États généraux du logement : « Travaillons ensemble ! »

Les 1ers États généraux du logement, organisés par la Fédération régionale des promoteurs immobiliers le 9 décembre à Montpellier, a identifié la thématique du foncier constructible comme un enjeu crucial dans un secteur en crise. Quelque 400 personnes étaient présentes.
Cécile Chaigneau

Leur nombre témoigne sans doute de la situation de crise que traversent actuellement les secteurs de l'immobilier et de la construction : environ 400 personnes ont assisté, mercredi 9 décembre au Corum de Montpellier, aux trois tables rondes proposées par la Fédération régionale des promoteurs immobiliers (FPI-LR), à l'initiative de cet événement.

Le mot d'ordre de ces rencontres aura été « construire plus, mieux, et plus vite ! ».

L'accession à plus de foncier constructible est l'une des préoccupations majeures des professionnels pour répondre à l'urgence de construire, en Languedoc-Roussillon comme partout en France.

« L'immobilier représente 1,5 Mds € investis chaque année pour réaliser des logements en Languedoc-Roussillon, rappelle Xavier Bringer, le président de la FPI-LR. Avec seulement 15 877 logements mis en chantiers en 2013, la production actuelle nous rappelle les niveaux des années de la guerre du Golfe... L'effondrement des mises en chantiers entre 2009 et 2013 engendre une perte à terme estimée à 30 000 emplois ! »

La ville sur la ville

Pourtant, l'heure n'est pas à une généreuse et imminente libération de foncier. Les dernières évolutions de la réglementation favorisent plutôt une limitation de l'étalement urbain au profit du renouvellement urbain (reconstruire la ville sur la ville), et les récentes inondations n'assoupliront guère les PPRI, source de bien des contraintes foncières. Un contexte qui ne permet pas d'infléchir la flambée des coûts du foncier, largement accusés d'alourdir le prix des logements.

Les participants étaient invités à suivre trois tables rondes : « Le foncier : une vision partagée », « Valorisation foncière : outils et expériences » et « Quelles solutions pour libérer du foncier ? ».

« Il faut une volonté collective de se retrouver sur la problématique du foncier, avoir des démarches moins individuelles, redéfinir un cahier des charges pour construire mieux, plus intelligent et plus rationnel », affirme Patrick Ceccotti, président de la FFB 34 dans un enregistrement vidéo.

Parmi les idées émises lors de la manifestation, a émergé plus que jamais celle d'encore mieux travailler ensemble.

« J'ai entendu urgence, partenariat durable, se connaître, échanger, a lancé Xavier Bringer. Ces 1ers états généraux du logement doivent servir à trouver une nouvelle manière de travailler ensemble. »

« Quand on fonctionne en silo, c'est à dire chacun de son côté, on a du mal à travailler ensemble et on se déresponsabilise, constate Yves Nurit, directeur général adjoint des services à Montpellier Agglomération. Quand on veut faire du renouvellement urbain efficace, il faut arriver à construire des partenariats d'opérations qui nécessitent un assemblier, qui peut être un promoteur ou un aménageur, mais qui va permettre de ficeler le tout. »

Et l'homme sait de quoi il parle, lui qui comptabilise dans la seule agglomération de Montpellier quelque 50 promoteurs, une douzaine de bailleurs sociaux, 32 collectivités et des aménageurs.

« Un des problèmes que nous avons collectivement, c'est de trouver comment multiplier le dynamisme des acteurs plutôt que les contraindre, lance Valérie Fournier, vice-présidente de la Fédération des entreprises sociales pour l'habitat. L'autre question, c'est de trouver non seulement des moyens de dynamiser notre offre, mais aussi d'être dans une durabilité du partenariat, de la relation de confiance. »

« Un des sujets majeurs pour construire plus vite, c'est la concertation avec la population, encore plus quand on refait la ville sur la ville, qui transforme la vie des habitants des quartiers, confirme Jean-Christophe Pérez, le directeur général de la SERM-SAAM. Nous n'avons pas d'autres choix que de travailler tous ensemble. La Loi ALUR est en train de nous donner quelques solutions dans ce sens. »

Boîte à outils

Autre urgence : la nécessité de trouver d'autres façons de mener les projets, au travers d'outils nouveaux.

« Sur mon territoire, il y a déséquilibre entre l'offre et la demande, et la rareté foncière est criante, surtout sur le littoral, et surtout quand elle est impactée par un PPRI, souligne Stéphan Rossignol, maire (UMP) de La Grande Motte, et président de la Communauté d'agglomération Pays de l'Or. Nos outils sont donc souvent bloqués par des mesures drastiques ! »

« L'idée est de faire émerger une procédure mixte, explique Laurent Romanelli, président M&A Promotion à Montpellier. Dans une opération anticipée, avec une vision sur 15 à 25 ans, nous proposons la GPU, la  gestion de projets urbains. C'est à dire une boîte à outils qui contient des outils financier, des outils contractuels, des outils réglementaires et des outils d'aménagement. ».

« On est à un moment charnière de l'urbanisme et de la construction de logement, a conclu François Payelle, le président national de la FPI. Les crises ont cette vertu : quand le temps reste et quand l'argent devient plus rare, les postures peuvent tomber un peu. »

Cécile Chaigneau

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