French Tech 120 : Microphyt attaque le marché américain

Le 4 février, l’entreprise héraultaise Microphyt recevait la visite du secrétaire d’État Cédric O, chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques. Il y a un an, cette société spécialisée dans la production et la commercialisation d’ingrédients actifs naturels issus de microalgues était retenue pour le programme de la French Tech 120. Bilan.
Cécile Chaigneau
Depuis sa levée de fonds de juin 2019, Microphyt multiplié par quatre le nombre de photobioréacteurs industriels, porté à 20 unités d'une capacité de 5.000 litres chacune.
Depuis sa levée de fonds de juin 2019, Microphyt multiplié par quatre le nombre de photobioréacteurs industriels, porté à 20 unités d'une capacité de 5.000 litres chacune. (Crédits : Cécile Chaigneau)

MAJ du 8 février 2021 : Microphyt a à nouveau été sélectionnée dans la 2e promotion French Tech 120, ainsi que Swile.

Il y a un an, le gouvernement révélait la liste des 123 start-ups en hyper croissance qui allaient bénéficier du programme French Tech 120, visant à booster l'écosystème tech français. Parmi elles figurait l'Héraultaise Microphyt (ainsi que Swile), qui avait levé quelque 28,5 millions d'euros en 2019. Le 4 février, l'entreprise recevait la visite du secrétaire d'État Cédric O, chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques.

Fondée en 2007 non loin de Montpellier, Microphyt est spécialisée dans la production d'ingrédients issus de microalgues et dédiés au secteur de la nutrition et du bien-être. Dépositaire de plusieurs brevets, ses technologies de rupture permettent la production contrôlée d'une grande diversité de microalgues à une échelle industrielle et de façon durable.

Quatre fois plus de photobioréacteurs

Depuis sa levée de fonds de juin 2019, Microphyt a agrandi son unité de production et augmenté la capacité de production nécessaire au lancement commercial des premiers ingrédients. Le nombre de photobioréacteurs industriels a été quadruplé et porté à 20 unités, d'une capacité de 5.000 litres chacune. Cette expansion va se poursuivre sur 2021 et 2022 avec au moins un nouveau doublement attendu.

« Nous avons doublé les effectifs : nous sommes aujourd'hui 33 personnes, et nous allons recruter 6 à 7 personnes en fin d'année, précise Vincent Usache, directeur général. Aujourd'hui, nous avons deux serres de 500 m2 chacune, et nous allons ajouter 1.500 m2, soit un investissement de 6 à 7 millions d'euros. Nous allons en profiter pour améliorer la durabilité, c'est à dire réfléchir comment recycler 75 à 80% de l'eau que nous utilisons, utiliser l'énergie solaire avec des panneaux sur le futur bâtiment, et valoriser les toitures des serres. »

Gain de visibilité

En dépit de la situation dégradée liée à la pandémie du Covid-19, le dirigeant affirme que l'entreprise a malgré tout réussi à tirer quelques bénéfices du programme French Tech 120 (auquel il compte postuler à nouveau) : « Cela nous a apporté de la visibilité et nous avons par exemple été accompagnés sur une mise en relation avec les services de l'État en local, en l'occurrence la DREAL et les douanes ».

Car si en Europe, c'est l'Italie, l'Allemagne et la France qui sont les trois marchés principaux sur les compléments alimentaires, c'est aux États-Unis où elle a obtenu l'autorisation réglementaire de la Food and Drug Administration (FDA), que Microphyt commencera, en mars 2021, à commercialiser son premier produit, dans l'attente des autorisations européennes, plus longues à obtenir.

Prévention du déclin cognitif

Ce premier ingrédient, c'est le BrainPhyt, destiné à la prévention du déclin cognitif lié à l'âge.

Son lancement commercial, initialement prévu en mars 2020, a été retardé en raison des annulations des salons professionnels et des interruptions des études cliniques.

Afin de soutenir cette commercialisation, Microphyt a créé une filiale commerciale à New York où deux personnes ont démarré le travail de prospection auprès des principaux laboratoires de compléments alimentaires.

« Nous espérons atteindre le 1e million d'euros de chiffre d'affaires en 2021, et la rentabilité financière en 2023, avec plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires, analyse Vincent Usache. En 2025, nous devrions monter entre 30 et 40 millions d'euros, dont 90% à l'export. »

Dans le domaine de la cosmétique, deux ingrédients naturels seront présentés cette année et lancés en Europe et aux États-Unis. Et Microphyt travaille en parallèle sur deux dossiers réglementaires en Europe et aux États-Unis pour obtenir des autorisations, en 2022 et 2023, sur deux nouveaux produits dans le domaine de la nutrition, « un pour la prévention des douleurs articulaire et un sur le métabolisme hépatique et pré-diabète », annonce le dirigeant.

Cécile Chaigneau

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