Via le "Booster" NOVA, Aerospace Valley lance sa collaboration avec le Languedoc-Roussillon

Le projet du pôle de compétitivité Aerospace Valley a été labellisé par l'État, le 11 janvier. Il doit accélérer, sur le territoire de la grande région, l'émergence de start-ups appliquant des technologies spatiales dans d'autres secteurs. Il implique la French Tech Montpellier, le pôle DERBI et Agropolis Fondation.
Système de transfert de données haut débit via liaison optique pour satellites basse orbite et aéronefs, EDRS – SpaceDataHighway

C'est un premier mariage réussi entre les nouvelles Métropoles. Et c'est dans le spatial que se concrétise cette union, à travers le projet de « Booster » NOVA décroché lundi 11 janvier par le pôle de compétitivité aéronautique et spatial Aerospace Valley (Midi-Pyrénées et Aquitaine), au côté de trois autres Boosters français (Morespace en Bretagne, le Booster PACA, le Booster Seine Espace sur l'axe Seine Paris).

Une gouvernance bi-régionale

L'appel à labellisation, lancé le 11 septembre 2015 par le Comité de concertation entre l'État et l'industrie dans le domaine spatial (CoSpace) auprès de 71 pôles de compétitivité français afin de créer un réseau de Boosters favorisant l'innovation à la croisée du spatial, du numérique et de l'internet des objets, a été voté lundi 11 janvier.

L'instance ministérielle sur la valorisation du spatial co-présidée par les ministres Jean-Yves Le Drian (Défense), Emmanuel Macron (Économie) et Thierry Mandon (Enseignement supérieur et Recherche), s'est prononcée en faveur notamment de la candidature de la grande région LRMP.

Le booster NOVA, localisé autour des trois métropoles Toulouse, Bordeaux et Montpellier, fédère un partenariat de 14 entités sur le territoire bi-régional. À la gouvernance, six acteurs majeurs du secteur numérique : Sigfox, « main dans la main » avec Atos, Digital Aquitaine et les écosystèmes French Tech Toulouse, French Tech Montpellier et French Tech Bordeaux.

De nouvelles opportunités de business pour le spatial

« Le label Booster va nous permettre dès janvier d'impulser un nouvel écosystème d'excellence mêlant les savoir-faire des filières numérique et du spatial, explique Agnès Paillard, présidente d'Aerospace Valley. Alors que les technologies spatiales sont très coûteuses, l'essentiel de la valeur ajoutée se fait dans l'utilisation aval de ces systèmes. L'ambition avec NOVA est de favoriser l'émergence de nouvelles opportunités de business et d'usage du spatial à l'échelle de la grande région en allant vers des marchés de diversification tels que la santé, l'agriculture, l'énergie, les économies du sud qui pourraient avoir recours à des technologies issues du spatial. »

L'idée est de spécialiser le territoire sur des usages particuliers : dans les domaines de l'agriculture, du transport, de la surveillance des réseaux d'eau, de la gestion des forêts, etc., dont les besoins pourront être pourvus, à l'avenir, par des applications spatiales.

Six filières identifiées sur le territoire bi-régional

Dans ce sens, six filières spécifiques du territoire bi-régional ont été identifiées avec, à la barre, des spécialistes-métiers sélectionnés en LRMP, chargés d'identifier les demandes des utilisateurs : l'énergie (pôles DERBI et AVENIA), la croissance bleue (pôle Mer Méditerranée), l'agriculture (pôle Agri Sud-Ouest), les Smart City (en partenariat avec Bordeaux Métropole, Montpellier Métropole et Toulouse Métropole), la maîtrise de l'espace et du cadre de vie (co-animée par Digital Aquitaine dont la thématique ITS est portée par le cluster Topos et par DataSpaceCampus), et les économies du Sud (Agropolis Fondation).

« À l'exception des télécommunications et de la météorologie, le spatial est un "technology-push" (innovations technologiques pertinentes sur un marché, NDLR) resté à l'état de démonstration. On n'utilise pas les images satellitaires alors que les besoins sont forts au niveau mondial, par exemple dans la gestion des forêts ou en agriculture, explique Pascal Kosuth, directeur d'Agropolis Fondation à Montpellier.

Booster, un super label

D'où la nécessité d'une meilleure connaissance des marchés et de la demande des utilisateurs. À ce titre, l'implication au Booster NOVA de la communauté scientifique montpelliéraine (2 300 chercheurs-enseignants au sein d'Agropolis Fondation), forte d'un réseau scientifique reconnu, assure au label une « ouverture internationale vers les pays tropicaux », selon Pascal Kosuth.

Elle permettra, en accompagnant des entreprises et en favorisant l'émergence de start-ups régionales, le développement « de services et d'outils innovants issus des technologies spatiales. Ce sera à nous, dans le cadre du Booster et des relations que nous entretenons avec les pays du Sud, d'identifier ces besoins métiers et ce que pourrait être la demande dans les 20 années à venir », précise Pascal Kosuth.

À titre d'exemple les images satellitaires pourraient, dans ces pays en voie de développement, être utilisées pour la gestion des périmètres irrigués, dans le monitoring des espaces cultivés (la gestion des plantations d'hévéas, de cacao, de palmier à huile par exemple), pour le suivi de l'érosion des sols, ou des infrastructures de transports.

« Le Booster NOVA est un super label. Il va nous donner une certaine cohérence pour être plus proches des sources de financement sur les programmes d'innovation », se réjouit Pascal Kosuth.

Sur un an, une trentaine de projets sont attendus dans la démarche d'accélération des Boosters. Ils seront présentés dans le cadre de l'appel à projets PIAVE - Projets industriels d'avenir - en vue d'être financés par le Programme d'investissements d'avenir.

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