Le principe innovant est le suivant : monter en usine les panneaux verticaux et horizontaux entièrement équipés de la maison, intégrant l'isolation, les pare-vapeur, les gaines techniques pour passer l'électricité et la plomberie, mais aussi le placo pour les finitions intérieures et les menuiseries. Soit près de 85 % des éléments.
Les panneaux sont ensuite transportés sur le site et assemblés sur une dalle en béton traditionnelle où sont scellés des poteaux en acier sur lesquels coulisseront les panneaux pré-montés. L'entreprise Diamant Construction promet ainsi une maison en trois mois.
Des économies d'échelle
Jean-Luc Chabalier, fondateur de Diamant Construction à Saint-Georges-d'Orques (34) et concepteur du système constructif Panomur®, l'assure : cette méthode industrielle, inspirée de l'industrie automobile, permet de réaliser des économies d'échelle et de mettre sur le marché des maisons à des prix en-dessous de la moyenne du marché constructeur.
« La baisse des coûts est de l'ordre de 20 %, à qualité comparable, affirme-t-il. Ainsi, nous pouvons proposer une maison de 90 m2 à 108 000 € TT, et une maison de 100 m2 à 110 000 € TTC. »
Cette industrialisation, protégée par un brevet, permet en effet aux équipes de rationaliser les tâches et de travailler sans être dépendantes d'aléas météorologiques.
Après un prototype, sorti en 2012, l'usine de Saint-Georges-d'Orques a produit ses premières maisons début 2015 : 17 ont déjà été livrées.
« Notre carnet de commandes est plein jusqu'en janvier, à raison de six maison par mois, soit 24 maisons en commande », se réjouit Jean-Luc Chabalier.
Fort de ces résultats, le chef d'entreprise a déjà construit une 2e usine dans le Gard, à Calvisson, d'une capacité de 7 à 8 maisons par mois, avec pour objectif de « desservir jusqu'à Orange ». Opérationnelle début août, elle a déjà livré 5 maisons.
Bientôt Béziers et Aix-en-Provence
L'usine héraultaise, qui dispose d'une capacité de production de 3 maisons par mois, est déjà trop petite.
« Nous envisageons de délocaliser notre usine de Saint-Georges-d'Orques à Béziers, au croisement de l'A9 et de l'A75, pour y avoir la même capacité de production et desservir jusqu'à Perpignan, annonce Jean-Luc Chabalier. Les choses sont en pourparlers pour le moment, mais le projet pourrait aboutir fin 2016. Le site de Saint-Georges-d'Orques serait alors consacré à la R&D. »
Les deux sites comptent à ce jour 22 salariés. Mais l'entrepreneur n'entend pas en rester pas là, et lorgne déjà du côté d'Aix-en-Provence pour y construire une nouvelle unité de production sous le statut de concession, possiblement à horizon 2017.
« Notre modèle économique a pour vocation de donner des licences d'exploitation à des concessionnaires, comme dans l'automobile, explique-t-il. L'idée serait d'avoir une concession par département, desservant une zone de 50 km autour de l'usine. »
Si le concept s'adresse aujourd'hui à des promoteurs et constructeurs, il pourrait bien intéresser aussi des architectes, mais aussi des bailleurs sociaux.
« Certains architectes sont déjà venus nous voir et commencent à intégrer notre concept dans leurs plans, assure Jean-Luc Chabalier. Les bailleurs sociaux sont également intéressés car on leur permettrait de travailler en direct, sans passer par des promoteurs. Par ailleurs, ils pourraient louer plus rapidement puisque nos constructions sont plus rapides. »
Une étude pour la construction de onze villas est en cours pour un bailleur social héraultais, sur lequel Jean-Luc Chabalier préfère rester discret.
En 2015, l'entreprise aura réalisé un chiffre d'affaires de 2,5 M€ (800 000 € en 2014) et affiche un prévisionnel 2016 de 7 M€.
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