Tourisme en Occitanie : une saison estivale 2020 compliquée pour les hôtels

Le secteur du tourisme en Occitanie a été durement touché par l’épidémie de Covid-19 durant la saison estivale 2020. Le secteur hôtelier a repris des couleurs en juillet et août grâce à la clientèle venant de France. Mais les métropoles de Montpellier et Toulouse, ainsi que la ville de Lourdes, ont été fortement impactés par la désaffection des touristes.
Cécile Chaigneau
Sur le littoral en Occitanie, la fréquentation hôtelière a légèrement augmenté (+ 1,6%) en juillet et août 2020.
Sur le littoral en Occitanie, la fréquentation hôtelière a légèrement augmenté (+ 1,6%) en juillet et août 2020. (Crédits : Office de tourisme - La Grande Motte)

La saison estivale 2020 n'aura ressemblé en rien aux saisons habituelles, en Occitanie comme partout en France, et le secteur touristique a fait les frais de la crise sanitaire du Covid-19...

Pour son enquête sur le secteur du tourisme, portant habituellement sur l'ensemble des hébergements collectifs touristiques (hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques), l'INSEE Occitanie s'est concentré, en raison de la crise sanitaire, sur le seul segment des hôtels. Les chiffres produits « sont provisoires et amenés à être révisés », met en garde l'INSEE.

Premier constat : entre avril et septembre, le nombre des nuitées hôtelières de la région ont été divisées par deux par rapport à la saison d'été 2019. Le confinement mis en place à la mi-mars, puis l'interdiction de circuler à plus de 100 km de son domicile, ont porté un coup d'arrêt brutal à l'activité hôtelière : seuls 23 % des hôtels de la région sont ouverts en avril et 38 % en mai. Sur ces deux mois, les nuitées dans les hôtels d'Occitanie chutent de 94 %, par rapport aux mêmes mois de 2019.

La reprise s'amorce en juin avec la réouverture de 78% des hébergements dans la région. Cependant la baisse des nuitées reste encore très prononcée : - 68% par rapport à juin 2019.

Embellie en août

En juillet-août, le nombre de nuitées dans les hôtels d'Occitanie baisse de 21 % par rapport à 2019, mais moins qu'en France métropolitaine (- 29%). En Occitanie, comme ailleurs dans le pays, la présence de la clientèle résidant en France compense en partie l'absence de clientèle en provenance de l'étranger. Le chiffre d'affaires baisse de 32% dans l'hôtellerie et de 3% dans la restauration, après des baisses de respectivement - 63% et - 23% en juin.

L'embellie est plus belle en août, où la baisse de fréquentation des hôtels n'est que de 14%. Dans l'hôtellerie, le recul du chiffre d'affaires se limite à 12% (par rapport à août 2019). Dans la restauration, il marque le pas avec une baisse d'activité de 7%, légèrement supérieure au mois précédent.

A noter que l'activité hôtelière a progressé en Lozère, dans le Lot, l'Aveyron et le Tarn-et-Garonne, et l'activité de restauration dans l'Ariège et la Lozère.

Campagne, montagne et littoral tirent leur épingle du jeu

C'est sur le littoral que la fréquentation hôtelière a été la plus favorable en juillet et août, avec une hausse de 1,6%. Elle a peu diminué en zone rurale et de montagne : respectivement - 3% et - 4% par rapport à 2019.

Durant l'été, les séjours en camping sont très prisés en Occitanie. Fin août, les campings de la région réalisaient sur les 12 derniers mois, 85 % du chiffre d'affaires de l'année précédente.

En revanche, les territoires urbains sont fortement impactés par la désaffection des touristes. Selon les données de l'INSEE, c'est particulièrement le cas pour la métropole toulousaine où les nuitées diminuent de 40% en juillet-août. Dans la métropole montpelliéraine, la baisse se limite à 4%, « sans doute grâce à la proximité du littoral ». Dans les autres aires urbaines, la fréquentation recule de 14 %.

Ces territoires urbains sont très marqués par le recul de la clientèle d'affaires dont les nuitées baissent de 36% en juillet et août par rapport à 2019.

Lourdes aux abois

Enfin, la crise sanitaire affecte durement le tourisme dans la ville de Lourdes, deuxième ville hôtelière de France : « En juillet-août, mois où l'affluence touristique est habituellement à son maximum, les hôtels n'enregistrent que 105.000 nuitées, soit 16% du volume de l'année précédente. Face à l'annulation des pèlerinages organisés, de nombreux hôtels sont restés fermés ».

Dans le contexte de crise sanitaire, Lourdes, très dépendante des touristes en provenance de l'étranger (environ deux-tiers de la fréquentation hôtelière en juillet et en août) mais aussi des réservations de groupe, a vu les nuitées de sa clientèle non résidente s'effondrer à hauteur - 94 %.

Une arrière-saison dégradée

La reprise de l'épidémie de Covid-19 dès septembre et le renforcement des mesures de restrictions sanitaires ont fortement impacté l'activité des hôtels de la région avec une fréquentation en baisse de 35 % par rapport à septembre 2019. En raison de la situation dégradée dans les autres pays, la clientèle étrangère n'est pas revenue (- 81%.), ni la clientèle de groupe (seniors, scolaires).

La baisse de fréquentation est importante dans les zones urbaines (- 33%), en particulier pour Toulouse Métropole (- 44%).

Le développement du travail à distance et l'annulation de nombreux événements contribuent également à une baisse du tourisme d'affaires : en septembre, dans la métropole toulousaine, la fréquentation de cette clientèle chute de 49%.

Cécile Chaigneau

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