Fibre optique, 5G : comment Orange avance sur les dossiers "réseaux" en Occitanie-Est

Alors que la course aux fréquences 5G s’est achevée ce 1er octobre chez les opérateurs de téléphonie mobile, sur les territoires, c’est celle à l’installation du réseau de fibre optique qui est scrutée de près. Sur l’Occitanie-est (ex-Languedoc-Roussillon), le délégué régional Orange assure que le retard pris durant le confinement est en train d’être rattrapé.
Cécile Chaigneau
Montpellier ayant été une ville-test, les antennes 5G utilisées pour l'expérimentation n'auront plus qu'à être remplacées.
Montpellier ayant été une ville-test, les antennes 5G utilisées pour l'expérimentation n'auront plus qu'à être remplacées. (Crédits : Orange)

C'est aujourd'hui le réseau 5G qui tient la corde parmi les sujets ayant trait de près ou de loin aux réseaux de télécommunication sur le territoire français. Et pour cause : les enchères pour l'attribution des fréquences 5G se sont ouvertes mardi 29 septembre et se sont terminées ce 1er octobre, avec en jeu 11 blocs de 10 MHz chacun (au prix unitaire de départ de 70 M€) à répartir entre les quatre grands opérateurs français (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free).

Chez l'opérateur Orange, le délégué régional Languedoc-Roussillon, Thierry Alignan, affirme que le développement de ce réseau, dédié aux usages en mobilité, va rapidement être une nécessité sur une ville comme Montpellier : « On pourrait commencer à avoir un phénomène de saturation dans deux ans à Montpellier. C'est pourquoi on installera la 5G d'abord sur les villes qui saturent afin d'augmenter les capacités de bande passante. Il faut savoir qu'on enregistre une croissance de 40 % tous les ans sur le réseau mobile car les usages sont de plus en plus gourmands... Nous allons réutiliser les pylônes 4G pour mettre la 5G ».

« Le déploiement de la 5G aura démarré dans les principales villes en 2021 »

Montpellier est l'une des 5 villes - avec Lille, Nantes, Paris et Marseille - choisies par Orange pour expérimenter le réseau 5G.

« Nous avons mis en place à Montpellier 53 pylônes entre septembre 2019 et mars 2020, avec des fréquences de test pour tester le débit, l'exposition aux ondes, le fonctionnement dans les murs et hors les murs, etc. Entre 200 et 500 personnes ont participé à l'expérimentation... En ce qui concerne l'exposition aux ondes, on est 200 fois en dessous des seuils. Les villes-test ont un temps d'avance puisqu'elles ont déjà des pylônes équipés. »

Sur quel calendrier la région pourrait-elle voir débouler la 5G ? Le délégué régional Orange est prudent : « Une fois les attributions de fréquences faites, nous commanderons les antennes et nous les installerons en remplacement des antennes de test que nous avons utilisées. Nous pourrons alors allumer le réseau. En 2021, le déploiement aura démarré dans les principales villes de la région. Pour ce qui est des zones rurales, ce sera plus tard car ce n'est pas là que le besoin de trafic est le plus important. Sur ces zones, notre effort porte sur le réseau 4G ».

45 nouveaux sites 4G

Et pour tenter de tordre un peu plus le cou aux polémiques qui font rage sur la 5G, le dirigeant affirme que « cette technologie a été bâtie pour faire des économies d'énergie : chez Orange, on divisera la conso d'énergie du réseau par 10 en 2025 et par 20 en 2030 car avec la 5G, on enverra un signal uniquement sur la personne qui sollicite le réseau au moment où elle le sollicite ».

« Le numérique a été le 1e employeur en 2019 et la 5G est l'un des piliers de la relance, ajoute-t-il. Il faut savoir qu'en Chine, on compte déjà 110 millions de clients 5G ! La 5G est un atout car elle permettra de nouveaux usages comme la télémédecine, la téléassistance, le véhicule autonome, etc. Outre un débit plus puissant et un temps de latence réduit, on pourra prioriser les flux, par exemple pour une opération chirurgicale à distance. Sur un seul relais, on pourra mettre 10 millions d'objets connectés et ainsi piloter des réseaux d'eau ou d'énergie. »

En attendant la 5G, Orange poursuit ses investissements sur la 4G et Thierry Alignan le promet : « Sur le Languedoc-Roussillon aujourd'hui, 97 % de la population est couverte et dans 3 mois, c'est-à-dire fin 2020, tous les relais de la région seront en 4G chez Orange. C'est une volonté du groupe d'accélérer malgré l'arrivé de la 5G car ce sont des technologies complémentaires ».

