500.000 habitants, 2,6 milliards d’euros de dépenses,... : comment Montpellier attirent les enseignes commerciales

Le 13 décembre, la CCI Hérault et la Métropole de Montpellier alignaient les arguments pour attirer de nouvelles enseignes commerciales sur le territoire avec l’opération Visio Commerce. Une enquête de l’observatoire du commerce donnait à voir une photographie de l’échiquier commercial actuel du territoire métropolitain et son potentiel. Le premier argument montpelliérain reste la croissance démographique qui ne se tarit pas et garantie des dépenses exponentielles.
Cécile Chaigneau
La métropole de Montpellier compte aujourd'hui 5.470 commerces, dont 3.255 sur la seule ville de Montpellier.
La métropole de Montpellier compte aujourd'hui 5.470 commerces, dont 3.255 sur la seule ville de Montpellier. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Parce qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, la CCI de l'Hérault et la Métropole de Montpellier avaient rassemblé leurs meilleurs atours, le 13 décembre, pour une opération séduction à destination d'une cinquantaine d'enseignes et de commercialisateurs.

Cette opération, baptisée Visio Commerce, est destinée à faire découvrir (et louer) les opportunités d'implantations commerciales du grand Montpellier. Parmi les enseignes venues en prospection sur la ville, on comptait Grand Frais (qui a déjà acté l'ouverture prochaine d'un nouveau magasin à Castelnau-le-Lez), Monoprix, Le Kiosque à pizzas, Lidl, Carrefour, Système U, Green Wash, Midas, Spicy Coffee, Picard ou la Boulangerie Ange.

Le principe est toujours le même : embarquer les visiteurs dans un parcours marchand et commenté du centre-ville et des différentes polarités commerciales de la métropole, et évoquer les projets structurants à même de booster l'attractivité commerciale de la métropole.

Autre stratégie développée par la CCI : présenter les comportements d'achat et les données de l'observatoire du commerce.

La démographie comme moteur

L'observatoire du commerce de la CCI Occitanie a ainsi réalisé, en 2019 et 2020, une enquête sur le comportement d'achat des ménages, « corrigée des effets de la crise sanitaire », précise Bruno Bouterin, responsable du Pôle appui aux territoires et représentation des entreprises à la  CCI Hérault.

Et le premier argument est toujours le même : la démographie comme moteur de la consommation. Montpellier, 7e ville de France, compte aujourd'hui près de 500.000 habitants, dont 60% sur la ville-centre. Le taux de variation annuel est l'un des plus élevés au niveau national : + 1,8% par an (sur la période 2014-2019).

Deuxième argument de dynamisme : près de 40.200 entreprises installées sur le territoire métropolitaine (hors artisanat et professions libérales) dont 63% implantées sur la ville-centre, avec une forte part tertiaire (86%, soit 11.900 établissements de commerce et 22.500 entreprises de services) et 125.400 emplois salariés.

La métropole de Montpellier compte aujourd'hui 5.470 commerces (+ 26,6% entre 2015 et 2020), dont 3.255 sur la seule ville de Montpellier. Les premiers secteurs représentés sont alimentaire (21%), auto-moto (19,3%) et hygiène-santé-beauté (18,9%). Les commerces de plus de 300 m2 sont situés pour près de 30% à Montpellier, pour 21,9% à Lattes, ou 14,7% à Saint-Jean-de-Védas.

Sans surprise, la grande distribution en tête

En 2020, le chiffre d'affaires généré par ces commerces de la métropole montpelliéraine était de 2,6 milliards d'euros, dont la moitié réalisée dans les commerces alimentaires (1,3 milliard d'euros), 462,4 millions d'euros sur l'équipement de la personne, 398,4 millions d'euros sur l'équipement du foyer, 258,7 millions d'euros sur les biens culturels, loisirs, jeux et sport, et 175 millions d'euros sur le bricolage-jardinage.

