Le roulementier NTN investit 25 millions d'euros sur les usines de sa filiale gardoise SNR Cévennes

Après un creux de vague en 2021, comme dans tout le secteur automobile, le fabricant de roulements de roue SNR Cévennes, implanté sur le bassin alésien (Gard), déploie un important plan d’investissement (25 millions d’euros d'ici à 2025) pour renouveler ses chaînes de production et les adapter aux attentes du marché.
Cécile Chaigneau
L'industriel SNR Cévennes va créer trois nouvelles lignes de production de roulements de 3e génération sur ses usines du bassin alésien.
L'industriel SNR Cévennes va créer trois nouvelles lignes de production de roulements de 3e génération sur ses usines du bassin alésien. (Crédits : SNR Cévennes)

Le fabricant de roulements à bille NTN (groupe japonais) pour l'industrie automobile fait évoluer son outil industriel et se dote de nouvelles capacités de production en roulements de roue 3e génération. Il vient ainsi de valider un plan de financement de 25 millions d'euros d'ici à 2025 pour la filiale gardoise SNR Cévennes de son entité Europe (NTN-SNR). Objectif : moderniser et renouveler les équipements de ses deux usines, basées à Alès (dite usine de Croupillac) et à Saint-Privat-des-Vieux (dite usine de Mazac).

« C'est une mutation nécessaire pour répondre aux évolutions en cours sur le marché automobile,  avec l'avènement des roulements de roue de 3e génération, explique Gérald Mirabel, le directeur de SNR Cévennes. L'usine de Croupillac, créée en 2013, est déjà spécialisée sur les roulements de 3e génération, mais le site de Mazac, site historique, produit encore les anciennes générations de roulement et doit évoluer car aujourd'hui, quasiment tous les véhicules sortent avec ce type d'équipement. »

Or la 3e génération de roulements de roue nécessite de changer entièrement les machines, « d'autant que sur le marché automobile, très concurrentiel, il faut faire évoluer nos moyens vers des lignes plus automatisées pour être au niveau des prix marché tout en restant dans les Cévennes », souligne le dirigeant.

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Passer de 4 à 5,5 millions de pièces par an

Les volumes de production des roulements de 1e et 2e générations vont progressivement diminuer tandis que trois nouvelles lignes de production de roulements 3e génération seront installées à horizon 2025, en plus des huit existant déjà sur le site de Croupillac. Chaque ligne ayant une capacité de production de 500.000 pièces par an. SNR Cévennes va ainsi monter ses capacités de production de roulements 3e génération de 4 millions (sur un total de 11 à 12 millions de pièces sur les deux usines) à 5,5 millions par an.

« Ce plan d'investissement porte non seulement sur de nouvelles machines mais aussi sur l'évolution de l'outil industriel dans son intégralité, c'est à dire les bâtiments et les installations générales », précise Gérald Mirabel.

La réhabilitation des bâtiments a démarré en 2022 et se poursuit en 2023, et les premières nouvelles machines arrivent. Le dirigeant prévoit d'être prêt pour « les démarrages séries à compter de septembre 2023 ».

L'enjeu du renouvellement des compétences

SNR Cévennes fournit aujourd'hui la plupart des grands constructeurs automobiles en Europe : Renault Nissan (client historique puisque SNR était initialement une filiale de Renault), Stellantis, Volkswagen, Jaguar Land Rover, BMW ou Ford...

La filiale gardoise a terminé son dernier exercice sur un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros, dont 35% assurés auprès du seul Renault Nissan.

SNR Cévennes est l'un des plus gros employeurs industriels du bassin alésien (probablement le premier), avec quelque 400 salariés aujourd'hui. Des effectifs qui ont toutefois baissé (ils étaient environ 500 il y a cinq ans) après que le secteur automobile a essuyé le revers de la crise sanitaire.

« La crise automobile s'est surtout fait ressentir en 2021, en raison de la problématique sur les semi-conducteurs qui a obligé les constructeurs à réduire leur production, rappelle Gérald Mirabel. Avec comme conséquence directe un besoin réduit en roulements. Or nous travaillons à 100% pour l'industrie automobile donc quand elle tousse, on éternue ! Mais c'est aussi le fruit d'une évolution vers des lignes plus automatisées. »

Les effectifs de la filiale gardoise devraient rester stables et selon le dirigeant, l'enjeu est ailleurs : « Notre challenge est surtout de travailler sur l'évolution de nos compétences. Nous passons de lignes manuelles à des lignes plus automatisées, et il faut faire évoluer les métiers, surtout sur ceux de la maintenance. Le groupe avait des difficultés à recruter sur nos sites alpins mais aujourd'hui, c'est aussi le cas en Occitanie, d'autant que dans la région, il existe une industrie aéronautique et une industrie nucléaire qui repartent fort et qui, elles aussi, ont des besoins ».

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Cécile Chaigneau

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