Dans son bilan d'activité 2019 publié le 7 février, Bio-UV annonce un chiffre d'affaires de 20 M€, en hausse de 63 %. L'entreprise lunelloise, qui développe une gamme de systèmes innovants de traitement et de désinfection de l'eau, enregistre notamment un doublement de ses activités maritimes (à 10,2 M€) : la commercialisation de son système de traitement des eaux de ballast par UV profite d'une évolution règlementaire favorable, tous les bateaux ayant jusqu'au mois de septembre 2024 pour s'équiper d'une solution de ce type (elle-même jouissant d'une des deux certifications en vigueur, l'une pour les États-Unis, l'autre pour le reste du monde).
Une obligation de résultats d'ici 2024
Bio-UV, qui compte traditionnellement parmi ses clients des armateurs tels que CGA-CGM ou Louis Dreyfus, enregistre une progression vers d'autres cibles, tels que les chantiers navals STX ("Nous équipons tous les bateaux de grande plaisance qui en sortent", assure le président Benoit Gillmann), ou l'allemand Strahlmann, avec qui le groupe a signé un contrat-cadre pour équiper 51 bateaux entre 2020 et 2024.
"Nous couvrons tous les profils de bateaux, des yachts de 70 m jusqu'aux porte-containers construits par CGA-CGM. Seuls les pétroliers-vraquiers, qui utilisent d'autres systèmes, sont hors de notre marché. Quelle que soit la cible, qu'il s'agisse de navires existants ou de navires neufs, ils ont tous une obligation de résultats. S'ils ne sont pas équipés d'un système de traitement des eaux de ballast d'ici cinq ans, ils risquent l'immobilisation et une forte amende. Ensuite, s'ils vont aux États-Unis, ils devront avoir une deuxième certification. En France, Bio-UV est le seul équipementier jouissant des deux certifications existantes", analyse Benoit Gillmann.
L'aqua-culture en forte hausse
Par ailleurs, Bio-UV progresse également dans ses activités terrestres (+ 36 %, à 9,8 M€) : après l'acquisition de Triogen en 2019, le groupe lunellois est aussi devenu un spécialiste du traitement de l'eau par ozone et par technologie AOP (combinant trois technologies de traitement : ozone, UV et peroxyde d'hydrogène). Ce savoir-faire est déployé aujourd'hui vers quatre marchés : le récréatif (traitement des eux de piscine, etc.), l'industrie (traitement des eaux de process, etc.), le reuse (réutilisation d'eaux usées traitées), et l'aqua-culture, une des cibles en plus forte croissance aujourd'hui, selon Benoit Gillmann : "Au regard de la crise climatique, du manque d'eau dans le monde, le traitement de l'eau a un potentiel de marché quasi infini devant lui", veut-il croire.
Au vu de ces orientations de marché, Bio-UV prévoit un chiffre d'affaires de 35 M€ sur le prochain exercice, avec un carnet de commandes de 21,6 M€ déjà signés. Le groupe réalise 70 % de son activité à l'export et est présent dans 71 pays.
Bio-UV emploie 80 salariés à ce jour. L'entreprise, fondée en 2000, dispose de deux sites de production : celui de Lunel, repositionné comme centre d'excellence sur les UV (incluant aussi l'activité de Triogen), et celui de Glasgow (Écosse), plus tourné vers l'ozone.
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