46% de ce chiffre d'affaires sont réalisés par les commerces de Montpellier, soit 1,2 milliards d'euros, dont 60% dans les grandes surfaces. Si 38% sont dépensés dans le centre-ville de Montpellier (482,9 millions d'euros), 22% le sont sur la zone d'Odysseum (282,3 millions d'euros).

Concernant les formes de vente, 71% du chiffre d'affaire total du territoire est enregistré par la grande distribution, un chiffre qui monte à 72% pour les dépenses alimentaires et se maintient à 69% pour le non alimentaire. Le commerce traditionnel, quant à lui, réalise 19% du chiffre d'affaires en alimentaire et 29% en non alimentaire. Les ventes sur les marchés et en circuit court représentent 4% du chiffre d'affaires global, mais elles captent 11% des produits frais et 27% des fruits et légumes.

Pouvoir d'achat

Dans le miroir du commerce, le chiffre d'affaires fait face au pouvoir d'achat des ménages... Selon l'enquête de l'observatoire commerciale, le revenu annuel moyen des ménages de la métropole montpelliéraine (2.193 euros) se situe au-dessus de celui de l'Hérault (2.075 euros) et de l'Occitanie (2.057 euros), mais en-dessous du niveau national (2.328 euros).

L'observatoire annonce toutefois que ce revenu moyen est en hausse de 4,6% sur les six dernières années.

« Un niveau pas très élevé qui est compensé par la croissance démographique », assure Bruno Bouterin.

15% de ventes en ligne sur le non-alimentaire

Enfin, la CCI vante une zone de chalandise de près de 515.00 habitants pour ce qui est des produits alimentaires (1,5 milliard d'euros de dépenses) et de 650.000 pour les produits non alimentaires (1,8 milliard d'euros de dépenses). Sur cette zone élargie de consommation, 66% des dépenses sont captés par la grande distribution, 22% par les commerces de moins de 300 m2, 4% par les marchés et les circuits courts, et 8% par les ventes en ligne.

Le taux d'évasion (c'est à dire les dépenses des ménages qui bénéficient aux commerces implantés hors du territoire sur lequel les ménages habitent) est de 14% sur la zone de chalandise hors métropole montpelliéraine, et de 14% ailleurs, dont 8% de ventes en ligne. Pour les produits alimentaires, sans surprise, ces "évasions commerciales" sont captées par les grands hypermarchés de la périphérie montpelliéraine comme ceux de Saint-Aunès ou Saint-Gély-du-Fesc.

Le taux d'évasion sur les ventes en ligne monte jusqu'à 15% des dépenses non-alimentaires des ménages, soit 265 millions d'euros, dont 24% en électro-ménager, 22% en tv-hifi-informatique, 20% en mobilier-déco, ou 17% en jeux-jouets.

« Tous les secteurs sont touchés depuis dix ans, même l'optique », souligne Bruno Bouterin.

Les arguments structurants de la métropole

  • Une zone de chalandise de 650.000 habitants
  • 82.000 actifs qui viennent travailler sur la métropole
  • 500 millions d'euros de retombées économiques par le tourisme (1,5 million de nuitées en hôtellerie sur la métropole)
  • 60 km de tramway pour 4 lignes (bientôt 5) et 5 lignes de bustram en 2025
  • 5 spots commerciaux en centre-ville : Jeu de Paume, Halles Laissac, centre commercial Polygone, gare Saint-Roch, quartier Nouveau-Saint-Roch
  • 5 spots commerciaux en périphérie : avenue Raymond Dugrand (40.000 m2 de surfaces commerciales), extension ZAC Eurêka (5.000 m2 de commerces), centre commercial Odysseum (140.000 m2 et une extension de 13.000 m2 à venir), le Marché du Lez, Ode à la Mer (opération de reconquête urbaine et commerciale, avec notamment la future implantation du stade de foot Louis Nicollin), et le quartier Cambacérès en construction près de la gare TGV.

Cécile Chaigneau

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