Selvea se lance dans le business des « Tiny houses »

L’entreprise héraultaise Selvea, spécialisée dans la conception de bâtiments modulaires bois, se lance dans une nouvelle activité et crée la marque Les Frenchies. Avec ses Tiny houses, micro-maisons transportables sur remorque, elle vise le marché des professionnels, notamment ceux de l’hôtellerie de plein air.
Cécile Chaigneau
(Crédits : Selvea)

Spécialiste du bâtiment modulaire bois, l'entreprise Selvea, basée à Vendargues (34) et dirigée par Sylvain Fourel, joue la carte de la diversification. Début avril, elle lance une nouvelle activité, logée au sein d'une filiale créée spécifiquement, Les Frenchies : la conception, la fabrication et la commercialisation de « Tiny houses », des micro-maisons en bois transportables sur une remorque avec un simple permis de conduire.

« Ce mouvement a pris de l'ampleur aux Etats-Unis à partir de la crise du logement de 2008 (crise des subprimes, NDLR), pour pallier des situations humaines difficiles pour des gens qui n'avaient plus de logement, précise Sylvain Fourel. Cela correspond aussi, dans le monde, à une tendance sociologique de personnes qui cherchent à vivre avec la plus petite empreinte écologique possible. »

La Tiny house n'est ni une caravane, ni un mobil-home, ni un chalet, mais à la croisée de tous, « une vraie maison en mode XXS, déplaçable et revendable », souligne le dirigeant.

Le marché des professionnels

Les Tiny houses héraultaises, baptisées Les Frenchies, sont conçues en ossature bois suivant deux modèles, pour deux et quatre personnes (Opale et Aventurine). D'une surface de 17 et 18 m2 au sol (l'Aventurine étant haute de 80 cm supplémentaires pour accueillir une 2e literie en mezzanine), elles sont commercialisées au prix de 40 000 € HT et 45 000 € HT.

Parfaitement isolées et calfeutrées, elles sont dotées d'une cuisine équipée, d'une grande salle de bain et d'une confortable literie, avec l'ambition d'être habitée aussi bien l'été que l'hiver, dans le sud méditerranéen autant qu'en montagne.

Le marché visé n'est pas celui des particuliers, déjà occupé en France par une dizaine d'acteurs proposant un haut niveau de personnalisation des Tiny houses, mais celui des professionnels du tourisme, notamment de l'hôtellerie de plein air, et des collectivités locales.

« Dans les campings, on observe de plus en plus une tendance à créer des quartiers VIP pour capter une nouvelle clientèle, en proposant par exemple des hébergements insolites, souligne Sylvain Fourel. Or la Tiny house est plus haut de gamme qu'un mobil-home et se louera plus cher. Ce qui permet à l'établissement d'hôtellerie de plein air d'élargir sa clientèle, d'offrir davantage de confort et de louer sur les quatre saisons. »

Un micro-village pour les étudiants de Pau

D'autres pistes sont d'ores et déjà étudiées par Les Frenchies : « Répondre au besoin d'hébergement d'urgence pour les migrants par exemple, énumère Sylvain Fourel. Compléter une offre de gîte rural. Équiper des emplacements de camping situés en zone inondable puisque la Tiny house est déplaçable. Ou encore faire des Tiny houses des logements étudiants ».

L'entreprise vient d'ailleurs de se voir attribuer un marché sur appel d'offres du CROUS de Bordeaux : une expérimentation qui verra l'installation d'un micro-village de quatre Tiny houses (150 000 €) à Pau pour y loger des étudiants.

Les premiers modèles de Frenchies seront présentés dans les salons professionnels dès cet été. Objectif visé : 20 unités vendues en 2018, 43 en 2019, et 53 en 2020. Soit une ambition de 2 à 2,5 M€ de chiffre d'affaires en 2020.

Des marchés à Paris et Lyon

Actuellement forte de 30 salariés, Selvea, qui vient de recruter une commerciale pour Les Frenchies, devrait recruter une douzaine de personnes dans le courant de l'année.

L'entreprise, qui vient de terminer deux chantiers de bâtiments modulaires en région parisienne (une crèche à Meudon et un bâtiment d'exploitation pour la SNCF à Mitry-Mory), s'est également vue attribuer par la Métropole du Grand Lyon un marché à bon de commandes d'une durée de quatre ans pour faire des extensions de collèges, et par la Ville de Paris la réalisation d'un groupe scolaire de six classes.

Elle a bouclé son exercice 2017-2018 en mars sur un chiffre d'affaires de 3,4 M€ (2,2 M€ sur le précédent).

« Nous allons probablement travailler en "2 huit" pendant 3 ou 4 mois, et nous sommes en recherche active d'un terrain de 1 ha pour déménager, fin 2019 ou début 2020 », ajoute Sylvain Fourel.

Cécile Chaigneau

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