À Montpellier, l'hôtellerie résiste (assez bien) à Airbnb

Selon le bilan 2017 de l'Office métropolitain de tourisme, dévoilé à Montpellier le 24 avril, l'hôtellerie a gagné 20 000 nuitées malgré la concurrence de Airbnb, en forte croissance. Les résidences touristiques, notamment, trouvent un nouveau public.
La fréquentation de l'hôtellerie est en légère progression de 1 % en 2017
La fréquentation de l'hôtellerie est en légère progression de 1 % en 2017 (Crédits : OT de Montpellier/G. Voinot)

Parmi les enseignements du bilan annuel de l'Office métropolitain de tourisme (OT), dévoilé le 24 avril : la fréquentation de l'hôtellerie affiche une légère hausse de 1 %, soit 20 000 nuitées supplémentaires en un an, sur un total de 1 552 000. Le secteur confirme une relative bonne santé, avec une progression annuelle moyenne mesurée entre 1 et 4 % de 2014 à 2017.

Des indicateurs contrastés

Parallèlement, les plates-formes communautaires de location, largement dominées par Airbnb, sont en forte croissance : elles sont passées de 90 000 à 550 000 locations entre 2014 et 2017. Elles représentent désormais un tiers des nuitées hôtelières sur la métropole.

Parmi les bons indicateurs de 2017, les nuitées pour la clientèle d'affaires augmentent de 2 % (925 000) et celles de la clientèle étrangère de 1 % (361 000). En revanche, l'hôtellerie souffre sur plusieurs segments : grand luxe/haut de gamme (- 3,9 %), milieu de gamme (- 8,3 %) et économique (- 1,9 %).

"Malgré cette explosion de l'activité des loueurs en ligne, l'hôtellerie se défend et progresse encore de 1 %, relève Jean-Luc Cousquer, président de l'OT. Le moyen de gamme se maintient à un niveau satisfaisant, et parvient à attirer un public familial, un public de vacanciers de l'été."

Parmi les autres types d'hébergement en progression figurent les résidences touristiques, avec 2 % de hausse en 2017. Elles ont enregistré 682 000 nuitées, contre 669 000 un an plus tôt.

Un durcissement à venir sur le dossier Airbnb

De 2014 à 2017, l'ensemble des nuitées progresse de 19 % sur la métropole. Si le tourisme d'affaires confirme sa bonne santé (8 %), le tourisme de loisirs est à la peine, avec une baisse de 12 % : la clientèle étrangère est en forte hausse (14 %), tandis que la clientèle française se tasse (- 4,5 %).

Selon la fréquentation mesurée en 2017 au guichet de l'OT, la clientèle espagnole est la plus nombreuse depuis deux ans d'affilée, profitant toujours de l'effet TGV, suivie des Britanniques et des Allemands. Les Américains et les Chinois font leur entrée dans le top 10.

Que faire face à la progression à trois chiffres (464 %) de Airbnb sur les quatre dernières années ? La Métropole, sans aller aussi loin que la Ville de Paris qui vient d'attaquer la plate-forme en référé, songe à durcir le ton.

"Il y a une volonté affirmée de taxer cette plate-forme puisque la question est actuellement en cours de délibération dans chacune des communes de la métropole, confirme Jean-Luc Cousquer. Selon les critères de la loi ALUR (accès au logement et à un urbanisme rénové, NDLR), un logement mis en location ne doit pas l'être au-delà du seuil de 120 jours, sous peine de changer sa destination comme objet marchand. Nous allons refaire un point de la situation à Montpellier, sur la base de déclarations spontanées pour l'instant, sachant que nous n'avons reçu que 600 déclarations à ce jour, soit 10 % à peine de ce type de locations d'après nos estimations."

Depuis 2016, Montpellier fait partie des 20 villes françaises à qui Airbnb reverse directement une quote-part de la taxe de séjour (montant non communiqué).

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