Avec Scop3, Frédéric Salles (ex-Matooma) veut donner une nouvelle vie aux équipements professionnels

L’ancien fondateur et dirigeant montpelliérain de Matooma (solutions de connectivité IoT) crée une nouvelle entreprise, baptisée Scop3. Son concept : une plateforme qui permet de donner seconde vie aux équipements professionnels tels que mobiliers de bureaux, ordinateurs, etc. Avec ces achats responsables, Scop3 veut générer des certificats d'économie carbone.
Cécile Chaigneau
Frédéric Salles, fondateur de Scop3 à Montpellier.
Frédéric Salles, fondateur de Scop3 à Montpellier. (Crédits : DR)

Frédéric Salles, fondateur de Matooma (solutions de connectivité IoT) qu'il a vendue en juillet 2019 au Britannique Wireless Logic Group, remonte sur la scène entrepreneuriale montpelliéraine en créant Scop3. Après être resté une année chez Matooma, il se lance à nouveau dans l'aventure, sur la base d'une idée qui a germé dès le mois de septembre 2020.

« Après avoir quitté Matooma, je me suis engagé dans une association d'aide aux familles en difficulté et je me suis aperçu que l'association était très peu équipée par manque de moyens, raconte-t-il. J'ai pensé récupérer des équipements que Matooma, qui réduisait ses surfaces de bureaux, ne voulait plus pour leur donner. Et c'est ce qu'on a fait ! J'ai alors imaginé le faire à grande échelle pour toucher les 4,5 millions d'entreprises et les 1,5 millions d'associations qui existent en France. On a cherché ce qui existait et on a vu qu'il n'y avait rien sur ce marché. »

Le concept : une plateforme qui permet de donner nouvelle vie aux équipements professionnels tels que mobiliers de bureaux, ordinateurs, écrans ou claviers, lampes, machines à café, etc. Tout le matériel dont les entreprises veulent se débarrasser sans savoir qu'en faire et qui finit souvent par dormir dans un lieu de stockage avant d'être jeté. Un marché non exploité engageant la responsabilité des entreprises et que Frédéric Salles veut valoriser. D'autant que la période Covid, qui a fait éclore le télétravail dans une ampleur inédite et va amener de nombreuses entreprises à revoir leur politique immobilière sur les espaces de travail, pourrait être fort à propos pour Scop3.

Économies carbone

« De nombreuses entreprises redimensionnent leur outil de travail après la crise Covid, souligne Frédéric Salles. Elles vont développer le flex-office ou elles vont réduire les bureaux en instaurant du télétravail. Selon un sondage BFM, 74% des Français veulent rester en télétravail, et 8/10 veulent retourner au bureau entre deux et trois jours par semaine... La plateforme Scop3 va permettre aux entreprises de rapidement se séparer de leurs équipements plutôt que les stocker ou les donner à diverses associations, ce qui est contraignant à gérer. »

L'entrepreneur voit un autre avantage à donner une seconde vie aux équipements de bureaux : « Les entreprises sont soumises à des engagements sur les économies carbone. Or le fait de donner du matériel ou d'acheter de la seconde main plutôt que du neuf génère des économies carbone ».

C'est d'ailleurs pour cette dimension "carbone" que Frédéric Salles et son associée Sophie Contreras-Scantamburlo ont appelé l'entreprise Scop3 : en référence aux différents niveaux d'émissions de gaz établis dans le GHG Protocol (Green House Gas Protocol), protocole mondial concernant les gaz à effet de serre dont l'objectif est d'harmoniser la lutte contre le changement climatique à l'échelle mondiale. Ce protocole sert à quantifier l'ensemble des impacts générés par la production et la consommation d'un produit, et est divisé en trois niveaux correspondant à des périmètres d'émission : Scope 1, Scope 2 et Scope 3...

4.000 entreprises et 10.000 associations

« Nous gérons l'aspect logistique, nous automatisons et nous sécurisons les transactions financières en tant que tiers de confiance, et nous générons les Cerfa fiscaux de dons en nature pour les associations. Pour les certificats d'économie carbone, nous travaillons avec une startup dont c'est le métier. »

Le modèle économique repose sur deux modes de rémunération : un abonnement mensuel (sans engagement, précise Frédéric Salles) à la plateforme de service et un pourcentage sur la transaction.

« Les statuts de l'entreprise sont en cours de dépôt, annonce Frédéric Salles. La plateforme est en cours de développement avec un objectif de lancement en septembre prochain. »

L'entrepreneur ambitionne d'atteindre « les 4.000 entreprises partenaires et 10.000 associations partenaires en trois ans. Ma jauge de chiffre d'affaires, c'est 1 million d'euros en 2024... Nous aurons rapidement besoin d'un CTO (chief technical officer, NDLR) et de quelqu'un sur le marketing digital début 2022 ».

Cécile Chaigneau

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