Haomah invente les vêtements menstruels dédiés à la pratique du sport

Pratiquer certains sports, comme la natation, la gymnastique ou la danse, sans crainte et sans se poser de questions : encore une gageure pour beaucoup d’adolescentes qui préfèrent arrêter leur pratique sportive faute de vêtements adaptés pendant leurs cycles menstruels. La nouvelle marque Haomah, lancée par l’entrepreneuse montpelliéraine Maryam Bini, veut remédier à ce problème.
Cécile Chaigneau
Haomah lance une gamme de vêtements menstruels dédiés à la pratique du sport.
Haomah lance une gamme de vêtements menstruels dédiés à la pratique du sport. (Crédits : Haomah)

Du hifi connecté haut de gamme au textile utile. La dirigeante montpelliéraine Maryam Bini, bien connue dans l'écosystème régional de l'innovation (elle est aussi vice-présidente de Leader Occitanie, réseau des entreprises en croissance en Occitanie), change complètement d'univers.

Cofondatrice et responsable Marketing de Soledge, Maryam Bini reste ainsi au conseil d'administration de l'entreprise spécialisée dans les appareils hi-fi haut-de-gamme connectés mais quitte l'opérationnel pour se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en créant Haomah, toujours à Montpellier.

Comment s'est opéré ce grand écart ? La dirigeante est partie d'un constat simple : « Les jeunes femmes, à commencer par les adolescentes, arrêtent parfois leur pratique sportive car elles n'ont pas de vêtements adaptés pendant leurs cycles menstruels, et elles le vivent comme une véritable injustice. C'est surtout vrai pour des sports comme la natation, la gymnastique, la danse ou le patinage artistique. Aujourd'hui, il existe bien les culottes de règles mais elles ne sont pas adaptées à la pratique sportive, la natation notamment, ou les compétitions de gym où rien ne doit dépasser. Quant aux tampons, beaucoup de jeunes filles ne veulent pas en utiliser, d'autant qu'on sait aujourd'hui qu'ils peuvent être toxiques. Ma fille a été confrontée à ce problème pour la natation, alors j'ai cherché des solutions. Et je n'ai rien trouvé ! Ni pour la natation, ni pour d'autres sports. Rien n'est adapté et il me semble que c'est impossible d'en être là en 2022 ! ».

Une première gamme de quatre vêtements

Maryam Bini creuse alors ses recherches un cran plus loin sur les textiles techniques absorbants. Et elle trouve. C'est comme ça qu'elle décide de se lancer, avec un associé, David Guérin, spécialisé dans le e-commerce.

« Haomah est un nom qui vient de la mythologie iranienne, car je suis d'origine iranienne, précise-t-elle. Aujourd'hui, nous avons les prototypes d'une gamme de quatre produits : un maillot de bain, un sous-justaucorps pour la gymnastique, le patinage ou la danse, un legging pour les sports extérieurs comme l'athlétisme l'hiver, et un shorty pour mettre sous un bermuda par exemple en basket ou handball. La marque est déposée, ainsi que les dessins et les modèles. Nous utilisons un textile innovant (sur lequel la dirigeante reste discrète, NDLR) qui n'est jusqu'à présent pas utilisé dans ce domaine, intégré aux vêtements, qui évite les fuites et est invisible. »

La fabrication des vêtements ne se fera pas en France : « Nous avons réalisé les prototypes avec les Nouvelles Grisettes (collectif de couturières né au début de la crise sanitaire, sur le principe de l'entrepreneuriat participatif, NDLR) près de Montpellier, nous nous fournissons en tissus européens, mais la production va se faire au Maroc dans une usine écoresponsable car nous voulons contenir les prix de manière à ce que les vêtements soient accessibles au plus grand nombre », indique Maryam Bini.

Les prix des quatre premiers produits iront de 50 à 70 euros. A terme, la dirigeante prévoit déjà d'élargir la gamme de vêtements à d'autres sports.

Une campagne de pré-ventes sur Ulule

Côté financement, Haomah va lancer, à compter du 31 janvier, une campagne de pré-ventes sur la plateforme Ulule, afin de financer les premières productions. La dirigeante est confiante : selon elle, le besoin est réel. Les commandes seront honorées à partir de la mi-avril 2023.

« Le modèle économique, ensuite, sera de la vente en BtoC, explique Maryam Bini. Nous avons déjà des demandes de distributeurs qui vendent des produits de gymnastique en France et en Grande-Bretagne...  Et nous allons également lancer un site internet. »

La dirigeante n'envisage pas de levée de fonds « dans un premier temps ». Haomah est accompagnée par Ad'Occ Sport au sein de l'agence de développement économique Ad'Occ, satellite de la Région Occitanie. En octobre dernier, Haomah avait d'ailleurs été distinguée dans la catégorie "Emergence" du SportUp Summit (concours national dédié à la filière de l'économie du sport et organisé par Ad'Occ).

La jeune entreprise devrait recruter dans les six prochains mois, notamment sur les fonctions marketin, communication et logistique. Maryam Bini aimerait également s'adjoindre en interne les compétences d'une styliste-modéliste.

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.