Immobilier : ces métropoles où le revenu médian ne permet plus d’acheter en centre-ville…

S’éloigner des centres-villes trop chers est un phénomène connu. La plate-forme Drimki pointe les 5 métropoles françaises où un ménage au revenu médian ne peut plus s’offrir un logement de 75 m2 : Paris, Lille, Bordeaux, Lyon et Nice. Montpellier et Toulouse restent accessibles.
Cécile Chaigneau
Selon Drimki, le centre-ville de Montpellier est encore accessible aux ménages à revenu médian.

Elle se définit comme le « pionnier de l'estimation immobilière sur internet en France ». Créée en 2007, à Montpellier, la plate-forme Drimki analyse les millions de données et met à disposition les prix immobiliers moyens dans 36 000 communes et 91 départements français.

Drimki fait partie de la galaxie Digit RE Group (dont le siège est à Montpellier), grand pôle immobilier un temps propriété d'Artémis (holding patrimoniale de François Pinault). Si Artémis est resté au capital de Digit RE Group, celui-ci est passé sous le contrôle majoritaire de la société d'investissement LFPI en décembre 2018. Le groupe comprend les réseaux d'agents immobiliers Capifrance, Optimhome et Refleximmo, ainsi que le dernier-né Dili, qui propose d'accélérer la vente immobilière (48 h) en achetant lui-même le bien de particuliers pressés.

La plate-forme Drimki promet une estimation de prix (une fourchette) en moins de 2 minutes, à travers un formulaire en trois étapes et une vingtaine de critères.

35 m2 à Paris, 61 m2 à Bordeaux

En cette fin d'été, Drimki a mouliné ses données et sorti un baromètre interrogeant les métropoles françaises où les familles disposant de deux salaires médians (suivant les données Insee 2014) peuvent acquérir un logement de 75 m2.

Résultats de cette analyse : 5 des 10 plus grandes métropoles françaises - Paris, Lille, Bordeaux, Lyon et Nice - ne sont plus accessibles pour des ménages locaux au revenu médian.

"L'algorithme de Drimki est nourri des transactions que fait notre groupe - 20 à 30 000 par an - enrichies des données de valeurs foncières 2018 du ministère de l'Economie et des Finances, explique Olivier Colcombet, P-dg de Digit RE Group. Avec les revenus médians observés par couple sur ces villes, le pouvoir d'achat immobilier est de 35 m2 à Paris, de 61 m2 à Bordeaux et 69 m2 à Lyon. Les locaux font face au même challenge à Nice et Lille."

Selon Drimki, pour trouver un logement de 75 m2, ces ménages sont obligés de s'éloigner de 7 à 10 km au minimum du centre de Paris, avec des temps de trajet en transport en commun de 20 à 50 minutes suivant le trafic, et de s'installer dans des villes comme Aubervilliers, Villejuif, Vitry-sur-Seine ou Saint-Denis.

"Pour Lyon, les 8e ou 9e arrondissements sont encore abordables, il est possible également de s'éloigner de 4 à 5 km au minimum, avec des temps de trajet entre 10 et 35 minutes suivant le trafic, pour aller dans des villes comme Caluire-et-Cuire ou Villeurbanne. Pour Nice, ce sont les communes de La Trinité, Drap ou encore Carros qui offrent le meilleur rapport prix/distance avec un pouvoir d'achat médian permettant d'acquérir entre 76 et 89 m2 à des distances allant de 7 à 18 km du centre-ville. A 5 km de Bordeaux, les villes de Bègles, Floirac et Cenon permettent d'acquérir des biens allant de 75 à 96 m2. Enfin pour Lille, les villes de Ronchin, Faches-Thumesnil, Mons-en-Barœul, Saint-André́-Lez, situées en moyenne entre 3 et 4 km du centre de Lille, permettent avec un salaire médian l'acquisition de biens entre 82 et 102 m2."

Montpellier et Toulouse encore accessibles

A l'inverse, le baromètre révèle qu'il est encore possible pour les ménages de Montpellier, Marseille, Toulouse, Nantes et Rennes d'acquérir plus de 75 m2 en centre-ville.

Selon les données de Drimki, le salaire médian est de 20 390 € à Toulouse et de 16 688 € à Montpellier. Et les prix moyens de 2 876 €/m2 à Toulouse et 2 680 €/m2 à Montpellier.

"Un couple peut donc acquérir 86 m2 à Toulouse et 76 m2 à Montpellier, précise Olivier Colcombet. Sur la période 2014-2018, l'évolution du pouvoir d'achat immobilier a augmenté de 14 % à Toulouse et de 6 % à Montpellier... Les prix ont augmenté, mais les taux d'intérêt à 20 ans, utilisés pour le calcul, sont passés de 2,70 % à 1 %, ce qui implique cette hausse du pouvoir d'achat immobilier."

Selon le dirigeant, "il y a un vrai engouement sur Montpellier où les prix restent compétitifs et où nous observons que le nombre de transactions repart très fortement à la hausse".

"Les Français sont friands d'informations sur l'immobilier, ajoute le P-dg de Digit RE Group. Ce baromètre est un premier pas, et notre ambition est de sortir un baromètre d'estimation au moins deux fois par an, car nous pensons que les demandes d'estimations sont de bons indicateurs de marché. Par exemple, à l'annonce du Brexit, nous avons vu exploser les consultations depuis l'Angleterre sur notre site. Il ne s'agissait pas d'Anglais mais de cadres sup français qui s'interrogeaient sur les zones en France où acheter et revenir s'installer..."

Cécile Chaigneau

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