Amazon : ces entreprises d'Occitanie qui ont fait le choix de la plate-forme

Pour de nombreuses entreprises, le géant du e-commerce, pourtant largement décrié en ce moment, ouvre les portes de marchés auxquels elles ne pourraient prétendre sans son entremise. Témoignages en Occitanie.
(Crédits : Pascal Rossignol)

"Entreprises Françaises". L'onglet est discret mais bien présent sur le site internet Amazon.fr. Attaqué par certains commerçants traditionnels et dirigeants politiques du fait de la toute-puissance de son outil, le géant mondial de l'e-commerce sait également mettre en avant les services qu'il rend aux entreprises françaises utilisant ses services.

Selon le groupe américain, quelque 11 000 TPE-PME, dont "plus de 1.000 en Occitanie, vendent sur Amazon.fr.". Si la donnée est, à proprement parler, invérifiable. Une rapide consultation de la plate-forme permet toutefois d'identifier plusieurs entreprises régionales ayant fait le choix de diversifier leurs ventes au travers de ce site.

"Nos produits trouvent leur place dans le monde digital"

L'entreprise de lingerie Eminence-Athéna (basée dans le Gard), Les vignobles Sources de l'Oppidum (Gard), le revendeur d'équipement de la maison (robots ménagers, de jardins, etc.) Amixys Best of Robots (Hérault) ou encore l'épicerie fine Ducs de Gascogne (Gers) font partie des producteurs et distributeurs utilisant la puissance de feu d'Amazon pour rencontrer leur clientèle.

"Pendant le confinement du printemps, nous avons pu multiplier par dix nos ventes sur Amazon", témoigne Cyril Jollivet, P-dg de Ducs de Gascogne, fabriquant conserveur et créateur de colis gastronomique, sur le blog AboutAmazon, un site de contenu rédactionnel édité par la firme américaine. Nos ventes ont triplé depuis notre arrivée sur Amazon, preuve que nos produits alliant terroir, modernité et originalité plaisent et trouvent leur place dans le monde digital."

Des frais de stockage exorbitants

Une expérience pleinement positive qui n'est pas celle vécue par le vignoble gardois Les Sources de l'Oppidum (IGP Cévennes et Côtes-du-Rhône) : "Quand nous avons placé nos produits sur la plate-forme fin 2018, nous avons d'abord fondé beaucoup d'espoir... avant de déchanter", témoigne Christian Guilloux, associé-fondateur du domaine.

Si ce vigneron avait bien compris que pour un meilleur référencement, une "animation" par le biais de promotions ou d'achats de référencement est nécessaire pour apparaître en première page, il n'a pas compris le bond soudain des frais de stockage.

"Nous sommes passés de 150 euros par mois à 600 euros mensuels pour stockage long de nos produits. Puis, sans que nous n'ayons pu obtenir d'explications de la part d'Amazon, les frais de stockage ont bondi à 1.900 euros par mois cet automne ! C'est un coût insupportable pour notre entreprise, d'autant que nous n'avons jamais réussi à joindre un interlocuteur direct", poursuit Christian Guilloux, qui fut contraint de racheter une partie de son propre vin pour stopper ses pertes.

Une ouverture sur l'export

Entre les deux expériences extrêmes rencontrées par Ducs de Gascogne et les Sources de l'Oppidum, la société héraultaise Amixys retient, elle, un bilan globalement positif de sa présence sur Amazon.

"La plate-forme représente pour nous un important canal de distribution en croissance pour notre marque Amibot (aspirateur, laveur, ndlr) au même titre que Darty, Boulanger et la vingtaine d'autres enseignes qui distribuent nos produits", explique Sébastien Roelens, le dirigeant de d'Amixys et Best of Robots (40 salariés).

L'entrepreneur héraultais, pour qui Amazon ne peut être rendu responsable de tous les maux, salue, en outre, la facilité pour un client étranger de passer commande via Amazon : "En ce sens, cette plate-forme nous offre une vraie ouverture sur l'export. Comme toute entreprise ce groupe est critiquable mais on ne peut pas l'accuser de tout et n'importe quoi. Il n'est pas à l'origine du confinement que l'on subit".

Projet logistique controversé dans le Gard

Venues sur le tard à la vente en ligne via des places de marché, également connues sous l'appellation anglaise "marketplace", plusieurs solutions locales à l'instar du site alesofcourse.fr à Alès (30) ou émissions de téléachats décalées "Locaux Locaux Locaux" lancées, entre autres, par l'Atelier Tuffery en Lozère, tentent, à leur échelle, d'apporter une alternative au géant de l'e-commerce qui dispose de vingt ans d'expérience en la matière.

Une avance qui permet à Amazon de nourrir en Occitanie plusieurs projets logistiques. Une activité pour laquelle elle emploie quelque 10 000 personnes dans l'Hexagone.

Un centre de 38 000 m2 est envisagé à Fournès dans le Gard, entre Nîmes et Avignon. Quelque 150 à 200 emplois y seraient créés. Le permis de construire, délivré par la mairie, et le permis d'environnement, validé par la préfecture, font l'objet de recours déposés par les associations environnementales devant le tribunal administratif de Nîmes.

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