ErgoSanté va bâtir une nouvelle usine à Anduze

Spécialisée dans la conception et distribution d’équipements ergonomiques pour les entreprises, la société gardoise ErgoSanté va bâtir une nouvelle usine de 1.000 m2 à Anduze en 2021. Un investissement de 2 millions d’euros qui lui vaut le soutien du programme "Territoires d’Industrie", et qui lui permettra de répondre à une demande croissante de son secteur, boostée notamment par le télétravail.
Cécile Chaigneau
ErgoSanté, entreprise adaptée, veut bâtir une nouvelle usine de 1.000 m2, un investissement de 2 millions d'euros.
ErgoSanté, entreprise adaptée, veut bâtir une nouvelle usine de 1.000 m2, un investissement de 2 millions d'euros. (Crédits : ErgoSanté)

ErgoSanté, basée à Anduze (30), conçoit, fabrique et distribue du matériel ergonomique adapté aux besoins spécifiques des entreprises et de leurs collaborateurs afin d'améliorer les conditions de travail des personnes valides et non valides. Entreprise adaptée, ErgoSanté emploie 90 collaborateurs répartis entre Anduze et 16 agences sur tout le territoire français.

Malgré la crise sanitaire, le fondateur et dirigeant d'ErgoSanté, Samuel Corgne, annonce une croissance de 15% en 2020 - « au lieu des 70% prévus » - par rapport à 2019 où il avait fait 7 millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'entreprise prévoit la construction, à Anduze, d'une nouvelle usine de fabrication pour les sièges ergonomiques, un bâtiment de 1.000 m2 nécessitant un investissement global de 2 millions d'euros (dont 1,2 million d'euros pour le bâtiment) et « qui devrait permettre la création de 26 emplois sur trois ans, s'ajoutant aux 25 déjà créés en 2020 ».

« Nous avons triplé notre capacité de production cette année, il faut monter en puissance, observe-t-il pour contextualiser son projet. Nous avons notamment besoin de plus de place car nous vendons de plus en plus via internet, ce qui signifie du stockage et donc des besoins en logistique. Or nous sommes déjà à 90 % de saturation. La petite part de fabrication de sièges très spécifiques que nous avons conservée en Grande-Bretagne n'est pas délocalisable pour le moment, mais dès qu'on aura plus de place on la réintégrera ici. »

Soutenue par "Territoires d'Industrie"

A la mi-novembre, le dirigeant s'est vu confirmé l'attribution d'une subvention d'État de 800.000 euros dans le cadre du programme "Territoires d'Industrie", s'inscrivant dans le projet de financement global de 2 millions d'euros.

« C'est un accélérateur de notre stratégie, déclare Samuel Corgne. Le choix de soutenir ErgoSanté n'est pas anodin car en aidant notre développement, on accélère le rayonnement national et international de nos solutions qui favorisent l'insertion et le maintien dans l'emploi. Je veux créer une usine atypique, adaptée pour tout type de handicap, un espace protégé de la pression de l'extérieur, pour que les personnes en situation de handicap qui travaillent ici soient bien dans leur poste. »

Le dirigeant dit attendre un retour de la mairie d'Anduze sur l'achat du terrain. Si le chantier démarrait début 2021, le bâtiment pourrait être livré à l'automne 2021.

Un exosquelette limitant les contraintes dorsales

Comme annoncé en début d'année 2020, ErgoSanté a lancé le 15 mars, en pleine crise Covid, son nouvel exosquelette Hapo, « un dispositif léger de moins de 1,2 kg, qui réduit de 40% les contraintes dorsales en reportant l'effort sur les cuisses. Hapo est très pertinent pour les activités de logistique, pour les vignerons, les agriculteurs, le BTP, l'industrie. Nous avons une grosse demande de l'étranger, et c'est d'ailleurs ce qui nourrit notre croissance à l'export », précise Samuel Corgne.

Présente en Nouvelle Zélande, en Hollande et aux États-Unis, ErgoSanté annonce « des discussions avancées avec des distributeurs au Brésil, Mexique Canada, Italie et Royaume Uni ».

« L'an dernier, nous avons vendu une quarantaine d'exosquelettes à l'international et on terminera 2020 à 400, soit dix fois plus, ajoute le dirigeant. L'export représentera 70 % de nos ventes d'exosquelettes d'ici deux ans. »

"Des produits plus télétravail-friendly"

L'entreprise prend aussi un autre virage, celui du B2C.

« Santé Publique France vient de publier le chiffre de 10% des personnes en télétravail qui développent des pathologies du dos, explique Samuel Corgne. Les entreprises commencent à réagir. On essaie de se positionner sur les adaptations de postes à domicile, en imaginant de nouveaux produits plus "télétravail-friendly" et accessibles financièrement. Par exemple, un siège destiné à une entreprise doit être configurable car il aura éventuellement plusieurs utilisateurs. Pour le télétravail, avec un seul utilisateur, on peut retirer certaines options. On vend beaucoup de soutiens lombaires pour améliorer le conforme de l'existant, ou de mécanismes de bureau à hauteur variable. »

Pour ça, l'entreprise a déployé deux sites de vente en ligne pour le grand public, Ergosanteweb et Betterwork.fr, « ce dernier ayant été bien boosté depuis le premier confinement ». ErgoSanté s'appuie sur son réseau en France pour assurer les installations, les réglages ou le service après-vente.

Cécile Chaigneau

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