Everlia va (enfin) pouvoir lancer la construction de sa nouvelle usine à Béziers

L’entreprise héraultaise Everlia, qui construit des maisons et bâtiments à base de containers recyclés, s’apprête à franchir un nouveau cap. Après plus d’un an de négociations, elle vient enfin de signer le compromis de vente d’un terrain de 4 ha sur une zone industrielle de Béziers, où elle fera ériger sa future usine de 10 000 m2. Dans le même temps, l’entreprise ouvre son capital, une procédure encore en cours.
Cécile Chaigneau
(Crédits : Everlia)

Alain Krzyzanowski est soulagé. Il vient de signer avec l'agglomération de Béziers Méditerranée le compromis de vente d'un terrain de 4 ha situé sur la zone industrielle Béziers Ouest 2. Et il y a deux jours, il a déposé le permis de construire de sa future usine.

Voilà plus d'un an que le fondateur et dirigeant d'Everlia travaille sur ce dossier immobilier qui va permettre à l'entreprise, pour l'heure installée à Saint-Thibéry près de Béziers, de franchir un cap.

Everlia construit des maisons et des bâtiments modulaires essentiellement sur la base de containers maritimes recyclés. Elle emploie une vingtaine de salariés et a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 2 M€. Mais elle peine aujourd'hui à produire dans les temps pour honorer un carnet de commandes bien rempli.

« Finalement, la crise du Covid nous a empêché d'aller sur le terrain mais elle nous a permis de construire tout ce qu'on avait en commande, se félicite Alain Krzyzanowski. A la fin de la première période de confinement, nous avions 1 100 m2 en production dans nos ateliers et aujourd'hui, tout est livré. »

Parmi ces commandes : une importante maison individuelle en région parisienne, la mairie et l'école de Faugères (34), le centre de supervision de la Police nationale, la police municipale et la gendarmerie à Bouc-Bel-Air (13) ou encore une salle polyvalente Cournon d'Auvergne (63).

8,4 M€ d'investissement

A Saint-Thibéry, Everlia dispose d'un site de 2 700 m2. La future usine, quant à elle, s'étendra sur 10 000 m2, auxquels seront adossés 1 200 m2 de bureaux. Le site biterrois offre également une belle capacité de stockage externe, nécessaire à l'activité.

Annoncée comme "ultra connectée et utilisant la domotique", la nouvelle usine permettra la mise en chantier à sec de plus de 120 logements par an dans un premier temps et doublera ensuite sa capacité de production.

Sur son calendrier, Alain Krzyzanowski projette les premiers coups de pioche en septembre 2021, pour une installation dans les lieux à la fin du premier trimestre 2022.

« Cette opération représente un investissement d'environ 8,4 M€ au total, y compris l'équipement en matériels, précise le dirigeant. Cette opération est directement liée à l'ouverture de notre capital, qui est en cours. Cette ouverture de capital, que nous réalisons principalement auprès de partenaires bancaires, nous permet de faire monter notre haut de bilan et d'augmenter notre capacité d'emprunt. Elle nous permet aussi de regrouper les différentes sociétés du groupe (Pulsion Diffusion, Everlia Construction, Everlia Industrie, le bureau d'étude ExCity et le centre de formation Fibi, NDLR), au sein d'une holding. »

26 recrutements rapidement

Durant la crise sanitaire, Everlia a continué d'avancer sur son projet de maison low-cost, baptisée NOW : une maison conçue elle aussi à base de containers recyclés au nombre de trois, pour un T4 d'une surface de 81 m2. Le prix reste encore à affiner, mais il se situera en-dessous de 80 000 €.

« Le projet a pris environ un an de retard, mais le prototype sera fini d'ici dix jours et nous commencerons la commercialisation en janvier 2021, avec l'ambition d'en produire une vingtaine la première année, puis rapidement de monter à 50 », annonce Alain Krzyzanowski.

Dans ces perspectives de développement, Everlia recrute dès maintenant. « C'est urgent », assure le dirigeant. Quelque 26 personnes sont attendues dans les prochains mois, sur des profils techniques (ingénieurs bureaux d'étude, opérateurs en maîtrise d'œuvre, un architecte, des compagnons dans différents corps de métiers du bâtiment, un responsable acier, des chefs d'équipes, un responsable atelier production et un responsable atelier bâtiment) mais aussi une secrétaire et un comptable.

Quant à ses projets de cellule d'urgence sanitaire et d'hôpital de campagne, deux unités imaginées lors du premier confinement pour répondre aux besoins de la crise sanitaire, ils ont été laissés de côté pour le moment, mais pas abandonnés. Alain Krzyzanowski prévoit de relancer le sujet.

Cécile Chaigneau

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