Comment AnatoScope révolutionne l’implantologie dentaire grâce à l'IA

Le 22 mars à Paris, devant un parterre de dentistes et prothésistes, la start-up montpelliéraine AnatoScope a lancé sa 1e solution de simulation 3D, baptisée Lucy, aux côtés de son partenaire industriel, Biotech Dental. Une innovation technologique qui pourrait révolutionner le secteur de l’orthodontie.
Cécile Chaigneau
La présentation de la solution Lucy par François Faure, cofondateur d'AnatoScope, le 22 mars 2018 à Paris.
La présentation de la solution Lucy par François Faure, cofondateur d'AnatoScope, le 22 mars 2018 à Paris. (Crédits : DR)

La start-up montpelliéraine AnatoScope, créée en août 2015 par François Faure et Frédérick Van Meer, a vocation à développer des clones numériques en 3D de patients à destination des professionnels de santé, afin de permettre la mise en place des traitements virtuels avant d'agir directement sur le patient. Les marchés visés sont essentiellement l'orthopédie et l'orthodontie.

C'est dans le secteur dentaire que la start-up a fait le lancement, le 22 mars à Paris, de sa toute première solution, baptisée Lucy, mise au point en partenariat avec l'entreprise Biotech Dental (spécialiste de l'implantologie dentaire, basée à Salon-de-Provence), avec laquelle AnatoScope s'est engagée via une joint-venture en 2017.

Appareillages sur-mesure

Basée sur l'intelligence artificielle et associée aux technologies d'impression 3D, elle pourrait bien révolutionner la conception des prothèses dentaires implantables. Lucy prétend ainsi démocratiser les implants et les prothèses biomimétiques, 100 % sur-mesure. Elle permettra aux professionnels de santé de concevoir en quelques secondes des dispositifs médicaux, avec la promesse d'améliorer les soins mais aussi d'optimiser et rationaliser le travail des chirurgiens-dentistes.

« Lucy est le 1er logiciel de modélisation en ligne pour les traitements dentaires de façon personnalisée, au moyen d'algorithmes anatomiques qui calculent la forme des prothèses et des implants pour chaque patient, explique Frédérick Van Meer, docteur en robotique médicale. Le logiciel tient compte de tout un tas de paramètres, comme l'ouverture de la bouche ou l'occlusion par exemple, pour proposer une solution le plus optimale possible. »

La technologie numérique de Lucy promet ainsi une réduction du nombre d'erreurs sur la chaîne de production de l'objet dentaire, et un produit fini de meilleure qualité.

Simulation biomécanique

 « Les appareillages que nous allons fabriquer seront bons du premier coup, précise François Faure, CEO d'AnatoScope. L'autre révolution, c'est que notre solution est déployée sur un cloud, ce qui permet aux praticiens de l'utiliser sur un navigateur internet. Les algorithmes d'intelligence artificielle se nourrissent de tous les exemples des praticiens qui l'utilisent la plate-forme, ce qui permet une amélioration des procédés. »

Le logiciel Lucy s'appuie sur de la simulation biomécanique, reproduisant le comportement du corps humain, « avec le niveau de précision juste suffisant, ni trop, ni trop peu », assure François Faure.

« L'intérêt de la plate-forme, c'est que tous les prothésistes et dentistes pourront communiquer dessus, c'est à dire qu'elle devient un outil de travail commun, et que le patient y aura lui aussi accès, ajoute Frédérick Van Meer. Le logiciel est gratuit et la rémunération se fait à la production de l'objet thérapeutique. »

La commercialisation de Lucy est assurée vers les dentistes par Biotech Dental, et vers les prothésistes par sa filiale Circle 4labs. L'export est aussi un marché prometteur, notamment vers les pays asiatiques.

Prothèse orthopédique

Chez AnatoScope, passée de 10 salariés l'an dernier à 30 aujourd'hui, on ne s'arrêtera pas là.

« Lucy va continuer d'évoluer, promet Frédérick Van Meer. Pour l'instant, nous nous concentrons sur les prothèses dentaires, les dentiers, mais nous allons aussi faire tout ce qui est guides d'implants et traitements orthodontiques. Notre prochaine grosse échéance, c'est le salon de médecine dentaire IDS à Cologne (en mars 2019, NDLR), où nous présenterons toutes nos innovations. »

Autre piste de développement pour AnatoScope : l'orthopédie.

« Nous sommes en train de développer une solution d'automatisation de conception de prothèse orthopédique, précise Frédérick Van Meer. Nous sommes soutenus par bpifrance sur ce projet, qui devrait aboutir courant 2018. »

Cécile Chaigneau

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