"Aller chercher les entrepreneurs hors des sentiers tracés par HEC ou les grandes écoles de commerce" (Kat Borlongan)

Kat Borlongan, directrice de la Mission French Tech, était à Montpellier le 15 octobre. La spécialiste de l’innovation est intervenue sur l’événement Digiworld de l’Idate, où elle a pointé deux priorités : la diversification des profils des entrepreneurs, mais aussi la nécessité à mettre l’accent sur les spécificités de l’écosystème French Tech Méditerranée, marqué par une proximité importante avec des pôles de recherche universitaires.
Kat Borlongan, directrice de la Mission French Tech, prône la diversification des profils.
Kat Borlongan, directrice de la Mission French Tech, prône la diversification des profils. (Crédits : DR)

Pour sa visite à la délégation French Tech Méditerranée le 15 octobre, Kat Borlongan, directrice de la Mission French Tech depuis mai 2018, est venue participer à l'événement innovation de l'Idate, le Digiworld, avant de visiter les deux incubateurs phares du territoire : le BIC à Montpellier et le BIC Innov'up de Nîmes.

L'occasion pour cette spécialiste de la transformation digitale et des questions liées à l'open innovation, de revenir sur les spécificités du territoire en matière de nouvelles technologies.

La French Tech Méditerranée, championne de la deep tech ?

"La French Tech Méditerranée (qui couvre le Gard, l'Hérault et le sud Aveyron, NDLR), est un bassin de développement de starts-ups deep tech, détaille Kat Borlongan. Un atout renforcé par les collaborations développées avec des laboratoires de recherche et des universités de haut niveau. C'est un point capital aujourd'hui, alors que l'on cherche à investir dans les technologies de demain. Un autre atout de cet écosystème est sa capacité à attirer et retenir des talents internationaux. D'ailleurs cette délégation a l'un des plus forts taux de French Tech Visa, c'est un signe."

Clément Saad, le président de la French Tech Méditerranée, confirme : "Nous avons des entreprises innovantes dans différents secteurs stratégiques comme l'IA, la blockchain, la cybersécurité, la santé ou la microélectronique. Mais nous avons aussi des laboratoires de recherche en pointe sur notre territoire, et nous travaillons avec la SATT (société d'accélération et de transfert de technologies, NDLR) pour que les compétences issues de ces laboratoires trouvent des débouchés dans le domaine entrepreneurial. Pour les deep tech, on organise aussi des rencontres avec de grands groupes présents sur le territoire, et qui ne connaissent pas forcément l'écosystème de starts-ups qu'ils ont à proximité immédiate."

Projet French Tech Tremplin : lutter contre une image trop élitiste ?

Pour renforcer cet écosystème, Clément Saad mise aussi sur les objectifs et les programmes définis par la mission nationale. Sa délégation est ainsi partie prenante dans le nouveau programme French Tech Tremplin, destiné à favoriser l'entrée d'entrepreneurs issus de la diversité dans le monde entrepreneurial. Une orientation prioritaire alors que la French Tech souffrirait d'une image "élitiste".

"Il est important d'aller chercher les meilleurs entrepreneurs, en dehors des sentiers tracés par HEC ou les grandes écoles de commerce, renchérit Kat Borlongan. Des personnalités issues de quartiers défavorisées, des femmes, des personnes implantées dans des milieux ruraux ou des personnes en situation de handicap, ont parfois l'impression que la French Tech ne s'adresse pas à eux. Pourtant, si on arrive à intégrer 200 ou 300 nouveaux entrepreneurs dans notre écosystème, on change le visage de la tech. C'est le sujet de notre programme French Tech Tremplin, qui propose d'abord une phase d'accompagnement des entrepreneures pendant six mois intensifs, et une deuxième phase pour mener des projets en incubation dans nos structures partenaires."

Ce programme national, se décline dans les délégations locales, avec un budget de 15 M€. Une première promotion d'accompagnement d'entrepreneurs s'achève cet automne 2020, alors que les candidatures pour la phase d'incubation sont clôturées ce 15 octobre. Les premiers lauréats d'une bourse de lancement de 30 000 € et d'une aide à l'incubation seront connus début novembre.

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