French Tech Méditerranée : qui sont les lauréats du programme Scale up Excellence ?

Elles sont prometteuses et pourraient être les startups du classement French Tech 120 de demain… Afin de les accompagner sur le chemin de la croissance et de leur donner plus de visibilité, quatre capitales French Tech (Méditerranée, Toulouse, Lyon/Saint-Etienne et Lille) s’associent pour lancer le programme Scale Up Excellence. Elles annoncent le 22 avril la liste des 62 startups retenues dans les secteurs ciblés du numérique, santé et industrie. Côté French Tech Méditerranée, Bulane, Ineo Sense, La Brigade de Véro et T.zic sont lauréates.
Cécile Chaigneau
(Crédits : DR)

Les capitales French Tech Lille, French Tech Méditerranée, French Tech One Lyon Saint-Étienne et French Tech Toulouse, qui comptent déjà plusieurs sociétés issues des territoires dans le palmarès des lauréats 2021 des programmes Next40 et FT120, estiment toutefois « que cette deuxième édition du classement fait encore apparaître un trop faible pourcentage de sociétés basées hors Ile-de-France ».

Alors pour donner un coup de projecteur à leurs pépites régionales sur l'échiquier national, les quatre capitales French Tech lancent le programme Scale Up Excellence, un programme d'accompagnement de l'hypercroissance adressé aux scaleups issues de leurs territoires avec l'ambition de transformer ces entreprises locales en leaders français de la Tech.

Le 22 avril, les quatre capitales French Tech dévoilent une liste de 62 entreprises lauréates. Côté French Tech Méditerranée (Gard, Hérault et Sud-Aveyron), qui compte deux entreprises au classement French Tech 120 (Swile et Microphyt), quatre entreprises vont bénéficier du programme Scale Up Excellence : Bulane, Ineo Sense, La Brigade de Véro, ainsi que T.zic, basée à Clapiers près de Montpellier, Grasse et Toulouse et adhérente de la French Tech Toulouse.

Rencontres business, masterclass, French Tech Central

Scale Up Excellence est un programme destiné à accompagner des startups qui sont dans une dynamique de progression forte et avérée, avec l'objectif de gagner en visibilité et de favoriser la conquête de nouveaux marchés.

Soutenu par la Mission French Tech dans le cadre du French Tech Community Fund 2020, le programme comprend plusieurs actions : des rencontres business thématiques entre septembre et décembre 2021 destinées à favoriser des opportunités d'affaires avec des donneurs d'ordres privés ou publics, des masterclass sur la compétitivité, la participation à un club inter-capitales pour favoriser les échanges entre pairs, et enfin un accès privilégié au programme French Tech Central de leur capitale respective.

Les startups candidates, obligatoirement installées au cœur de l'un des quatre écosystèmes régionaux à l'initiative du programme, ont eu un mois pour monter leur dossier. Elles devaient répondre à plusieurs critères.

Elles devaient se situer dans l'un des trois secteurs ciblés par les capitales French Tech : le numérique, la santé et l'industrie. Autres critères : un chiffre d'affaires supérieur à 500.000 euros ou une levée de fonds supérieur à un million d'euros, un minimum de 12 collaborateurs, le développement d'un produit et non d'un service, et une existence de moins de quinze ans.

« Corriger notre manque de visibilité »

L'entreprise nîmoise Ineo Sense conçoit des objets connectés pour le milieu industriel. Elle a mis au point un cœur de technologie adaptable à trois usages essentiellement : l'asset tracking (localisation d'objets sur un site industriel), la sécurisation de process et la maintenance prédictive. Ineo Sense travaille pour de grands comptes comme Vinci, Renault, Enedis, Onet, Air Liquide, Total, Toyota, SNCF ou encore Lauak. Pour ce dernier, sous-traitant d'Airbus, elle a installé 14.000 objets connectés dans son usine de Biarritz et prépare un nouveau déploiement dans une 2e usine au Portugal. Au total, le dirigeant de Ineo Sense, Olivier Guilbaud, annonce 150.000 capteurs déployés à ce jour.

L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires d'un million d'euros en 2020 (dont 30% à l'export), stable par rapport à 2019.

« Être lauréat de ce programme Scale Up Excellence va nous offrir des perspectives intéressantes car nos produits sont qualifiés et nous sommes en pleine phase de montée en puissance, observe-t-il. Jusqu'à présent, nous étions volontairement peu visibles. Ce programme va justement venir corriger une de nos lacunes : le manque de visibilité. C'est le bon timing ! Le label French Tech nous mettra le pied à l'étrier sur le changement de positionnement marketing. »

Ineo Sense, qui emploie 15 salariés, devrait recruter entre cinq et dix personnes d'ici douze à vingt-quatre mois, sur le volet commercial et le suivi industriel.

