Les ETI régionales en débat lors du Club Tribune de Montpellier

La Tribune a organisé avec Objectif Languedoc-Roussillon, le 17 octobre, un débat sur le sujet à l'occasion de la parution d'un dossier sondant les forces et faiblesses de cette population d'entreprises.
Le Club Tribune de Montpellier, le 17 octobre 2014

Le Languedoc-Roussillon compte moins de 80 ETI indépendantes (250 à 5 000 salariés, au moins 50 M€ de CA), sur un total de 4 700 en France, d'après le dernier décompte de bpifrance en région.

À l'occasion de la parution d'un dossier sur cette thématique réalisé par Objectif Languedoc-Roussillon pour son édition du vendredi 17 octobre, La Tribune a organisé son débat à l'Hôtel Pullman de Montpellier, le Club Tribune, en présence d'une cinquantaine de décideurs, pour tenter d'expliquer la faiblesse de ce nombre.

Les débats, animés par Perrine Créquy, rédactrice-en-chef de La Tribune, rassemblaient Guy Bastide, fondateur de Bastide Le Confort Médical (distribution-location de matériel médical, 1 180 salariés, CA : 152,1 M€ ); Agnès Godineau, présidente de Logitrade (externalisation d'achats, 120 salariés, CA : 130 M€); Karim Rafaï, directeur régional d'ERDF; et Guillaume Bardy, directeur d'investissement ETI et Grandes Entreprises chez bpifrance.

"Nous avons des difficultés à recruter, analyse Guy Bastide. Nous avons en permanence 40 à 50 postes ouverts. L'introduction du groupe en Bourse, en 1997, avec la notoriété qui l'accompagne, n'a guère changé la donne. Nous ne recherchons pas des compétences extraordinaires, mais des valeurs chez les jeunes qui nous rejoignent. Il y a une différence entre le savoir-faire et le savoir-être. Or j'observe un retard d'adaptation de l'Éducation Nationale par rapport à l'entreprise."

"C'est vrai pour les PME, spécifiquement dans le secteur tertiaire, renchérit Agnès Godineau. Le savoir-être, le contact avec les clients et les collaborateurs sont la pierre angulaire de la réussite d'une entreprise. En Languedoc-Roussillon, on peut trouver des profils jeunes sur les postes classiques, mais c'est plus difficile sur les postes techniques. Logitrade contourne le problème avec ses clients, qui sont internationaux et qui disposent d'usines partout dans le monde. Nous recrutons donc dans différentes nationalités. Cela nous enrichit et nous crédibilise auprès des donneurs d'ordre internationaux."

Pour porter les entreprises du cru vers le statut d'ETI, plusieurs gisements de croissance ont été identifiés par les débatteurs, notamment la transition vers le numérique et la synergie entre acteurs de tailles différentes.

"Nous observons un décalage entre la façon dont les consommateurs gèrent leur information et les méthodes des groupes industriels, en BtoB ou purement industriels, qui sont nettement en retard, note Guillaume Bardy. Ils ne voient pas l'intérêt d'investir massivement sur la numérisation de leurs outils, leurs réseaux, etc. Il y a donc un gros potentiel de croissance en sous-traitance pour les PME qui peuvent les convaincre de faire ce saut."

"À ERDF, l'activité de gestionnaire de réseaux s'appuie sur un tissu d'entreprises locales, souligne Karim Rafaï. Sur les contrats en cours, 200 M€ sont dirigés vers ces acteurs pour délocaliser de l'activité sur le territoire, en ingénierie, exploitation ou raccordement. C'est un mixte de partenaires, entre les majors, les entreprises nationales implantées localement, et les PME locales."

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