Créée en 2014 par Célia Belline, Sylvie Cosnier-Pucheu et Marie-Pierre Pasdelou, toutes trois venues de Sanofi, CILcare est une société de services en R&D, spécialisée dans l'audition et les désordres auditifs. Initialement accompagnée par le BIC qu'elle a quitté en juin 2016 pour s'installer dans ses propres locaux, CILcare propose à ses clients (sociétés pharmaceutiques, biotech) d'accélérer le développement de leurs candidats-médicaments en testant leur efficacité sur des modèles de pharmacologie précliniques.
La société est aussi basée à Paris, où elle a intégré, en 2016, la Fondation Voir et Entendre, forte d'un écosystème pluridisciplinaire sur la thématique des déficiences auditives, et qui va créer en 2018 un Institut de l'audition qui regroupera des équipes de recherche et sera doté d'un centre d'audiologie.
Pharmacologie de sécurité
Le 27 février est née CILcare Inc à Boston. Cette filiale 100 % américaine ambitionne de répondre à deux enjeux pour la jeune entreprise française.
« Nous voulons ainsi sécuriser le marché américain, où nous avons déjà des clients qui représentent environ 20 % de notre chiffre d'affaires, soit 200 000 €, explique Célia Belline. Pour bien travailler avec les États-Unis, il faut être sur place... Le 2e enjeu, c'est de nous ouvrir à deux nouveaux marchés : la pharmacologie de sécurité et les implants cochléaires (implants remplaçant l'organe de l'audition, NDLR). »
En matière de pharmacologie de sécurité, il s'agira pour la PME française d'étendre ses recherches précliniques à la toxicité des médicaments testés, un aspect traité de manière non satisfaisante à ce jour dans l'audition et sur lequel il y a un créneau à prendre. Pour ça, CILcaire a trouvé un partenaire sur place, proposant déjà ce service mais dans d'autres domaines que l'audition.
« Pour ce qui est des implants cochléaires, qui ne sont pas des prothèses mais des dispositifs médicaux, des sociétés existent déjà mais elles ont besoin d'être accompagnées sur la vérification en termes de sécurité et d'efficacité », ajoute Célia Belline.
L'une des trois associées ainsi qu'une ingénieur déjà en poste vont partir s'installer à Boston. Elles seront remplacées à Montpellier et l'équipe américaine sera renforcée rapidement de deux autres personnes. CILcare Inc fonctionne déjà d'un point de vue commercial, et la partie laboratoire devrait être opérationnelle d'ci la fin de l'année 2017.
La piste du repositionnement de médicaments
CILcare, qui compte 10 salariés, réalise son chiffre d'affaires (1 M€ en 2016) essentiellement en Europe et au Japon. Outre les tests de médicaments destinés à protéger des effets de certaines molécules déclenchant une surdité ou des acouphènes, CILcare teste également des médicaments post-traumatiques, destinés à réparer ou accélérer la réparation de l'audition, souvent rencontrés par les musiciens ou les militaires. Enfin, elle travaille sur la médecine régénérative par médicaments ou thérapie cellulaire, « encore au stade de la recherche pour une bonne dizaine d'années », précise Célia Belline.
Par ailleurs, les cofondatrices travaillent au développement d'une nouvelle activité, le repositionnement de médicaments « dont certains ont un gros potentiel pour soigner des pathologies de l'audition, en traitement local par exemple plutôt que oral ».
Afin d'accélérer son développement, l'entreprise cherche à lever des fonds et faisait partie des 15 sociétés sélectionnées par Montpellier Capital Risque le 24 mars dernier (60 investisseurs présents).
« Nous avons besoin de 600 000 € et nous cherchons à lever 300 000 €, confirme Célia Belline. Une partie de la levée de fonds devrait être réalisée avant le 15 mai, et une 2nde tranche se fera d'ici la fin 2017. »
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