« Le programme tombe à pic »

Bon timing également chez T.zic, spécialiste de la désinfection instantanée de l'eau par Led-UV, éliminant bactéries, virus, parasites et spores sans produit chimique.

« Ce programme Scale Up Excellence tombe à pic par rapport à notre développement en termes de marché et de structuration d'équipe, car ces derniers mois, avec la crise sanitaire Covid, de nouvelles perspectives marchés se sont ouvertes, déclare Thomas Séchaud, cofondateur et président de T-Zic. Sur le marché de la désinfection de l'eau, nous venons de sortir il y a quelques semaines de nouveaux produits pour le milieu industriel et nautique. Sur la désinfection de surfaces et d'objets, nous avons déjà Uvo Care et Uvo Care Flash pour les masques et autres petits objets - nous en avons vendu un millier en 2020 - et aujourd'hui, nous travaillons sur le développement d'une gamme de produits plus grands pour des objets plus volumineux comme des casques de réalité virtuelle ou des objets dans le secteur sportif, médical ou médico-social, ainsi que sur le développement d'une gamme de produits de désinfection de l'air dans les milieux clos. »

T.zic, qui a engrangé un chiffre d'affaires de 520.000 euros en 2020 (contre 190.000 euros en 2019), emploie 22 salariés. Après avoir levé 1,1 million d'euros fin 2019, l'entreprise prépare une seconde levée de fonds pour la fin d'année, d'environ 5 millions d'euros, pour soutenir son développement.

« Exister dans l'écosystème »

Dans le Gard, les 33 salariés de La Brigade de Véro proposent des box-repas diététiques à base de produits locaux et cuisinés maison. Créée en 2017, l'entreprise annonce aujourd'hui la confection de 15.000 à 20.000 plats pour 1.700 personnes par semaine. Soit un chiffre d'affaires de 2,9 millions d'euros en 2020 qui pourrait monter à 6 millions d'euros en 2021.

« On s'est beaucoup cachés et aujourd'hui, on commence à être vus, se réjouit Arthur Capon, cofondateur de l'entreprise. On fait de la cuisine mais on existe aussi sur les données, optimisation des process. La foodtech est un secteur compliqué au sein de la tech et il n'y a pas grand-chose sur ce secteur à la French Tech Méditerranée. Ce programme Scale Up Excellence va nous permettre d'exister dans l'écosystème où nous aimerions être reconnu comme acteur référent foodtech. Être dans ce programme d'accompagnement nous mettra en contact avec des financeurs divers et des personnes dont l'expérience peut nous servir. »

La Brigade de Véro s'apprête à s'installer dans son nouveau laboratoire de production au Millénaire à Montpellier, sur 2.500 m2. Le dirigeant annonce 44 salariés d'ici la fin de l'année et probablement près de 55 d'ici juin 2022.

« Pendant un an, on s'est préparé à grandir »

Nicolas Jérez, dirigeant de la cleantech héraultaise Bulane, inventeur de la flamme industrielle propre à base d'hydrogène, parle lui aussi de timing parfait. Même si la crise sanitaire du Covid-19 l'a empêché d'atteindre la rentabilité attendue en 2020 (1,4 million d'euros de chiffre d'affaires, soit une baisse de 40%).

« La grande industrie européenne bien touchée par la crise Covid, souligne-t-il. Mais le bénéficie de cette crise, c'est la prise de conscience autour de l'hydrogène. La décarbonation industrielle et du bâtiment deviennent centrales, et notre technologie, validée sur notre 1e marché, est prête pour ces nouveaux marchés... J'ai décalé à maintenant le déclenchement de la levée de fonds que je veux faire, entre 5 et 7 millions d'euros qui seront le carburant pour aller chercher ces marchés colossaux. Pendant cette année Covid, on s'est préparé à grandir, et ce programme Scale Up Excellence arrive donc exactement au bon moment, dans la continuité du travail que nous avons fait avec l'accélérateur Leader Occitanie et Bpifrance depuis un an. Nous avons continué de recruter (18 salariés à ce jour, NDLR) et fait un gros travail de structuration de l'entreprise, et aujourd'hui, l'organigramme à 2025 de Bulane est prêt. »

Cécile Chaigneau

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