Impression industrielle : Odesyo accélère son développement

Après avoir réuni un financement de 880 000 € en quelques mois, le Montpelliérain Odesyo lance la commercialisation de son système de contrôle qualité pour l’impression numérique couleur. La start-up prévoit de tripler son activité d’ici la fin 2020.
Philippe Copin et Dominique Martin (debout), cofondateurs d'Odesyo
Philippe Copin et Dominique Martin (debout), cofondateurs d'Odesyo (Crédits : Odesyo)

Le 10 avril dernier, Odesyo, spécialiste de solutions destinées au contrôle qualité de l'impression industrielle couleur, bouclait officiellement sa première levée de fonds d'un montant de 880 000 €. En investissant près de 200 000 € dans la start up incubée au BIC Montpellier, les business angels du réseau MELIES et la société Sofilaro ont contribué de façon décisive à ce bouclage de financement. Récemment labellisée French Tech Seed, Odesyo a pu également compter sur le soutien de la région Occitanie (50 000 €), bpifrance, différents prêts bancaires ainsi que d'un pool d'investisseurs - Venise Invest, Kozinet et S. Hersen.

« Cette levée de fonds va nous permettre de déployer notre solution baptisée Smijet et de renforcer notre équipe de Recherche et Développement », se félicite Dominique Martin, cofondateur d'Odesyo.

"Human Eye"

Hébergée depuis 2016 à l'incubateur Cap Alpha Montpellier et co-incubée par la SATT AxLR, la start-up Odesyo est née sous l'impulsion de deux experts en colorimétrie, Dominique Martin, dirigeant d'une entreprise leader dans le contrôle automatique de numérotation par caméra et de Philippe Copin, inventeur du premier système de contrôle pour les papiers de sécurité à la Banque de France.

« Partant du constat qu'il y avait un besoin non satisfait dans le domaine du contrôle couleur, nous avons mis à profit notre complémentarité pour proposer une solution de contrôle de nuances de couleurs qui s'installe directement sur les machines d'impression. Ce système, qui contrôle 100% de la surface imprimée, permet de réduire considérablement les rebuts. Quand on sait que ces rebuts sont estimés à 3 milliards d'euros dans le monde, vous imaginez les réductions de gaspillage et les économies en terme de coût », explique Dominique Martin.

Intégrant un scanner breveté, des cartes électroniques et des algorithmes en temps réel, la solution Smijet détecte les variations de couleurs et donne des informations de correction de la colorimétrie. Pour modéliser cette détection visuelle de défauts, le département R&D d'Odesyo travaille en partenariat avec l'Ecole des Mines d'Alès.

« Nous travaillons sur la technologie Human Eye qui repose sur l'intelligence artificielle. Cette technologie permet de détecter les défauts uniquement visibles par l'œil humain », précise le co-fondateur d'Odesyo.

Systèmes upgradables

Après avoir testé ses prototypes sur des sites industriels, Odesyo lance la commercialisation de Smijet Color sur le marché de l'impression industrielle dans les domaines du textile, du packaging et de l'étiquette. Mais surtout la start up ambitionne de devenir un acteur incontournable auprès des fabricants de machine. Sans vouloir dévoiler son modèle économique, la société assure qu'elle va proposer un modèle innovant, basé sur la notion de service et de rentabilité.

À l'occasion du salon Label Expo de Bruxelles, elle lancera en septembre prochain sa seconde solution : Smijet True Color, au contrôle de couleur ultra précis, puis en 2020, Smijet Human Eye, solution entièrement basée sur l'IA.

« Tous les systèmes que nous livrons aujourd'hui sont upgradable et nous sommes sur 9 à 12 mois de retour sur investissement » assure le chargé de développement commercial.

Odesyo, qui emploie actuellement 6 salariés, est en phase de recrutement sur la R&D et le service commercial. La start-up, qui devrait réaliser cette année 400 000 €, vise en 2020 les 1,2 M€ de chiffre d'affaires.

«Nous entrons au capital d'un projet innovant qui apporte une performance inédite dans les systèmes de contrôle colorimétrique en production. Outre les marchés de l'impression, de belles perspectives sont entrevues dans des domaines aussi divers que l'industrie automobile, la pharmacie ou l'agroalimentaire» projette Gilles Roche, président de MELIES Business Angels.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.