La French Proptech montpelliéraine va bâtir son bâtiment totem

Le mouvement montpelliérain de la French Proptech, réunissant les start-ups innovantes évoluant dans les secteurs de l’immobilier, de la construction et de l’urbanisme, annonce qu’il va bâtir un bâtiment dédié. Il sera érigé sur un terrain que vient de concéder la SERM, à Montpellier, dans le quartier Port Marianne.
Cécile Chaigneau
Michaël Lalande (French Proptech) et Christophe Pérez (SERM) scellent le projet de construction d'un bâtiment totem French Proptech à Montpellier.
Michaël Lalande (French Proptech) et Christophe Pérez (SERM) scellent le projet de construction d'un bâtiment totem French Proptech à Montpellier. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Bien visible dans la ville, très identifié depuis l'autoroute, le futur bâtiment totem de la French Proptech locale sera la vitrine du savoir-faire des entreprises de ce mouvement qui rassemble les start-ups innovantes évoluant dans les secteurs de l'immobilier, de la construction et de l'urbanisme.

Le 23 janvier, la SERM-SA3M, bras armé de l'urbanisme métropolitain à Montpellier, confirme qu'elle concède un foncier destiné à accueillir l'opération immobilière. Le terrain est situé à Port-Marianne, le long de l'avenue Raymond-Dugrand, l'un des quartiers les plus dynamiques de la ville.

"Il s'agit du lot 11 sur la ZAC Rive Gauche, précise Christophe Pérez, directeur général de la SERM. Il comprendra 3 500 m2 de bureaux et 6 780 m2 de logements au-dessus du bâtiment Proptech et dans deux autres bâtiments à côté, soit une centaine de logements au total (libres, abordables et sociaux, NDLR), ainsi que des commerces et activités en pied d'immeubles."

Coworking et logements réservés

"Ce bâtiment offrira une mixité d'usages, avec des espaces de coworking (géré par Bureaux & Co, ndlr), des espaces partagés et des espaces extérieurs, et nous voulons en faire un lieu de rassemblement, y compris pour les acteurs traditionnels du secteur, déclare Michaël Lalande, co-fondateur d'Idealys (solutions digitales pour l'immobilier) à Montpellier, et vice-président national de la French Proptech. Une partie des logements sera réservée aux personnels des entreprises qui s'installeront dans ce bâtiment. C'est une façon de faciliter le recrutement de talents en leur offrant une solution de logement et des conditions de vie intéressantes le temps de la période d'essai par exemple... Nous voulons inciter les entreprises à venir s'installer ici pour faire de Montpellier la place forte de la proptech."

Le programme devrait représenter un investissement de quelque 30 M€, financés par la foncière des deux cofondateurs d'Idealys pour la partie tertiaire, et par les deux promoteurs immobiliers pour le volet logements.

Une consultation sera lancée pour attribuer la production des logements à deux promoteurs immobiliers, ainsi qu'un concours d'architecte pour le dessin de l'ensemble, "ce bâtiment devant être l'expression de la modernité de Montpellier", souligne Christophe Perez. Le projet devrait également faire travailler la start-up Yvivre, qui a lancé en 2018 une solution digitale d'habitat collaboratif.

Ainsi, le programme ne devrait-il pas être livré avant la fin 2022 ou le début 2023.

SERM-CITÉ, une plate-forme inédite

Le mouvement de la French Proptech, lancé à l'initiative des start-ups de Montpellier et de Nantes en 2018, s'est structuré en un écosystème national, aujourd'hui présidé par Pierre Leroy (fondateur de EP à Nantes). Il compte désormais quelque 200 entreprises adhérentes, "soit 2 200 emplois et 130 M€ levés", précise Michaël Lalande.

À Nantes, le mouvement est déjà installé dans l'immeuble Unik (5 000 m2), identifié Proptech, sur l'Île de Nantes.

"En cinq ans, on a enregistré dans le monde 50 fois plus d'investissement sur la proptech, et 52 % de ces investissements sont américains, soit 20 Mds $", souligne Michaël Lalande.

Observateur de ce mouvement de fond numérique qui révolutionne la façon de construire l'habitat et la ville tout entière, l'aménageur public montpelliérain SERM-SA3M fait évoluer ses pratiques et sollicite les start-ups locales.

"Aujourd'hui, deux grands enjeux nous engagent : la transition écologique d'une part et le numérique et l'intelligence artificielle d'autre part, déclare Christophe Pérez. Nous devons prendre de la hauteur et remettre l'humain au cœur de nos réflexions afin de bâtir la ville "aimable". C'est pourquoi, après avoir fait du smart-building sur l'immeuble, puis à l'échelle du quartier, la SERM crée SERM.CITÉ, une plate-forme montpelliéraine unique qui proposera un bouquet de services digitaux aux habitants dans toute la ville. Par exemple, des services de conciergerie connectée avec Amaplace, de la vente de fruits et légumes en circuits courts depuis du maraîchage en ville comme à Eurêka, du parking partagé, etc. Après Eurêka (plate-forme gérée par Engie, ndlr), nous le proposerons sur l'ex-EAI, sur Cambacérès, sur la ZAC République et la ZAC des Coteaux, puis sur toute la ville en moins de cinq ans. Ailleurs, les villes travaillent sur l'infrastructure, mais personne ne l'a jamais comme le fera SERM-CITÉ dans le sens des services à l'habitant !"

La SERM lancera un appel d'offres d'ici deux à trois mois à l'attention des start-ups qui voudront proposer des services sur cette plate-forme.

Cécile Chaigneau

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