Comment Pochet Aerospace booste son projet d’hydravion amphibie et de drone de surveillance

Pochet Aerospace ouvre son capital et lève 1,5 million d’euros pour lancer la fabrication de la maquette de vol du Morgann, son hydravion amphibie à foils et ailes rétractables. Ce démonstrateur volant va également servir de modèle pour le développement d’un drone de surveillance. Le projet global du constructeur sétois est estimé à près de 30 millions d’euros sur sept ans.
Loïc Pochet, ancien sportif de haut niveau de course au large (23 traversées de l'Atlantique et deux tours du monde à son actif) et pilote instructeur de vol sur hydravion,  a fondé Pochet Aerospace à Sète (Hérault) afin de développer un hydravion amphibie avec un moteur thermique, avant une seconde version, à hydrogène.
Loïc Pochet, ancien sportif de haut niveau de course au large (23 traversées de l'Atlantique et deux tours du monde à son actif) et pilote instructeur de vol sur hydravion, a fondé Pochet Aerospace à Sète (Hérault) afin de développer un hydravion amphibie avec un moteur thermique, avant une seconde version, à hydrogène. (Crédits : Pochet Aerospace)

C'est le rêve un peu fou d'un "marin volant" qui prend forme : Loïc Pochet, dirigeant-fondateur de Pochet Aerospace à Sète (Hérault), vient d'annoncer l'ouverture de son capital à hauteur de 5% et une seconde levée de fonds de 1,5 million d'euros. Elle est destinée à valider le concept de son hydravion amphibie et à maîtriser les études hydrodynamiques de la coque.

« Depuis 2016, le projet, qui a mûri, intéresse suffisamment les investisseurs, se félicite Loïc Pochet. Les nouveaux capitaux vont nous permettre de fabriquer, d'ici la fin de l'année prochaine, la maquette de vol et de navigation à l'échelle 1/3 de notre hydravion. »

Quatre passagers, 1.000 km d'autonomie

Ancien sportif de haut niveau de course au large, avec 23 traversées de l'Atlantique et deux tours du monde à son actif, pilote instructeur de vol sur hydravion (près de 4.000 heures de vol), Loïc Pochet a mis à profit ses expériences de vol ainsi que les remarques de pilotes rencontrés lors de ses voyages pour imaginer un hydravion nouvelle génération.

« L'ensemble de la flotte d'hydravion arrive à une moyenne d'âge de 40 ans, ce sont donc des appareils coûteux à exploiter et à entretenir, constate le dirigeant sétois. Pour mon projet, j'ai transformé mon carnet de voyages et d'observations en un cahier des charges comportant une série d'exigences. »

Design tendu, foils pour sortir de l'eau en 40 mètres, ailes rétractables, arrière bipoutre (pas de flotteurs sous les ailes qui ralentissent l'appareil)  réservoirs dans la coque... Le Morgann ("né de la mer" en breton) aura une autonomie de 1.000 kilomètres et pourra transporter quatre passagers avec 60 kg de bagages embarqués. Il sera proposé dans un premier temps avec un moteur thermique, avant une seconde version, à hydrogène.

Une première commande

Exposée dans les locaux de Flex, pépinière sétoise hébergeant Pochet Aerospace depuis le mois de septembre dernier, la maquette de l'hydravion devrait être suffisamment aboutie pour voler d'ici un an.

Une nouvelle levée de fonds, d'un montant de 8 millions d'euros avec vraisemblablement une nouvelle ouverture de capital à hauteur de 20%, sera alors envisagée pour finir le développement de l'hydravion, fabriquer le prototype zéro pour les tests structurels de la certification puis pour les essais en vol, avant la mise en production prévue dans quatre ans.

L'hydravion sera destiné aux particuliers, aux centres de villégiature de luxe dans les îles, aux opérateurs et propriétaires de yachts, ainsi qu'aux entreprises privées qui pourront l'acquérir pour environ 1,5 million d'euros. Une commande ferme vient d'être passée.

Un drone fabriqué à Sète

La future maquette volante va également permettre à Pochet Aerospace d'avoir un premier outil de travail pour sa filiale Sea Meerkat, spécialisée dans le domaine de la surveillance.

« Grâce aux moules de l'hydravion, nous allons développer un modèle de drone pour des missions particulières de type surveillance ou sanitaire, projette Loïc Pochet. Nos clients pourront être, par exemple, des collectivités territoriales qui ont besoin de données par rapport à l'évolution du trait de  côte, le drone pouvant alors faire à la fois des prélèvements dans l'air et dans l'eau. Baptisé Océanite Tempête, ce drone, que je définis comme un transporteur d'outil de captation d'information, aura trois modes de propulsion : hydrogène ou électrique avec batterie, et thermique. Nous sommes déjà en relation avec des clients finaux. »

D'un poids de 35 kg, pouvant voler à 100 km/heure, l'Océanite Tempête aura une option de recherche et de sauvetage. Il pourrait voir le jour d'ici la fin 2023.

Si pour l'heure, Pochet Aerospace s'est uniquement entouré d'une dizaine de consultants, la levée de fonds vise à recruter quatre ou cinq salariés pour une fabrication de drones basée autour de l'étang de Thau.

Elargir les horizons

Le projet complet est estimé à près de 30 millions d'euros sur sept ans, mais le dirigeant de Pochet Aerospace a déjà une vision précise à plus long terme.

« L'objectif est que dans les dix ans qui suivront le lancement du Morgann, nous puissions développer notre marché à l'international en proposant des hydravions avec une autonomie ou/et un nombre de passagers plus important, détaille-t-il. Selon les besoins, nous envisagerons ensuite de compléter les filiales par des sociétés de services de type école de pilotage, société de maintenance, de surveillance en mer, de transport rapide amphibie, ou de locations de machines. »

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