Pourquoi Bio-UV lève 12,7 M€, dans un contexte sanitaire qui favorise son activité de désinfection

L’entreprise lunelloise Bio-UV, spécialiste des systèmes de traitement et de désinfection de l’eau et des surfaces par ultraviolets, finalise une augmentation de capital en levant 12,7 M€ auprès d’investisseurs institutionnels français et internationaux. Elle bénéficie de belles croissances sur ses marchés historiques, et mise sur le déploiement de sa technologie sur le marché de la désinfection de surfaces.
Cécile Chaigneau
Bio-UV déploie sa technologie de désinfection par UV-C pour le traitement de surfaces, notamment avec la solution Bio-Scan Light.
Bio-UV déploie sa technologie de désinfection par UV-C pour le traitement de surfaces, notamment avec la solution Bio-Scan Light. (Crédits : Bio-UV)

Créé en 2000, l'entreprise lunelloise Bio-UV Group conçoit, fabrique et commercialise des systèmes innovants de désinfection de l'eau et des surfaces par ultraviolets et depuis le rachat de Triogen en septembre 2019, le traitement de l'eau par ozone et par technologie AOP (combinant trois technologies de traitement : ozone, UV et peroxyde d'hydrogène). Il adresse ainsi les marchés maritimes (traitement des eaux de ballast des navires), terrestres (traitement des eaux de piscine, des eaux de process dans l'industrie, réutilisation d'eaux usées traitées et l'aqua-culture) et plus récemment de la désinfection de surfaces.

Le 1e octobre, elle annonce avoir réalisé une augmentation de capital en levant 12,7 M€ (contre environ 7 M€ prévus initialement) au prix de 5,80 € par action, auprès de 19 investisseurs institutionnels français et 7 internationaux, et représentant 21,20 % du capital social post-opération de la société.

« Les fonds levés à travers cette augmentation de capital vont principalement permettre de saisir les opportunités de croissances externes visant à acquérir notamment de nouvelles technologies propres dans l'univers de la désinfection sans chimie, et d'accompagner l'amplification des actions commerciales et marketing », annonce le groupe.

Croissance sur les marchés maritimes et terrestres

Quelques jours avant, le groupe, coté sur le marché Euronext Growth à Paris, avait publié ses résultats semestriels. Au cours du premier semestre 2020, Bio-UV a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 12,6 M€, en progression de + 57 %, « une bonne performance qui est le résultat d'une croissance organique dynamique de + 13 % et de l'intégration réussie de la société écossaise Triogen ».

Le groupe précise que ses activités maritimes ont enregistré une croissance de + 20 % et poursuivent leur montée en puissance sur le marché mondial, et que le chiffre d'affaires de ses activités terrestres a doublé au 1er semestre (+ 98 % dont + 5 % en organique). Les ventes à l'export, quant à elles, sont restées dynamiques (+ 11 %) malgré les difficultés liées à la pandémie du coronavirus.

Le groupe a enregistré une forte hausse de son EBITDA semestriel (+ 131 %) à 1,2 M€, tout en intégrant une augmentation des charges de personnel (+ 41%) liée à l'apport des collaborateurs de Triogen (+ 34 personnes au 30 juin 2020) et à l'augmentation des effectifs moyens de Bio-UV pour accompagner la croissance des activités Maritimes (+ 11 % de croissance des effectifs moyens du groupe, hors Triogen).

Dans le cadre des mesures de soutien aux entreprises pour faire face à la pandémie, Bio-UV annonce avoir conclu un prêt garanti par l'État (PGE) de 2,55 M€ auprès de ses partenaires bancaires.

Une nouvelle division pour la désinfection de surfaces

Dès avril dernier, Bio-UV avait annoncé vouloir déployer sa technologie de traitement par ultraviolet au bénéfice du traitement de surfaces, afin de répondre aux besoins de désinfection engendrés par la crise sanitaire du Covid-19. Sa cible : l'environnement clinique et hospitalier.

L'entreprise a donc créé dès le 2e trimestre une nouvelle division pour adresser le marché de la désinfection des surfaces et espaces, afin d'éliminer bactéries et virus (dont le Sars-CoV2) grâce aux UV-C.

