Medcam développe un système de nettoyage des caméras endoscopiques utilisées en bloc opératoire par la médecine cœlioscopique. Selon l'un des quatre porteurs du projet, Clément Labiche, une récente étude d'usage a montré qu'une seule heure d'intervention de ce type nécessite cinq minutes de nettoyage de la caméra - soit près d'une heure de "perdue" pour les opérations les plus longues (10 heures).

Optimiser la miniaturisation

En phase d'incubation à l'École des Mines d'Alès (EMA) jusqu'ici, Medcam annonce qu'elle va déménager à Montpellier, en avril ou mai 2018, pour les étapes suivantes de son développement. Sur la plan technique, d'abord, la medtech peaufine le process de fabrication de son dispositif.

"Nous avons une problématique de miniaturisation de la plasturgie car nous devons fabriquer ce produit avec des moules de taille et d'un coût adaptés, résume Clément Labiche. En 2017, une coopération avec la plate-forme mécatronique de l'EMA et le plasturgiste Meridies nous a apportés des compétences sur le sujet. Les prototypes sont fonctionnels mais nous devons encore améliorer l'optimisation du dispositif."

Ensuite, Medcam est à la recherche d'un point de chute : des pourparlers sont en cours avec le CHRU de Montpellier pour l'identification de locaux spécifiques (bureaux et stockage) de 100 ou 110 m2. Elle est aussi en discussion avec le Village by CA pour la partie accélération de son business-plan seulement.

Le boom du marché mondial

Enfin, la medtech poursuit son parcours réglementaire : elle va coopérer avec le CHU de Nîmes (30) pour l'évaluation préclinique et clinique du dispositif, qui devrait intervenir en 2018. De même, elle va bientôt déposer un dossier auprès d'un organisme de certification, en vue d'obtenir un marquage CE espéré à la rentrée 2019 et donc d'actionner son développement commercial.

Medcam compte déjà plusieurs prospects : la medtech est en contact avec une vingtaine de praticiens français et italiens, répartis dans des établissements de santé de Montpellier, Nîmes, Lyon, Saint-Étienne et Roanne d'un côté, et de Turin, Brescia et Aoste de l'autre. Elle table sur la vente de 90 000 produits par an d'ici 2022.

"L'intérêt de notre business-plan est que chaque dispositif (coût unitaire : 70 à 80 € HT - NDLR) est à usage unique, complète Clément Labiche. De plus il s'adapte à toutes les caméras endoscopiques existantes. Le marché mondial, qui est estimé à 1 Md€ aujourd'hui, est déjà énorme, et va doubler d'ici à cinq ans."

Medcam est l'un des projets lauréats du dernier concours d'innovation Alès Audace, organisé par Alès Agglomération.