Main Gauche va investir 10 M€ dans son futur site industriel

L’entreprise montpelliéraine Main Gauche, spécialisée dans la personnalisation des textiles pour les professionnels, s’apprête à franchir un cap : elle vient de lancer la construction de son futur siège et unité de production (10 M€ d’investissement) et doublera ses effectifs dans les dix-huit mois. Dans le même temps, elle renforce l’aspect « green » de son modèle économique.
Cécile Chaigneau
(Crédits : Main Gauche)

Créée en 2008 par Alexandre Kosmala, alors étudiant, la société Main Gauche a fait du chemin en dix ans, sur un marché pourtant ultra-concurrentiel. Spécialisée dans la personnalisation des textiles (impression, broderie ou sérigraphie) petites ou grandes séries, Main Gauche s'est immédiatement positionnée sur le marché du B2B, et en ligne.

Tout en se maintenant sur ce créneau, elle a fait progresser deux autres paramètres de son modèle initial : le « made in France », avec une production effectuée à Montpellier dans ses propres ateliers, et la responsabilité sociétale et environnementale.

« Nous faisons du textile uniquement, pas d'autres produits dérivés, et pour les professionnels uniquement, précise Alexandre Kosmala pour expliquer les raisons de son succès. C'est un marché concurrentiel et plutôt éclaté, un marché complexe. Mais le fait d'avoir notre propre unité de production nous permet de mieux maîtriser le produit final. »

De McDo à Cartier

Fort d'une soixantaine de salariés (moyenne d'âge : 33 ans), l'entreprise réalise un chiffre d'affaires de 6 M€, soit « une croissance de 60 % par rapport à l'an dernier », se félicite le jeune entrepreneur. Seulement 3 % sont réalisés à l'export, et d'une manière « passive », sans démarche prospective pour l'heure.

Main Gauche compte parmi ses clients des grands groupes comme McDonalds, Mama Shelter, Cartier, Accor Hôtels, EDF ou Danone, mais aussi des start-ups, ou des associations (par exemple Handicap International ou le club de handball de Montpellier), ou encore la mairie Montpellier, le musée de Dunkerque et le château de Blois.

La guerre de la qualité et de l'éthique, non du prix

Installée sur le Parc 2000 à Montpellier mais à l'étroit, Main Gauche vient de lancer son projet de construction d'un bâtiment à Garosud pour y déplacer ses équipes et surtout agrandir son unité de production.

« Ce projet va nous permettre de franchir une étape dans l'industrialisation, commente Alexandre Kosmala. Nous disposerons alors d'une unité de production fast et green, c'est-à-dire rapide, efficiente et propre. Entre l'achat du terrain, la construction du bâtiment et son équipement en machines, cela représentera un investissement d'environ 10 M€... Nous voulons faire valoir cette industrialisation en France, et devenir une référence incontournable en Europe, mais sur la guerre de la qualité et de l'éthique et non du prix. »

Le bâtiment devrait être livré pour l'été 2020. Il s'accompagnera d'une vague de recrutements, une cinquantaine dans les dix-huit prochains mois, du responsable RH au développeur informatique en passant par des techniciens en production.

Le projet du futur bâtiment de Main Gauche, à Montpellier

Vers le textile biologique

Depuis janvier dernier, Main Gauche a rejoint la démarche « 1 % for the planet », mouvement mondial dont l'objectif est de rassembler des entreprises pour accélérer le don environnemental. Elle s'engage donc, à compter de 2019, à verser 1 % de son chiffre d'affaires à des associations œuvrant pour la planète.

« Nous prenons nos responsabilités et redonnons à notre planète, explique Alexandre Kosmala. Nous sommes grossistes et imprimeurs textile, une des industries les plus ciblées, à juste titre souvent, pour ses pratiques de production qui ne respectent pas l'environnement. À notre niveau, nous avons donc décider d'agir... Dans notre modèle économique, nous avons immédiatement intégré la dimension de responsabilité sociétale et environnementale : nous faisons attention au traitement de nos déchets, nous expérimentons depuis quelques mois la sérigraphie avec de l'encre à l'eau, plus écologique, et nous mettons en avant les marques responsables de textile avec lesquelles nous travaillons. Déjà plus de 30 % de nos ventes sont des vêtements en coton organique. »

L'étape suivante est en cours : Main Gauche vient de lancer la démarche pour décrocher la certification « textile GOTS » (Global Organic Textile Standard), référentiel sur le textile biologique.

« GOTS est la plus haute norme environnementale en matière de transformation textile. Si nous parvenons à la décrocher, nous serons l'un des seuls ateliers GOTS en France à l'échelle industrielle. »

Cécile Chaigneau

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