Formation en alternance : Sweeetch fait matcher écoles, étudiants et entreprises (et lève 1,2 millions d’euros)

La startup montpelliéraine Sweeetch a développé une plateforme permettant une mise en relation entre étudiants, écoles et entreprises pour faciliter la recherche de formation en alternance. Elle vient de boucler une levée de fonds de 1,2 millions d’euros auprès de business-angels.
Cécile Chaigneau
La plateforme Sweeetch réunit les trois acteurs de l'écosystème de l'emploi en alternance : l'étudiant, l'école et l'entreprise.
La plateforme Sweeetch réunit les trois acteurs de l'écosystème de l'emploi en alternance : l'étudiant, l'école et l'entreprise. (Crédits : DR)

En 2020, Noam Berkani, Jérémie Mouëtaux, Kévin Chauvet et Champa Chey créaient la startup Sweeetch à Montpellier. Cette plateforme a vocation à faciliter l'alternance en entreprise : elle réunit les trois acteurs de l'écosystème de l'emploi en alternance, à savoir l'étudiant, l'école et l'entreprise, pour favoriser les mises en relation et aider les étudiants à trouver une école, une formation et une entreprise.

Comment ça marche ? La plateforme propose différentes ressources concernant l'organisation et l'orientation. L'entreprise inscrite, de son côté, a accès à une page de présentation pour raconter son histoire, ses valeurs, ses enjeux, et dispose d'un outil pour recruter ses futurs alternants. Quant aux écoles, outre un espace de présentation pour mettre en valeur leurs formations, les chiffres-clés et le taux d'employabilité après formation, elles peuvent gérer les candidats inscrits via Sweeetch, visualiser en temps réel le processus de recrutement et créer le contrat entre les trois parties.

« L'objectif est d'aider les étudiants à trouver une alternance pertinente en moins de deux semaines, explique Noam Berkani. Le choix d'une entreprise conditionne grandement la réussite future d'un étudiant. Les étudiants ont souvent l'habitude de fonctionner à l'envers : s'inscrire dans une école, se "cantonner" à celle-ci puis trouver une alternance. Résultat : on constate une perte de temps et d'opportunités professionnelles. Or en alternance, le fait de trouver une entreprise doit rester la priorité absolue. Je recommande donc aux étudiants de s'inscrire dans plusieurs écoles pour bénéficier de leur réseau et une fois l'entreprise trouvée, l'école choisie acceptera l'étudiant pour une raison simple : il ou elle aura déjà prouvé sa motivation et son implication. Il faut donc parvenir à faire changer cela, et Sweeetch est là pour ça. »

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Le tertiaire mais pas seulement

Le modèle économique de Sweeetch repose sur un dispositif classique de commission sur chaque mise en relation avec une école : « Nous avons choisi de ne facturer ni les entreprises, ni les étudiants, ce qui diffère de nos concurrents qui facturent les entreprises », précise Noam Berkani.

La startup, qui emploie 20 salariés, annonce aujourd'hui plus de 500 étudiants accompagnés à Paris et Montpellier, et près de 300% de croissance en une année, soit un chiffre d'affaires de 400.000 euros en 2022 contre 50.000 en 2021.

« Nous avons démarré sur les territoires géographiques de Montpellier et Paris, avec aujourd'hui respectivement 80% et 20% des étudiants accompagnés, avec des entreprises et des écoles sur les deux villes, indique Noam Berkani. Les entreprises sont pour le moment uniquement des entreprises du tertiaire et du commerce au sens large, mais nous souhaitons élargir à d'autres secteurs d'activité comme l'industrie, le médical, l'ingénierie ou l'artisanat. Nous voulons aussi s'attaquer à de nouvelles formations que les bac +2 à bac +5 et ainsi ouvrir aux CAP. »

Aujourd'hui, Sweeetch revendique 68 écoles référencées sur sa plateforme, 20 en attente, et 20 grandes entreprises. Pour l'heure, seules des écoles privées sont inscrites : « Je trouve ça dommage et nous aimerions travailler avec des écoles publiques, mais c'est très long à mettre en place... ».

Le "Tinder de l'alternance"

Le 2 mars, la startup a bouclé une levée de fonds de 1,2 million d'euros, réalisée auprès de quatre business-angels : Guillaume Bertel, le fondateur de Private Sport Shop, Gilles Moncaubeig, le co-fondateur de Teads (vidéo publicitaire), Jean-David Rombi, serial-entrepreneur et managing director chez Kuber Partners (sa société d'investissement), et Philippe Rivière, fondateur de Septeo (éditeur montpelliérain de progiciels dans les domaines du droit et de l'immobilier).

« Nous avons choisi de lever des fonds auprès de business-angels car nous avons besoin d'expérience sur la dimension stratégique, souligne Noam Berkani. Cette levée de fonds va nous permettre d'accélérer notre déploiement. Nous désirons développer notre action au-delà de l'alternance pour contribuer à l'inversion du chômage en France, et plus particulièrement à l'employabilité des jeunes : à long terme, nous voulons traiter la période post-alternance pour les jeunes alumni et les aider à trouver un premier poste en entreprises... Côté staff, on a déjà une équipe de 20 salariés, 25 d'ici fin mars. Et nous voulons développer une application mobile qui serait le Tinder de l'alternance, pour rendre la recherche d'une alternance plaisante pour les jeunes. »

Lille, Strasbourg, Bordeaux et Rouen

Noam Berkani, issu d'un bac professionnel en plomberie et ancien alternant en commerce, raconte avoir lui-même souffert de grandes difficultés au moment de sa formation. Alors il est ambitieux : « D'ici la fin de l'année, Sweetch devrait accompagner 2.000 étudiants, et avoir noué une centaine de partenariats avec des écoles et des grands groupes ».

À moyen terme, il souhaite ouvrir la plateforme sur un grand nombre de villes : « Fin mars, Sweeetch sera présente sur Lille, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier, Paris et Rouen ».

Le dirigeant prévoit de lancer, dès l'été prochain, une deuxième levée de fonds, entre 5 et 10 millions d'euros, pour conquérir le marché de l'alternance.

Sweeetch participera au salon Travail-Avenir-Formation les 15 et 16 mars à Montpellier, ainsi qu'au Salon Apprentissage, alternance et métiers organisé par L'Etudiant le 1er avril à Montpellier.

Cécile Chaigneau

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