Pig's Daddy est une plate-forme en ligne dont l'objectif est de « promouvoir une consommation de viande responsable provenant d'un commerce équitable entre le producteur et le consommateur ». Elle devrait être opérationnelle en mai, après que l'entreprise éponyme aura été créée, probablement dans le champ de l'économie sociale et solidaire.
Deux jeunes entrepreneurs montpelliérains sont à l'origine de ce concept de crowdbutchering, financement participatif d'un animal que l'on consommera : Clément Thollot et Fabien Frery, sensibilisés à la question de l'origine de la viande et aux conditions d'élevage des animaux.
« Seulement 1 % de l'élevage de cochon se fait en plein air, le reste est en intensif, explique Clément Thollot. Nous avons envie de redonner ses lettres de noblesse de cet élevage... Nous sélectionnons des producteurs qui font de l'élevage en plein, c'est à dire des naisseurs-éleveurs-engraisseurs, qui travaillent sans médicaments, ni OGM, ni maltraitance. Quatre mois avant que le cochon arrive à son poids final, nous le mettons en vente sur la plate-forme et chacun peut réserver des parts. Les clients recevront ensuite des caissettes sous vide de 2,5 kg, 5 kg ou 10 kg, qui pourront être expédiées partout en France en camion frigorifique. »
Agneau, bison, autruche...
Actuellement en phase d'incubation chez Alter'Incub à Montpellier, les porteurs du projet Pig's Daddy ont lancé une opération de crowdfunding sur la plate-forme KissKissBankBank pour lever 10 000 €. Objectif : se faire connaître et rencontrer des producteurs de races typiques, ouvrir une boutique en ligne pour les produits des producteurs, et lancer une marque de pâté en propre, baptisée Pig's Daddy.
Pour l'heure, un éleveur des Cévennes, dans le Gard, est partenaire du projet, et une dizaine ont été identifiés.
« Quand nous aurons plusieurs producteurs en France, nous raccourcirons le système en organisant l'achat au producteur le plus près du consommateur, précise Clément Thollot. L'intérêt pour l'éleveur est qu'on ne négocie pas le prix, et qu'il est garanti de vendre son cochon. Ça élargit son réseau de vente... Et quand nous aurons un roulement suffisant, nous souhaitons dupliquer le concept sur de l'agneau, du bison ou de l'autruche. »
Restaurateurs et traiteurs aussi
Leur cible clientèle ? Des particuliers bien sûr, « plutôt CSP + car les prix seront un peu plus élevés que sur le marché », mais aussi des traiteurs ou des restaurants.
« En avril, nous allons nous confronter à des chefs intéressés, annonce Clément Thollot. Nous verrons comment mutualiser un cochon avec plusieurs restaurateurs, ce qui leur épargne la partie logistique. Nous misons beaucoup sur le bouche à oreille. Nous cherchons des personnes qui veulent se faire plaisir sur de la bonne viande... »
L'entreprise se rémunèrera sur une commission prélevée sur les ventes, avec un seuil de rentabilité estimé à cinq cochons par mois.
En parallèle, les jeunes entrepreneurs veulent développer une activité d'événementiel par l'organisation de barbecues. Ils ont ainsi d'ores et déjà acté un partenariat avec l'équipe de football américain de Montpellier.
« Le crowdbutchering auprès des particuliers devrait représenter 20 à 30 % du chiffre d'affaires, 50 % auprès des professionnels, et l'événementiel pèsera environ 30 % », estime Clément Thollot.
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