Stockage de chaleur : Eco-Tech Ceram accélère pour devenir un leader européen à court terme

Eco-Tech Ceram (ETC) ambitionne de devenir, vite, un leader européen avec son procédé révolutionnaire de stockage de chaleur qui la transforme en énergie décarbonée et qui, dans un contexte énergétique mondial largement chahuté par le conflit en Ukraine, se pare d’un nouvel intérêt…
Eco-Tech Ceram poursuit le déploiement de son procédé de stockage de chaleur qui la transforme en énergie décarbonée.
Eco-Tech Ceram poursuit le déploiement de son procédé de stockage de chaleur qui la transforme en énergie décarbonée. (Crédits : Eco-Tech Ceram)

Rien ne s'applique peut-être mieux à Eco Tech Ceram (ETC) que la vieille sentence qui enjoint à la patience : tout vient à temps pour qui sait attendre. La crise énergétique que nous traversons, en lien en particulier avec la guerre en Ukraine, rend en effet justice aux procédés de récupération et de stockage de la chaleur développé en Occitanie par Antoine Meffre et ses équipes.

À l'automne dernier, deux levées de fonds sont venues consolider le projet industriel de l'entreprise catalane. La première, réalisée l'automne dernier par ETC à hauteur de 5 millions d'euros dans le cadre du Fonds PSIM (Programme de Soutien à l'Innovation Majeure), rassemble RGREEN INVEST, Qair Innovation, l'ARIS (Agence Régionale des Investissements Stratégiques) et Johes.

Ce sont en partie les mêmes investisseurs qui composent un second tour de table (RGREEN INVEST, Qair Innovation, Johes, Ademe Investissements et le fonds régional AREC...) pour créer ETC Invest, un fonds destiné à financer les installations industrielles et doté de 30 millions d'euros.

« Ce sont des installations qui coûtent cher, les industriels n'ont pas forcément les moyens, ou le temps du retour sur investissement, de se les offrir, alors nous leur offrons la solution de financements et eux ne rachètent que l'énergie produite par nos installations », résume Antoine Meffre, qui a réuni des professionnels de l'investissement spécialisés dans ce type de financement. C'est un secteur un peu particulier avec un retour sur investissement assez long, cinq à vingt ans, donc il fallait que nous puissions convaincre des financeurs rompus à cette pratique, mais il fallait aussi qu'ils aient les moyens et qu'ils partagent nos valeurs. »

Pour l'instant, les financements se feront sur les fonds propres d'ETC Invest, sans recours à l'emprunt.

« On voit revenir des prospects qui n'étaient pas intéressés »

Ce printemps, l'entreprise a annoncé la signature d'une installation à venir chez un fabricant de briques, Wiener Berger, et d'autres installations sont sur le point d'être décidées, comme celle prévue tout prochainement dans une usine Villeroy et Bosch à Valence d'Agen (Tarn-et-Garonne).

« Nous sommes aussi en négociation avec un groupe industriel important qui pourrait assurer notre développement pour les cinq à dix années à venir » glisse encore Antoine Meffre

Le dirigeant savoure le fait d'avoir eu raison avant tout le monde...

« Depuis la crise, on voit revenir des prospects qui nous avaient expliqué ne pas être intéressés par notre procédé mais qui, aujourd'hui, veulent être équipé tout de suite, raconte-t-il. Ça me rappelle que ça a été très compliqué de chercher et de trouver de l'argent pour financer le développement de la technologie pendant que le prix de l'énergie était au plus bas avec le baril de pétrole à 30 ou 50 dollars... Mais cela valait le coup de s'accrocher. Aujourd'hui que les prix de l'énergie sont au plus haut, notre technologie est mûre, notre solution fonctionne, nous sommes à l'heure. »

Mobiliser les collectivités et les industriels

Si les carnets de commande risquent d'être fournis dans les mois qui viennent, il aimerait que les collectivités locales se penchent sur la question : « Notre solution permet de produire de l'électricité, du froid décarboné, du dessalement d'eau de mer, de venir en renfort sur le réseau électrique... Au vu du contexte, il est temps que les collectivités pendant à la sécurité énergétique de leurs concitoyens et investissent dans la résilience énergétique localement. Chaque industriel qui produit des fumées dans ce pays devrait aussi nous appeler sans tarder. Notre dispositif permet de réaliser jusqu'à 20 % d'économie... ».

Aujourd'hui, l'entreprise compte 28 salariés et va encore embaucher dans les semaines qui viennent. Eco-tech Ceram est aux portes d'un marché estimé à 30.000 fours dans le monde et un chiffre d'affaire potentiel qui s'élèverait, uniquement sur la base du procédé actuellement utilisé, à 5 milliards d'euros.

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