son réseau de points de vente, qu’il modernise en testant d’un côté les centres-villes, de l’autre un concept de hub communautaire à destination des coiffeurs.
Cécile Chaigneau
Le groupe Bleu Libellule (retail de produits capillaires professionnels), qui compte un réseau de 202 points de vente en zones commerciales ou centres commerciaux, étudie la possibilité de s'installer dans les centres-villes.
Le groupe Bleu Libellule (retail de produits capillaires professionnels), qui compte un réseau de 202 points de vente en zones commerciales ou centres commerciaux, étudie la possibilité de s'installer dans les centres-villes. (Crédits : Bleu Libellule)

Bleu Libellule, le réseau de vente de produits professionnels capillaires basé dans le Gard à Gallargues (866 salariés dont 190 au siège), avait entamé l'année 2020 sous les meilleurs auspices qui soit, avec « un chiffre d'affaires en hausse de 30 % en janvier et février », souligne Caroline Wincker, la cofondatrice.

« Le Covid nous a coupé l'herbe sous le pied, raconte la dirigeante en ce mois de septembre.  Nous avons perdu l'équivalent de deux mois de chiffre d'affaires (119 M€ en 2019, NDLR), soit environ 22 M€, un retard qu'on ne rattrapera pas comme ça... Nous avons fait 10 % de ventes en ligne au lieu de 8 % habituellement, ce qui nous a permis de récupérer 2 M€. Nous avions prévu de réaliser un chiffre d'affaires 2020 de 140 à 150 M€. Aujourd'hui, nous espérons faire au moins autant qu'en 2019, si possible de monter à 130 M€. »

L'impact loyer amenuisé

La crise sanitaire a pesé sur le réseau des 202 magasins du groupe (la moitié dans les galeries de centres commerciaux, l'autre moitié dans des zones commerciales), qui ont craint le poids des charges alors qu'ils étaient fermés.

« Les plus gros, notamment, sont restés fermés jusqu'à début juin, précise Caroline Wincker. Heureusement, nous avons pu trouver, pour la grande majorité d'entre eux, des allégement ou des décalages auprès des bailleurs, ce qui a amenuisé l'impact. Depuis le déconfinement le 11 mai, la reprise est très forte. »

Selon la dirigeante, la crise a révélé de manière plus accrue une faiblesse sur le service après-vente : « Nous avions perçu que ce service n'était pas assez efficace mais la période du confinement, durant laquelle nous avons été encore plus de sollicités que d'habitude, a démontré qu'il fallait faire quelque chose. Nous avons donc décidé de spécialiser nos collaborateurs. Cette nouvelle organisation a été mise en place le 7 septembre ».

Optimiser la logistique amont

Le groupe n'a cependant pas mis ses projets d'investissements en sommeil : « Nous avons investi entre 6 et 7 M€ pour financer des ouvertures de magasins ou la digitalisation de nos outils. Notre logistique amont, les préparations de commandes, a besoin d'être optimisée et nécessite un investissement de 10 à 15 M€, étalés sur 2021 et 2022. Il s'agit de moderniser notre plateforme actuelle de 20 000 m2 et de faire une extension de 800 m2 qui portera les bureaux à 1 800 m2. La première partie des travaux sera finie fin octobre, début novembre ».

La dirigeante annonce l'ambition de poursuivre le développement du réseau de magasins à raison d'une vingtaine en 2020, 9 ayant déjà été ouverts, les deux derniers début septembre à Lille (59) et Plaisir (78).

« Au printemps, nous avons travaillé sur les pays limitrophes européens mais avec le Covid, nos projets ont été retardés (à ce jour, le réseau compte un magasin hors de France, au Luxembourg, ouvert en 2019, NDLR). Nous reprenons nos déplacements ce mois-ci... Avec la crise sanitaire et le confinement, les commerces de proximité y ont gagné. Nous étudions la possibilité de nous installer dans les centres-villes. Cette année, nous avons ouvert un magasin-test à Alésia, à Paris. »

"Les coiffeurs, isolés, ont besoin de se reconnecter entre eux"

L'autre gros projet du groupe sur son réseau de points de vente, c'est le lancement du concept de "hub communautaire". Deux premiers sites sont visés : Lattes dans l'Hérault, et Paris. Le premier magasin-pilote de ce nouveau modèle ouvrira le 19 octobre à Lattes (le point de vente situé sur la zone commerciale du Soriech étant transféré en face du cinéma Méga CGR).

« Nous avons envie de recentrer notre métier, explique Caroline Wincker. Les coiffeurs, qui sont isolés, ont besoin de se reconnecter entre eux. Le concept permettra de réunir une communauté de coiffeurs dans ce hub qui sera à la fois un magasin et un lieu de vie, avec des espaces dédiés aux professionnels de la coiffure pour tester produits, faire de la formation, ou rencontrer les marques. »

Le hub parisien, soumis à quelques ralentissements administratifs, devrait plutôt ouvrir en début 2021. Le groupe veut ensuite cibler les grandes villes et dit avoir 10 à 15 "cibles" en vue.

Cécile Chaigneau

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