Après avoir lancé la commercialisation, en juin 2020, de son dispositif Bio-Scan Light, système de désinfection des surfaces certifié (selon la norme NF T 72-28), le groupe a lancé en septembre une gamme complète de cinq équipements mobiles et robotisés validés et certifié (Bio-Scan Mobile, Bio-Scan Light, Bio-Scan Drive, Bio-Scan Cube et Bio-Scan 3D).

« Nous avons pour principe et éthique de toujours faire certifier nos solutions par des laboratoires indépendants, que ce soit pour le marquage CE ou pour l'efficacité de notre gamme, insiste Benoît Gillmann, P-dg de Bio-UV. L'efficacité de l'ensemble de notre gamme Bio-Scan a été certifiée par le laboratoire Biofaq-Groupe Carso. Nous sommes parmi les seuls au monde à proposer des dispositifs marqués CE et certifiés sur l'efficacité selon la norme européenne de désinfection de surface. »

Cette nouvelle gamme est à même d'intéresser les secteurs du commerce, de la santé (hôpitaux, Ehpad, etc.), de l'hôtellerie-restauration, du transport aérien, des croisiéristes, des transports collectifs et individuels, du monde du spectacle et des événements sportifs, etc.

« Cette nouvelle division est aujourd'hui parfaitement opérationnelle, avec l'arrivée depuis le 2ème trimestre d'un directeur commercial des activités surfaces & espaces, et la conclusion d'un accord industriel auprès d'un sous-traitant aéronautique français qui garantit au groupe une capacité de production et d'assemblage de plusieurs milliers d'équipements par mois », annonce le groupe.

Une ambition de 60 M€ de chiffre d'affaires à horizon 2024

À la mi-septembre 2020, le carnet de commandes de Bio-UV s'élevait à 23 M€, soit 17,4 M€ de commandes pour les activités maritimes (dont 8,2 M€ au 2nd semestre 2020) 5,6 M€ pour les activités terrestres.

« Sur le marché du traitement de surface et espaces, nous observons que les gens pensaient qu'à la rentrée, les choses seraient rentrées dans l'ordre, déclare Benoît Gillmann. Nous avons commencé en mai et nous lançons seulement maintenant notre gamme complète. Aujourd'hui, nous sommes 350 000 € de chiffre d'affaires sur ce segment et nous sommes en négociations avec des grand comptes. Mais les gens sont habitués à leur protocole utilisant de la chimie. Il y a un travail d'évangéliser à faire pour changer les habitudes. »

Fort de ce bon 1er semestre et de l'état de ses carnets de commandes, le dirigeant confirme les objectifs annuels 2020 annoncés avant la crise sanitaire : 35 M€ de chiffre d'affaires consolidé en 2020, contre 20 M€ en 2019, soit une croissance totale de + 75 %.

Priorité sur la santé, le transport et l'hôtellerie

La crise sanitaire actuelle réaffirmant les enjeux environnementaux (protection des ressources en eau), sanitaires (accès à l'eau assainie, lutte contre les pandémies bactériennes et virales, dont le Sars-Cov2, et les infections nosocomiales), sur lesquels Bio-UV évolue, le groupe affiche de nouvelles ambitions : atteindre 60 M€ de chiffre d'affaires à horizon 2024, et ainsi s'installer parmi les premières entreprises mondiales de désinfection sans chimie.

Cet objectif s'appuie sur la poursuite d'une croissance organique soutenue des divisions historiques Terrestre et Maritime, et l'émergence de la nouvelle division Surfaces, sur laquelle Benoît Gillmann mise « une part raisonnable » en attendant l'évolution des usages en matière de désinfection de surfaces.

« Peut-on imaginer qu'on va renforcer les protocoles d'hygiène ? Oui, bien sûr, dans certains domaines, ajoute-t-il. Mais par exemple, les infections nosocomiales n'ont jamais été vraiment réglée et il faudra bien apporter des solutions plus efficaces que la chimie, moins dangereuses et plus rapides... Les priorités seront la santé, le transport - notamment aérien où la sensibilité est plus importante - ou l'hôtellerie. »

Cécile Chaigneau

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