La Confédération du nautisme et de la plaisance est née

La Confédération du nautisme et de la plaisance, qui rassemble 21 fédérations et associations du secteur au plan national, est née le 27 octobre. Impulsée par deux acteurs majeurs du Languedoc-Roussillon, Colette Certoux et Serge Pallarès, elle veut peser sur la stratégie maritime de la grande région.
Cécile Chaigneau
Les acteurs du nautisme et de la plaisance se rassemblent au sein d'une même confédération afin de donner du poids à leur parole auprès des pouvoirs publics.

La Confédération du nautisme et de la plaisance a officiellement été lancée le 27 octobre 2015. Elle compte à ce jour 21 membres, et est présidée par Yves Lyon-Caen, le président de la Fédération des industries nautiques. Ses trois vice-présidents sont Serge Pallarès, le président de la Fédération française des ports de plaisance et directeur du port de Saint-Cyprien (66), Jean Kiffer, le président de l'Alliance française pour la promotion de la pêche plaisance, et Jean Kerhoas, le vice-président de la Fédération française de voile.

« En matière de gouvernance, nous avons voulu un parfait équilibre entre les industries nautique, les ports de plaisance, les fédérations sportives et d'usagers, explique Colette Certoux, vice-présidente de la Fédération des industries nautiques et directrice générale de Carène Service à La Grande Motte (34), et qui fut l'une des chevilles ouvrières de la création de la nouvelle instance. Depuis juin, d'autres fédérations ont exprimé leur volonté de rejoindre la confédération. »

Vague de protestations

L'idée de rassembler au sein d'une même structure les différents acteurs de la filière nautisme est née du mouvement de protestation « L'appel de la mer libre », en mars 2015. À ce moment-là, le projet de taxe de mouillage avait provoqué une vague de protestation et de mobilisation de tous les professionnels de la plaisance, qui s'étaient réunis en juin pour s'entendre sur la création de la Confédération du nautisme et de la plaisance.

« On s'est aperçu qu'ensemble, on était plus forts pour faire entendre notre voix sur les usages et les pratiques de la plaisance et du nautisme, en mer mais aussi sur les eaux fluviales, intérieures et lagunaires », déclare Colette Certoux, dont la mission sera l'animation dans les régions.

« Au fur et à mesure que les fédérations se sont structurées et ont commencé à avoir des stratégies de convergence, le projet de se rassembler est arrivé à maturité, ajoute Serge Pallarès. De cette réflexion autour de l'Appel de la mer a été adoptée à l'unanimité, ce qui est historique, l'idée de créer une confédération. »

Poids économique : 5 Mds €

La nouvelle confédération représente quatre familles : l'industrie et les services nautiques, les fédérations sportives, les ports de plaisances et les plaisanciers. Soit un poids économique direct de 5 Mds €, avec quelque 9 millions de plaisanciers (3 millions de pratiquants réguliers dont 900 000 licenciés dans les fédérations sportives, clubs et associations, 6 millions de pratiquants occasionnels), 5 000 entreprises et 50 000 salariés, 570 ports de plaisance maritimes, fluviaux et lacustres.

La confédération défendra les intérêts transversaux de chacun des membres de la filière nautisme et plaisance.

« Personne ne vient là pour tirer la couverture à soi, assure Serge Pallarès. La main tendue et la solidarité professionnelle doivent se prouver là, dans cette nouvelle instance. »

Trois grands axes de travail ont été définis : « contribuer activement à la valorisation des espaces marins dans le respect de la liberté des pratiques et des usages nautiques, en devenant un acteur reconnu du développement durable ; promouvoir durablement les cultures et les pratiques nautiques de chaque territoire ; valoriser les apports économiques et sociaux du nautisme comme composante essentielle de la croissance bleue des territoires », annonce le communiqué.

Lobbying

« Aujourd'hui, nous sommes à la croisée des chemins, souligne Serge Pallarès. L'inconnue, ce sont les compétences des futures grandes régions : quelle place  les façades maritimes et les bassins de navigations auront-ils dans la stratégie générale économique des régions, quels vont être les axes de travail, etc. Tout cela nous préoccupe... »

La première des actions de la confédération sera liée aux prochaines élections régionales.

« Nous sommes en train de rédiger un courrier à l'attention des candidats aux élections régionales dans les régions concernées par le nautisme et la plaisance pour porter à leur connaissance l'existence de la confédération », énonce Colette Certoux.

Ambition : parler d'une seule voix auprès des pouvoirs publics, qu'ils soient régionaux, nationaux ou européens. Une force lobbyiste dont la toute jeune confédération prévoit déjà d'user et d'abuser.

Cécile Chaigneau

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