Ainsi, depuis le 1e janvier, 45 nouveaux sites 4G ont été installés sur l'Occitanie-Est et 59 réaménagés (les pylônes existants sont dotés de nouvelles fréquences pour améliorer la couverture).

Fibre : 792 000 logements éligibles

Mais le chantier prioritaire de l'opérateur historique, c'est le réseau de fibre optique. Sur cette partie de l'Occitanie, 792 000 logements sont éligibles (c'est-à-dire raccordables à la fibre sur demande à un opérateur) sur un total de 1,7 millions de logements. Sur ces 792 000 logements, Orange a déployé la fibre pour 620 000.

« Avec le Covid, les chantiers ont pris du retard mais on est en train de le rattraper et notre ambition est de faire au moins l'équivalent des prises réalisées en 2019, assure Thierry Alignan. Nous étions à une moyenne de 18 000 prises par mois alors qu'aujourd'hui, on tourne entre 20 000 et 25 000. Nous avons renforcé les sous-traitants - nous travaillons avec 160 entreprises sur l'Occitanie - et nos équipes internes. »

Pour mémoire, les opérateurs Orange et SFR sont aussi concessionnaires pour le déploiement de la fibre sur les zones très denses (Montpellier) et sur les zones moyennement denses (agglomérations de Sète et Béziers, Mauguio et Lunel ou les communes de la métropole de Montpellier pour l'Hérault par exemple). Dans les zones restant (les zones RIP, pour Réseau d'initiative publique), c'est le Conseil départemental qui opère le déploiement en faisant appel à d'autres concessionnaires.

Un état des lieux régional fait état des avancées suivantes : dans l'Hérault, sur un total de 825 000 logements, 405 000 sont aujourd'hui éligibles, dont 300 000 par Orange (sur les 575 000 qu'il doit raccorder). Dans l'Aude, sur un total de 250 000 logements, 76 000 sont aujourd'hui éligibles, dont 60 000 par Orange (sur les 150 000 qu'il doit raccorder). Dans le Gard, sur un total de 450 000 logements, 150 000 sont aujourd'hui éligibles, dont 120 000 par Orange (sur les 225 000 qu'il doit raccorder). Dans les Pyrénées-Orientales, sur un total de 379 000 logements, 142 000 sont aujourd'hui éligibles, dont 130 000 par Orange (sur les 199 000 qu'il doit raccorder). Enfin en Lozère, sur un total de 70 000 logements (dont beaucoup de résidences secondaires), 17 000 sont aujourd'hui éligibles, dont 5 000 par Orange (sur les 10 000 qu'il doit raccorder).

« Les demandes d'accès fibre ont été multipliés par 3 »

« Pour pallier les difficultés à recruter des ressources humaines, nous avons fait pas mal de formation, et nous avons sollicité d'autres sous-traitants qui eux-mêmes ont mobilisé des équipes en provenance d'autres régions, précise Thierry Alignan. Pendant le confinement, nous avons d'ailleurs tout fait pour soutenir les sous-traitants et les aider à tenir le coup. Nous avons fait en sorte qu'ils soient payés en temps et en heure et nous avons majoré leurs prestations de 20 % car elles étaient rendues plus complexes par les mesures sanitaires notamment. Ça représente pour Orange un effort financier de 300 M€ au niveau national. »

Le délégué régional observe enfin que le confinement a fait évoluer les besoins : « Les gens ont vu l'importance vitale des réseaux, et les demandes d'accès fibre ont été multipliées par 3 par rapport à avant le Covid. Nous sommes vigilants à amener nos réseaux sur tous les territoires et pas que sur les zones denses ou moyennement denses ».

Cécile Chaigneau

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