Emballages agro-alimentaires : SIRAP accélère sur le recyclage du polystyrène expansé

Dans ses trois usines du Gard et des Bouches-du-Rhône, l’entreprise SIRAP fabrique des emballages plastique pour l’industrie alimentaire. Si le PET plastique qu’elle utilise est déjà largement inscrit dans un circuit de recyclage, ce n’est pas le cas du polystyrène expansé. L’industriel investit sur la mise en place d’une filière de tri et de recyclage du polystyrène expansé usagé afin de récupérer suffisamment de volumes pour les intégrer dans ses process de fabrication.
Cécile Chaigneau
SIRAP fabrique des emballages plastique pour l'industrie agroalimentaire, notamment des emballages en polystyrène expansé.
SIRAP fabrique des emballages plastique pour l'industrie agroalimentaire, notamment des emballages en polystyrène expansé. (Crédits : SIRAP)

Spécialisée dans la fabrication d'emballage plastique pour l'industrie agroalimentaire, l'entreprise SIRAP accélère sur la mise en place d'une filière de récupération et de recyclage du polystyrène expansé usagé afin de le réutiliser dans ses process.

SIRAP, entreprise italienne implantée en France à Noves (Bouches-du-Rhône), avait racheté l'usine Vitembal de Remoulins (Gard) en 2015, puis un autre site industriel à Tarascon (Bouches-du-Rhône) en 2017. Aujourd'hui, les trois sites français emploient 225 salariés (110 au siège à Noves, 80 à Remoulins et 40 à Tarascon), pour un chiffre d'affaires global qui sera d'environ 62 millions d'euros en 2022.

« Toutes nos usines fabriquent de l'emballage plastique pour l'industrie alimentaire et la grande distribution : celles de Remoulins et de Noves, des emballages en polystyrène expansé, et celle de Tarascon des emballage en PET plastique (polyéthylène téréphtalate, plastique le plus utilisé pour l'embouteillage notamment mais aussi des barquettes alimentaires, NDLR), précise Franck Dumasdelage, directeur général de SIRAP France. Le polystyrène expansé est le matériau le plus recyclable, quasi indéfiniment. Les process de recyclage existent depuis longtemps mais ce qui manquait, c'était la collecte et le tri. »

Pression réglementaire

L'entreprise utilise déjà du plastique recyclé, le plastique PET, mais le manque de volumes sur le tri du polystyrène expansé freine son ambition de ne mettre sur le marché que des emballages dits "circulaires" car collectés, triés et recyclés. Or la pression réglementaire est forte et SIRAP n'a plus vraiment le choix : « Soit la filière de récupération est efficace avant 2025, soit on fermera nos usines, car la loi stipule que s'il n'existe pas de filière de recyclage mature à horizon 2025, on n'aura plus le droit de fabriquer », rappelle le dirigeant.

« Le polystyrène expansé n'est pas trié dans les centres de tri en France, contrairement à l'Italie par exemple, et il y a un gros travail des acteurs du polystyrène sur cette question, ajoute Franck Dumasdelage. Nous avons développé le procédé et nos usines de Remoulins et de Noves vendent déjà des barquettes en polystyrène recyclé. Mais nous sommes limités. Notre projet est d'avoir suffisamment de quantités pour incorporer du polystyrène recyclé progressivement, jusqu'à environ 80 à 85% du total. En attendant, nous nous sourçons en Italie... »

Un investissement de 3 millions d'euros

SIRAP a déjà, depuis plusieurs années, investi dans son process pour incorporer des matières recyclées, ave notamment des ateliers de recyclage.

« Nous avons développé un procédé qui garantit une sécurité alimentaire totale, permettant d'emballer les produits alimentaires dans un emballage en polystyrène recyclé mais pris en sandwich entre deux feuilles de polystyrènes non recyclé, explique Franck Dumasdelage. Aujourd'hui, pour modifier nos six lignes de production à Noves et à Remoulins, il faut compter 500.000 euros par ligne, soit un total de 3 millions d'euros environ. Une des six ligne est déjà équipée. »

Pour soutenir le développement de la filière de recyclage, l'industriel se dit prêt à co-investir également avec un recycleur pour développer les capacités et donc les volumes à même d'alimenter ses usines.

« Chez le recycleur, il existe deux types de recyclages : le mécanique - laver, trier, broyer pour faire des granulés - et le chimique. Nous sommes déjà associés à un recycleur italien, Forever Plast dans le sud de l'Italie, mais l'idée, c'est de faire la même chose en France, indique le dirigeant. Nous avons candidaté à un appel d'offres de CITEO (entreprise qui accompagne les entreprises dans la réduction de l'impact environnemental de leurs emballages et papiers, NDLR), dont nous aurons les résultats à la mi-septembre. »

Cécile Chaigneau

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